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Sons of Anarchy

Réservé à un public adulte. Présentation garantie sans spoilers. Regardé en VO.

J'ai écris cet article au fil des saisons, il est donc plus narratif et personnel que d'habitude.


Jouer à Death Stranding il y a deux ans m'a rendue très intéressée par les motos et m'a fait prendre conscience que c'est un intérêt que j'ai toujours eu quelque part au fond de moi, depuis l'enfance, manifesté de manière subtile. Depuis, cet intérêt n'a cessé de croître... et ce malgré mon 1m46 à cause duquel je ne pourrais peut-être jamais conduire ma propre Triumph, ma Honda ou ma Yamaha.

En bonne fan de motos, de Death Stranding et de Walking Dead, j'ai dévoré l'intégralité de Ride with Norman Reedus, un documentaire que je recommande très chaleureusement. C'est passionnant, terriblement bien réalisé, varié et particulièrement instructif, en pleine immersion dans la culture biker et la culture américaine dans son ensemble, celle du quotidien et des passionnés, authentique et rarement mise en avant dans les fictions. Et les décors naturels ? Irréels. Je ne m'imaginais pas faire tout un article dessus mais je voulais quand même en parler, je suis donc très contente que Sons of Anarchy me donne enfin cette opportunité ! Et à ce sujet... 


Je connais l'existence de Sons of Anarchy depuis des lustres, sans surprise puisqu'il s'agit d'une série culte. Je la connais aussi parce que, au fil du temps, ma curiosité a été piquée par la présence de plusieurs acteurs de mes autres séries. C'est Kim Coates, par son personnage plus que magnétique de Walking Dead: Dead City, qui a enfin été la goutte qui a fait déborder le vase de ma curiosité... 

Tout ce que je savais de la série, c'est que ça parlait moto et c'est tout. Elle m'a toujours renvoyé cette aura mystérieuse, insaisissable, inaccessible, compréhensible que par ceux qui connaissaient vraiment. Un sentiment de club fermé à l'imagerie culte dont la symbolique et les détails m'échappaient, un sentiment presque étrange que seule cette série a pu me faire ressentir. 

J'en avais une image très mascu et virile qui me rebutait, mais la claque que je me suis prise avec Walking Dead et The Boys m'a appris à définitivement ne pas me fier à mes à priori. C'est donc un beau soir de 39 de fièvre que je me suis lancée dans cette aventure... qui m'a, à son tour, foutu une énorme claque.


Les Sons of Anarchy, également appelés SOA, SAMCRO (pour Sons of Anarchy Motorcycle Club, Redwood Original) ou encore Sam Crow pour la personnification qui joue sur l'homonymie, c'est un club de motards basé dans la charmante petite ville de Charming, Californie. Officiellement, c'est un club de passionnés qui a un business de garagiste. Officieusement... entre autres joyeusetés illégales, ils font du trafic d'armes et n'hésitent vraiment pas à tuer quiconque se met en travers de leur chemin.

Ouais, les membres de SAMCRO, c'est pas des rigolos. C'est des taulards, des criminels, des violents, des hors-la-loi, des meurtriers, des assassins. On va pas se mentir, le délire motard c'est bien plus le cadre général de cette série plutôt que son focus.

Sur le papier, c'est franchement pas mon truc. J'aime pas la violence gratuite et j'aime pas les séries où tu peux pas t'attacher aux personnages. Et pourtant, le constat est sans appel : j'ai été charmée dès le premier épisode et complètement conquise au troisième. Alors... pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que Sons of Anarchy fonctionne si bien, même sur quelqu'un qui n'est pas prédisposé à un tel genre, et même près de 20 ans après sa diffusion ?

J'entre dans mon premier épisode et je suis assez perdue. Carrément perdue, même. Les personnages défilent. Un tas de jargon, de noms propres et d'acronymes inexpliqués s'enchaînent. Des factions qui me sont inconnues se font la guerre à base de deals que je ne comprends même pas à moitié. 

Sons of Anarchy démarre sur les chapeaux de roue, son univers est d'emblée impitoyable : tu t'accroche ou tu te casse. Ce qui m'a motivée à m'accrocher, outre la présence de mon cher acteur de Walking Dead, c'est l'humour. Peut-être que mon état fiévreux y était pour quelque chose, mais les deux premiers épisodes m'ont été... super drôles. Par certaines phrases ou situations mais aussi par le style général : tout était alambiqué, démesuré, brutal, à mille à l'heure. On aurait presque dit une parodie !

Et c'est là, le premier gros point fort de cette série : son sérieux dans sa démesure, son sérieux dans son non-sérieux voire son ridicule, son décalage, son rentre-dedans sans compromis. Ca vaut pour tout, et ça vaut aussi pour la violence. La violence de SOA n'est pas du tout grotesque et elle n'est que rarement gore, incomparable par exemple à The Boys, et les scènes brutales sont courantes mais utilisées à bon escient... mais je trouve quand même qu'il y a un petit quelque chose d'exagéré (notamment dans la totale quotidienneté des bagarres et tueries) qui permet d'alléger le poids de la brutalité, surtout dans la première saison qui se démarque un peu du reste.

Attention néanmoins, je ne dis pas que Sons of Anarchy est une parodie, une comédie ou un nanar impossible à prendre au sérieux, loiiiiin de là. L'humour et la démesure font partie intégrante de la série, mais autour de ça se construit tout un écosystème de lore, de personnages et de péripéties dramatiques qui est sérieux, captivant et nuancé, et parfois, très sombre, dur, cru et lourd.

The Boys, une super-satire démesurée

Réservé à un public adulte. Présentation garantie sans spoilers.

Les super-héros me repoussent, j'ai une faible tolérance à la violence et au gore, et le sexe me fait vite lever les yeux au ciel. Pile poil ce qui fait le sel de The Boys, série que je connais de nom depuis longtemps mais que je n'ai jamais tenté de regarder. Un trailer m'a même convaincue que ce n'était vraiment pas pour moi. Et pourtant, motivée par mon conjoint qui en est fan depuis sa sortie en 2019 et par l'arrivée imminente de mon chouchou Jeffrey Dean Morgan en saison 4, j'ai quand même lancé le premier épisode... et pouf, me voilà en train de tout dévorer. 

Je me connais mal, ou bien cette série est faite d'une façon qui fait que j'adore ? On va voir ça ensemble, mais spoiler, c'est la deuxième option.


Depuis de nombreuses décennies, Vought International héberge des super-héros. La compagnie domine la vie américaine : les Supes (ou Supers en français) aident la population mais aussi la divertit avec des films d'action, des films porno, des télé-réalités, des jouets, de la musique, des restaurants... Dans cette version alternative et sci-fi-esque de notre époque, ces humains nés avec des facultés hors du commun sont en fait monnaie courante. Certains se démarquent par leurs pouvoirs encore plus exceptionnels, ce qui leur vaut le privilège de faire partie de l'équipe d'élite de Vought, les Seven. 

Il existe encore des humains normaux, comme par exemple Hughie, simple vendeur de matériel électronique. Sa petite vie tranquille est bouleversée lorsqu'il se trouve dans un violent accident causé par un Supe. Les choses ne font qu'empirer quand il se fait recruter par Billy Butcher, leader des Boys, un petit groupe qui oeuvre pour faire tomber les super-héros.



Super-héros vs anti-héros

Côté super-héros, l'élite de Vought est composée de Starlight qui manipule l'électricité, la combattante Maeve, le ninja Black Noir, l'homme-poisson Deep, l'homme invisible Translucent, et A-Train, dont la spécialité est la course à vitesse grand V. D'autres Supes, certains dans le fond et d'autres au centre de l'histoire, font leur apparition au cours de l'aventure.


Et bien sûr, une équipe n'est rien sans son capitaine : Homelander. Armé de ses yeux qui tirent des rayons laser et voient à travers les murs, en plus d'être capable de voler, il est la figure patriotique par excellence, tout le monde l'adore et le respecte. Il est de loin le plus parfait, porteur de valeurs idéales, sauveur de la veuve et de l'orphelin, d'une exemplarité sans failles... enfin... que d'apparence. Je ne vais pas rentrer dans les détails au risque de spoiler le (dé)plaisir de la découverte progressive de ce type, mais il n'y a pas plus détestable, plus glauque, plus flippant, plus malsain que lui. Chaque épisode le fait tomber toujours plus bas dans mon estime, et quand on se dit qu'il ne peut pas faire pire, et bah siiiiiiiiiii !!!!!!!!!



The Walking Dead : vivre à tout prix

Réservé à un public mature. Présentation garantie sans spoilers.

Atlanta, 2010. Des gens se transforment en morts-vivants et mordent d'autres personnes qui se transforment à leur tour. L'origine de ce fléau est inconnue, mais telle une épidémie, il se propage dans tout le pays à une vitesse folle. Le gouvernement s'effondrent. Le chaos est total. C'est, de toute évidence, la fin du monde tel quel nous le connaissons. Qui réussira à survivre ?


Pendant des années, je pensais que Walking Dead était une série sanguinolente qui prône la violence, une série faite pour des ados en manque de sensations fortes qui se réjouissent à la vue des zombies qui mangent des humains et des gens qui s'entretuent pour un rien. Après tout, le seul personnage que je connaissais de vue et de nom avait pour arme préférée une batte de baseball entourée de fil barbelé ! 

Pendant des années, j'ai jugé un livre à sa couverture. Et je n'en suis pas fière, parce que mes préjugés sont très loin d'être fondés.

Dans la première moitié de l'année dernière, Walking Dead est devenue l'une de mes séries préférées de tous les temps. Une claque totale, pour bien des raisons...


Oui, The Walking Dead est une série de zombies, oui on y tue des zombies et oui il y a de nombreux combats avec beaucoup d'action trépidante et fun... mais le thème central de la série, c'est de très loin l'être humain.

L'histoire globale se déroule en deux étapes. Tout d'abord, survivre dans un monde totalement écroulé par une menace que personne ne peut contenir ni même comprendre. Puis, une fois que le chaos initial est passé et qu'une habitude de survie s'installe, on assiste à diverses tentatives de reconstruire une vie en communauté. Reflet de la diversité des mentalités humaines, ces nouvelles micro-sociétés sont variées : démocraties et dictatures, égalité et privilège, liberté et servitude, vie autonome et travail pour un supérieur, royaumes et sectes... Et si on dézoome la société pour en prendre les humains dans leur individualité, cela ne fait que multiplier les thèmes : cruauté, colère, bienveillance, pardon, échecs et réussites, espoir et désespoir, amour et haine, amitié et discorde, art et créativité, et, oui, même le cannibalisme.


Bien sûr, explorer des thèmes intéressants c'est bien, le faire avec des personnages crédibles, c'est mieux. Et sur ce point, Walking Dead ne déçoit pas du tout. Les personnages sont vraiment très nombreux et très marquants.

Côté protagonistes, le héros incontesté est le personnage principal d'origine, Rick Grimes. Il est de loin ma plus grande claque d'acting, Andrew Lincoln le joue tellement à la perfection ! Sa prestance, son expressivité, son intensité émotionnelle, ses moments de bonté et ses moments de désespoir - Rick est tout simplement légendaire.

Sorjonen, Karppi : la froideur criminelle finlandaise

Ces derniers mois me sont culturellement marqués en Finlande, entre jeux vidéo, livres, musique, et maintenant, séries.

Bordertown / Sorjonen et Karppi / Deadwind sont deux séries très récentes, toutes deux finlandaises et toutes deux du genre nordic noir. Il paraît que chaque pays nordique a ses séries dans le genre depuis un moment, mais que la Finlande tardait à en avoir : c'est maintenant chose faite.

Pour les non-initiés, le nordic noir est un genre d'abord littéraire puis cinématographique, qui puise ses caractéristiques dans la froideur et la mélancolie du Nord, sans métaphores ni euphémismes, pour un résultat sombre, morose et parfois même glauque.

Laissez-moi donc vous présenter Sorjonen et Karppi...


SORJONEN / BORDERTOWN


3 saisons, 31 épisodes / 2017 - 2020

Lappeenranta, petite ville finnoise à quelques kilomètres de la frontière russe. L'inspecteur Kari Sorjonen y déménage pour mener une vie plus tranquille qu'à Helsinki, mais malheureusement c'est ici qu'il va rencontrer les pires crimes.

La série se focalise principalement sur les crimes. En dehors de la famille de Kari et celle de sa collègue Lena, qu'on connaît bien, on n'a que peu d'informations sur la vie des autres personnages principaux, même si cela se déroule un peu au fil des saisons. Cependant, les familles des victimes sont, au contraire, au coeur des intrigues.

Kaamelott

Kaamelott est une série qu'on ne présente plus à un lectorat français. J'en ai bien conscience, alors je vais tâcher d'être brève. 


Comme à peu près tout le monde de ma génération, j'ai grandi avec des épisodes de Kaamelott çà et là. Enfin, plus ou moins. Des circonstances privées (mêlez-vous donc de vos miches) ont fait que je n'ai jamais été fan. Ce n'est que maintenant que j'ai décidé de m'y mettre réellement, sur un coup de tête et après en avoir entendu parler pendant six ans dans mon couple. Eh bien, ma foi, c'était probablement la meilleure décision que j'ai pu prendre dans cette misérable année.

Kaamelott
, c'est la légende arthurienne revisitée par notre Alexandre Astier, véritable trésor national pour bien des raisons. C'est une bande de bras cassés dans une interminable quête du graal.

Kaamelott c'est une famille. Tous, et je dis bien tous les personnages sont attachants et mémorables. Aucun personnage n'est inutile, et aucun personnage ne se ressemble. L'univers est unique et si bien développé, et en prime ça a super bien vieilli, ce qui est un exploit pour la télé française de 2005. Ce n'est pas pour rien que Kaamelott est considéré comme un monument de la culture française, avec son humour absurde et intelligent et ses relations humaines touchantes.

Bref, comme j'ai dis Kaamelott on le présente plus. Alors tout ce que j'ai à dire, au fond, c'est que je m'y suis mise très tardivement, et que ce n'est pas plus mal, ça sauve mon année qui est tout aussi merdique que la votre. Je suis profondément amoureuse de cet univers et de ces personnages et je peux vous garantir qu'eux vont rester dans mon quotidien pour encore un bon paquet de temps - au moins jusqu'à la fin du troisième film. 

Queer as Folk, la célébration LGBT des 90's

Malgré mon récent marathon d'articles écrits à propos d'Aidan Gillen, je me suis dis que j'allais ne pas écrire d'article sur Queer as Folk car je n'ai rien à dire tant la série parle d'elle-même. Mais au final, une rapide présentation n'a jamais tué quelqu'un...

Queer as Folk est une série britannique crée en 1999 par le brillant Russel T Davies, à qui on doit la reprise de Doctor Who en 2005.

La série a été une révolution à sa sortie. Et dès les premiers instants, on comprend tout de suite pourquoi...


Stuart et Vince, deux meilleurs amis gay trentenaires qui fréquentent régulièrement le quartier gay de Manchester, croisent Nathan, 15 ans... et ce dernier va avoir un impact considérable.

La série, qui ne fait que dix petits épisodes, met en scène de façon vive, colorée et rythmée la vie de la communauté queer anglaise de la fin des années 90. 

Project Blue Book : les ovnis des années 50

Dans les années 50, l'armée américaine créé une unité d'étude des ovnis. On dirait le scénario d'une série de science-fiction, et pourtant, il s'agit bien de la réalité. C'est en 2019 que la chaîne History se lance dans une version télévisée de cette période...

2 saisons de 10 épisodes - 2019 & 2020 - USA

États-Unis, 1952. Le Docteur Allen Hynek, brillant astronome, est recruté par l'US Air Force pour enquêter sur les signalements de plus en plus nombreux d'ovnis. Aux côtés du capitaine Michael Quinn, il se rend sur les lieux des rencontres avec ces phénomènes extraterrestres. Leur objectif : donner aux civils une explication rationnelle à ce qu'ils ont vu.

En plein milieu de la Guerre froide et de la course aux armements, les esprits s'échauffent : conspiration gouvernementale ? oeuvre de l'armée soviétique ? tests technologiques secrets ? manipulation mentale ? ou bien, tout simplement, des extraterrestres ?

Hynek, de nature très curieuse, s'amuse à tester plusieurs théories, alors que Quinn, pragmatique, veut faire son job au plus vite. Tous deux sceptiques, la balance va, à mesure des phénomènes et de la difficulté à les expliquer par la science, commencer à pencher de l'autre côté...

Schizophrénie et choc culturel : l'histoire de Sathnam Sanghera

La douzième saison de Doctor Who m'a fait découvrir Sacha Dhawan, un acteur qui est rapidement devenu très grand coup de coeur ! Dans sa filmographie, on trouve un film nommé The Boy with the Topknot...


Schizophrénie et choc culturel : l'histoire de Sathnam Sanghera


Sathnam Sanghera mène une double vie : tantôt journaliste à Londres, tantôt fils de sa famille à Wolverhampton, à trois heures de la capitale anglaise. Pourquoi ne peut-il pas concilier ses deux vies ? Eh bien, Sathnam est originaire d'une famille indienne et sikh. Et fricoter avec des jeunes anglaises blondes n'est pas vraiment dans les traditions et codes moraux de son origine...

Sa mère cherche constamment à lui faire un mariage arrangé avec une jeune femme sikh, qui provient du bon village, de la bonne famille, qui a la bonne taille et le bon âge. "Maman, je suis amoureux d'une anglaise" est une chose à ne pas dévoiler, donc.

Au milieu de cet asservissement à la culture pendjabi remplie de superstitions et de mariages arrangés, le tout dans une famille nombreuse ne parlant pas anglais, Sathnam, alors âgé de 24 ans, fait une découverte - son père est schizophrène. Et il l'est depuis de très, très nombreuses années.

Comment a-t-il pu passer à côté de cette information pendant 24 ans ? Comment a-t-il pu ne pas s'en rendre compte, et pourquoi sa famille le lui a caché ?

Sathnam va alors se lancer dans une lourde aventure : découvrir la vérité sur son père, tout en essayant de s'émanciper de sa famille et de dépasser choc culturel.



LE LIVRE

C'est en 2008 que Sathnam Sanghera publie son mémoire, The Boy with the Topknot (lit. "le garçon au chignon", car avoir des longs cheveux coiffés en chignon est une tradition sikh).

Alternant entre souvenirs d'une enfance passée dans une ville qui fut un foyer d'immigration indienne à la fin des années 70 et récits du présent, le mémoire de Sathnam est captivant du début à la fin. La narration de sa jeunesse dont George Michael était l'idole, la recherche de la vérité à propos de la maladie de son père, la gestion présente de sa vie de journaliste londonien en perpétuelle confrontation culturelle avec sa famille sont les grands axes de ce mémoire, et chaque aspect est intéressant à lire, ne serait-ce que d'un point de vue socio-culturel.

Il s'agit d'un livre plutôt accessible aux non-bilingues, et Sathnam a un style d'écriture fluide, rythmé, et surtout, cruellement drôle !



LE FILM

Not Safe For Work, la comédie brit extravagante

En 2015, la chaîne britannique Channel 4 nous a gâté d'une comédie dramatique tout à fait extravagante : Not Safe For Work.

Danny (Sacha Dhawan - Doctor Who, Dracula), Katherine (Zawe Ashton), Jeffries (Anastasia Hille - Prey)
6 épisodes

Katherine est une fonctionnaire au service de l'immigration, qui se voit mutée à Northampton, un trou paumé par rapport à son Londres adoré. Dans ce nouveau petit bureau où rien ne va, Katherine, la récemment divorcée qui manque de tact va devoir survivre face à ses collègues : Danny le manager junkie et son assistante Angela qui le tire vers le bas, Jenny la pipelette nunuche qui essaie trop de se faire apprécier, Jeffries l'alcoolique qui se fait rouler dessus par ses enfants, Anthony qui doit apprendre à garder son calme et Nathanial, le simplet de service.


Les premiers instants avec cette bande sont déroutants, drôles et gênants à la fois, un peu cringe, comme on dit en anglais. Mais on se prend rapidement au jeu, et les situations farfelues et comportements étranges deviennent alors naturels.

La force de l'humour de la série réside peut-être simplement dans le fait que c'est de l'humour britannique pur jus : un humour très noir et absurde, mais un humour qui n'en fait pas des tonnes.

Loin d'être une simple sitcom de bureau et loin d'être un simple drame de vie, la série mélange avec beaucoup de talent la vie de bureau, les problèmes personnels et les problèmes professionnels que le groupe se partage, le tout de façon très ancrée dans les réalités modernes.

Dracula, V Wars : les vampires du début de la décennie

La toute fin de 2019 et le tout début de 2020 ont été placés sous le signe des vampires, avec deux nouvelles séries : une adaptation britannique de l'histoire du comte transylvain, et en parallèle, une toute nouvelle histoire américaine vampirique moderne et scientifique.

Le début vampirique de cette nouvelle décennie a-t-il parvenu à être intéressant et innovant ?


DRACULA, V WARS : 
LES VAMPIRES DU DÉBUT DE LA DÉCENNIE

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DRACULA



3 épisodes - UK

Steven Moffat et Mark Gatiss, que beaucoup connaissent pour leur travail sur Doctor Who et Sherlock, sont derrière une adaptation de Dracula, en 3 épisodes d'1h30 chacun.

Côté casting, ils me sont tous inconnus au bataillon, en dehors de Lyndsey Marshal que je connais via Trauma et qui a un petit rôle dans l'épisode 3, ainsi que le brillant Sacha Dhawan, qui a tout récemment débarqué dans Doctor Who.


Globalement, cette adaptation sort du lot. Nous avons ici un Dracula complètement insolent, provocateur et sarcastique, et le résultat en est hilarant ! Van Helsing aussi s'y connaît en punchlines.

Si l'effet de rajeunissement provoqué par la consommation de sang est une caractéristique bien connue des fans de vampires, celle du vieillissement des victimes est moins répandue, c'est donc quelque chose d'intéressant à voir ici.

Alors qu'elle commence en 1897, cette série propose une transposition très bien réussie des personnages dans nos temps modernes - ce qui donne des situations incongrues et tout aussi drôles qu'intelligentes.

Top 5 Mini-Séries


Après le top 5 de mes séries préférées, pourquoi ne pas faire un top 5 de mes mini-séries préférées ? En sachant que j'en ai pas mal à mon actif, j'ai envie de vous faire découvrir quelques perles rapides à regarder, mais qui ne laissent pas indifférent...

Une mini-série, pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce format, est une série en un maximum de 13 épisodes. Ici, pas de grand développement des personnages ni de création d'univers unique, on se concentre surtout sur un événement précis. Alors je pense que ces courtes séries n'ont besoin que d'une très rapide description - laissons-les faire le reste...




5. COLLATERAL

4 épisodes - UK - 2018 - avec Carey Mulligan,  Billie Piper, John Simm


À Londres, un livreur de pizzas est assassiné. L'inspectrice Kip Glaspie est chargée de l'enquête, et va découvrir, au cours de quatre jours, que cette mort est bien moins anodine qu'elle n'en a l'air.

Dans Collateral, simples habitants comme ministres vont se retrouvés mêlés à cette enquête. Une série policière plutôt classique, mais socio-politiquement dans l'air du temps et qui en vaut clairement la chandelle. Collateral a tout compris à ce que Bodyguard n'a rien compris.

La petite parenthèse personnelle : quand on est habitué à Billie Piper dans Doctor Who, il est très dépaysant de la voir avoir une toute autre personnalité dans Collateral. Alors bravo à elle, ainsi qu'à Carey Mulligan dont le rôle n'a, lui non plus, rien à voir avec celui qu'elle a joué dans Doctor Who ou dans Gatsby.


4. PREY


Joshua Parker : la websérie française excentrique

Joshua Parker est une websérie française semi-amateure écrite et réalisée par Kenji Isidor, qui est également l'interprète du personnage principal dont le nom donne le titre de la série.

Loin d'être une série en carton comme le veut la tradition française, Joshua Parker est une pépite unique en son genre qui mérite de se pencher dessus !




JOSHUA PARKER

Joshua Parker est une websérie entre fantastique et sci-fi, à l'imagerie relativement sombre, d'où le fait que beaucoup de gens, moi y compris, définissent la série comme étant un mélange entre Doctor Who et Tim Burton.

La série se déroule dans les Limbes du Paradoxe, un au-delà avec plusieurs dimensions. Par conséquent, tous les personnages sont déjà morts, et on les appelles des chats.

Dans les Limbes, nous suivons un héros en particulier : Joshua. Excentrique et original, toujours à la recherche de nouvelles aventures, Joshua est souvent défini comme un vagabond romantique. En sauvant des gens par-ici, en rencontrant de belles dames par-là, il se constitue avec le temps un petit réseau d'amis, et fatalement, d'ennemis.

Au fil des épisodes, le spectateur en découvre plus sur Joshua et sur ses proches, en même temps que Joshua lui-même découvre des choses sur lui...



UN UNIVERS UNIQUE ET ATTACHANT

Le monde de Joshua est unique. Bien que la science-fiction fantastique et les visuels sombres existent dans d'autres oeuvres séparément comme ensemble, la réalisation de Kenji rend la chose si unique !

Dix Pour Cent, le coup de coeur made in France

Par goûts personnels, les seules séries que je regarde sont britanniques. Mais, en fan de Julien Doré, une série française m'a intriguée : j'ai nommé Dix Pour Cent.

Série de France 2 débutée en 2015, Dix Pour Cent vient tout juste de terminer sa troisième et avant-dernière saison (je suis une parenthèse qui vient du futur et je peux vous dire que la saison 4 sera diffusée en octobre 2020).

Le concept est relativement simple : on suit l'Agence Samuel Kerr, abrégée en ASK, une agence de talents parisienne qui fonctionne très bien et qui va commencer à avoir de nombreux problèmes après le décès de son président.

Chaque épisode présente une nouvelle célébrité du cinéma, qui joue son propre rôle et que l'on voit  généralement parce qu'elle a un problème qu'elle doit régler avec son agent.

ASK a quatre agents : Mathias, Andréa, Gabriel et Arlette. Chaque agent a un assistant  (sauf Arlette, ce qui n'est pas une surprise au vu de son caractère trempé). Ainsi, l'équipe d'ASK compte aussi Noémie et Hervé, et Sophia, la standardiste. Au cours d'un épisode, on suit la vie de ces agents, d'âges différents mais tous ayant beaucoup d'expérience. D'abord le décès de leur patron, puis l'arrivée d'une nouvelle assistante, Camille, puis l'arrivée d'un nouveau patron, Hicham, va chambouler la vie tant professionnelle que privée de nos protagonistes.


Doctor Who

À la base, je ne suis pas du tout une fan de science-fiction. Mais Doctor Who, c'est une toute autre histoire...


C'est une série qu'on ne présente plus, n'est-ce pas ? Je vais quand même faire un très rapide résumé.

Doctor Who est une série britannique de science-fiction, débutée en 1963, il s'agit donc de la série de SF la plus longue de l'Histoire. 

Doctor Who est une série dans laquelle le docteur, dernier des Timelords (seigneurs du temps), parcourt le temps et l'espace à bord de son vaisseau spatial, le Tardis. Il est plus ou moins immortel : à chaque fois qu'il doit mourir, il se régénère et change d'apparence physique, et dans certains cas, de traits de personnalité. Il voyage avec des compagnons, c'est-à-dire des gens comme vous et moi qui partent à l'aventure avec lui.

La série se divise en deux parties : les 26 saisons de la première série diffusée de 1963 à 1989 (Classic Who), et les 11 saisons actuelles de la seconde série diffusée depuis 2005 (NuWho / New Who, en cours). C'est cette seconde série, la suite de 2005, qui est la plus connue et dont je vais parler ici. J'ai écris un article à part pour Classic Who.



Pourquoi Doctor Who ?


Je me suis lancée dans Doctor Who car après la fin de Broadchurch, David Tennant me manquait beaucoup. J'en entendais très souvent parler. Alors je me suis dis, pourquoi pas ? Et dès le premier épisode, je me suis retrouvée à penser "hé, j'aime bien... j'aime beaucoup... j'aime vraiment beaucoup... en fait je crois que j'adore ?". Je n'avais jamais entendu parler de Christopher Eccleston, le neuvième Docteur, et dès le premier épisode je l'ai adopté !

Les douze visages du Docteur, sans compter le dernier en date
D'entrée de jeu, je vais le dire là : Murray Gold, le compositeur de toutes les saisons depuis 2005, est un génie absolu. La bande originale de chaque saison est une pépite, et chaque piste renferme beaucoup de souvenirs, de moments, de personnes, de sentiments particuliers. Alors que certaines BO sont belles mais contiennent des pistes peu mémorables ou qui ne servent que d'ambiance de fond, ici, chaque piste est unique.

Doctor Who est un univers très vaste, grâce à ses ennemis, missions, planètes qui sont tous très diversifiés, mais aussi grâce à ses acteurs. Le Docteur ne meurt jamais, il se régénère, en d'autres termes il se réincarne. Cela conduit donc à un régulier changement d'acteur principal, qui va jouer le même rôle, le même personnage, mais d'une façon différente que ce son prédécesseur. Les compagnons changent eux aussi, apportant un vent de fraîcheur à la série - et le lot de tristesse qui va avec, si l'on n'a pas envie de les voir partir. La relation docteur - compagnon est interprétée différemment selon les acteurs. Toutes les relations (amicales, affectives et plus rarement amoureuses) vos différer selon le compagnon qui est avec le docteur, selon l'incarnation du docteur qui est avec le compagnon.

Je place Doctor Who en tête de cette liste car cette série a changé quelque chose chez moi. Avant, je regardais quelques séries parce que je les aimais bien, et c'est le cas pour les séries mentionnées précédemment, mais Doctor Who c'est toute une sérieuse passion quotidienne ! Je suis tout simplement amoureuse de l'univers entier. Et au final, l'amour que je porte à DW m'a appris à aimer les séries précédentes de ce top de façon un peu plus réelle. Et certains épisodes sont à mes yeux des pépites d'or ! Stress, peur, angoisse, tristesse,  fous rires, joie, Doctor Who est bien meilleur que de nombreux films d'horreur - dramatiques - tragiques  - comédies réunis, et je ne dis pas ça dans le vent.

Même si vous vous en fichez de Doctor Who, si cet univers vous est indifférent ou même vous rebute, regardez tout de même Blink. Cet épisode-là, qui peut se regarder sans problème totalement hors contexte et sans ne rien connaître à l'univers, est absolument renversant ! Pour voir le génie de cette série dans un épisode un peu plus flippant, The Empty Child est le premier épisode NuWho à montrer que la série peut être sérieusement horrifique (sérieusement, j'ai vu Annabelle 2 l'autre jour, je peux vous assurer que l'épisode était bien plus flippant que le film). Si vous cherchez du côté émotionnel, The Girl in the Fireplace est un épisode très touchant et sublimement réalisé, sans conséquences au niveau du fil rouge à suivre. Côté flippant, stressant ou angoissant, je conseille aussi Silence in the Library et Midnight.

Pendant que, à mes yeux, la plupart des œuvres de science-fiction n'existent que pour être de la science-fiction, dans un univers très sérieux, qui se prend au sérieux et créé un fossé entre l'univers et le spectateur, Doctor Who aborde une dimension plus humaine qui facilite grandement l'immersion et permet de vivre la série au lieu de simplement la regarder.


TORCHWOOD

The Vampire Diaries

Journal d'un Vampire, généralement appelée par son titre original The Vampires Diaries et encore plus généralement abrégée en TVD est une série fantastique américaine débutée en 2009 et terminée en 2017, après 8 saisons et un total de 171 épisodes.



Pour la petite histoire, il s'agit d'une série que j'avais commencée à regarder quand j'avais environ 13 ans. Je ne suivais pas tout et je m'étais arrêtée à la saison 3 mais j'en étais quand même très fan. J'étais même admin d'une page Facebook à ce sujet. Et puis, je n'en ai pas de souvenir précis, mais j'ai progressivement quitté cet univers.

Je m'y suis réintéressée (sans raison apparente) en juin 2019, et vu que mon copain ne connaissait pas du tout, on s'est mis à tout regarder ensemble.

Et là, c'était le retour du coup de foudre.


TVD est, au départ, une série américaine orientée ados tout ce qu'il y a de plus classique. Les personnages ont tous 17 ans (même s'ils sont joués par des acteurs plus vieux, ce qui est dépaysant quand on est habitués aux séries britanniques où cela n'arrive jamais), et tout tourne autour du lycée. 
Du moins, au début. L'immersion un peu difficile quand on a 21 ans et que le lycée semble déjà bien derrière nous, mais la série évolue très rapidement.

De plus, alors que c'est au départ une série pour ados, ça devient rapidement une série pour jeunes adultes. Il y a une rapide gradation scénaristique, qui fait que nous sommes au final loin du cliché de la série vampirique pour adolescents.


Comme son titre l'indique, TVD est une série à propos des vampires. J'avais détesté la saga littéraire De mon sang, qu'alors âgée de 15 ans j'avais jugée trop clichée, prévisible et inintéressante. Je ne me suis jamais intéressée à Twilight, ni à True Blood, ni à Buffy... ni à quoi que ce soit d'autre de vampirique, en dehors du roman Dracula et de ses diverses adaptations. Le peu de ce que je sais de ces univers ne m'a pas du tout attirée, car je n'y ai vu aucune originalité.
Donc si TVD présente des similitudes avec les œuvres mentionnées précédemment, je suis désolée, je n'en suis pas au courant. Vous avez ici le point de vue de quelqu'un qui n'a pas beaucoup de culture vampirique en ce qui concerne le séries.


Elena, lycéenne de 17 ans dans la petite ville américaine de Mystic Falls, vient de perdre ses parents dans un accident de voiture auquel elle a miraculeusement survécu. Sa vie va être bouleversée quand elle rencontrera les inséparables frères Salvatore, Stefan et Damon, deux vampires immortels depuis 1864. Alors même qu'elle ignorait l'existence de ces êtres surnaturels, c'est sans plus tarder qu'Elena se retrouve aspirée dans leur dangereux quotidien...

Très rapidement, les événements vont prendre de l'ampleur, l'univers va considérablement s'étendre. Entre sorcières, loup-garous, doppelgängers, vampires originels, au-delà, expériences scientifiques, vengeances, hybrides, sacrifices... la série ne manque pas en rebondissements ou en nouveautés.

Les méchants ne sont pas méchants qu'à moitié, et pire, ils montent en grade. Alors qu'on croyait qu'il n'y a pas pire que Klaus, vampire originel increvable, laissez-moi vous présenter Sybil qui manipule mentalement comme personne auparavant et qui travaille pour le compte d'une sorte de diable, et surtout Kai, qui remporte haut la main le titre du plus malsain des personnages de cette série, et ce malgré ses airs de jeune homme mignon...

Mais bien sûr, les gentils sont eux aussi à mentionner. Caroline et Bonnie, les meilleures amies d'Elena; Alaric le prof-ami, Jeremy le petit frère, Matt l'ex petit-ami, Liz la sheriff... autant de personnages qui gravitent autour d'Elena et des frères Salvatore, tout en étant des personnages centraux et essentiels,  qui apportent un brin de bon sens et de bienveillance face aux méchants... ou pas... ?


Pourquoi The Vampire Diaries ?


TVD est un exemple parfait de série longue qui ne s'essouffle jamais. 8 saisons, 171 épisodes. Et pourtant, tout est si bien écrit et mené qu'à aucun moment la série devient lassante, répétitive, prévisible ou incohérente. Ce sont 8 saisons où chaque événement est passionnant, où chaque personnage est utile et mémorable (pour le meilleur comme pour le pire), où chaque fil rouge est cohérent.

Ces 171 épisodes, je ne les ai pas vu passer. J'ai été scotchée jusqu'au dernier, et devoir quitter cet univers n'a pas été facile...

Les personnages sont tous très attachants et bénéficient d'un réel développement et d'une réelle utilité. Ici, presque personne n'est absolument bon ou absolument mauvais. La série remet en question ces notions manichéennes, tout en explorant les questions liées à l'humanité, l'amour, la loyauté, l'amitié, la mort, le changement, l'ouverture d'esprit, l'érotisme, la place dans la société, et bien sûr, la mortalité et l'immortalité...

De plus, même si qui dit vampire dit sang, la série a le mérite d'être relativement violente sans être ultra-gore, se focalisant ainsi plus sur le scénario que sur le sang et le sensationnalisme.

Alors que TVD reprend un concept déjà (omni)présent, les scénaristes et les acteurs ont réussi à créer un univers passionnant, un univers unique et détaillé, loin des sagas vampiriques et fantastico-surnaturelles qui se ressemblent toutes.

En tous cas, The Vampire Diaries est une belle aventure qui a vraiment une place spéciale dans mon coeur.

Broadchurch

Drame policier britannique de 2013, j'ai suivi cette série dès le lancement du premier épisode sur France 2, puis j'ai regardé les deux saisons suivantes en streaming. Il s'agit d'une série relativement peu connue en France, alors que pour moi elle est une pépite d'or comme aucune autre !


Un enfant, Danny, est retrouvé mort sur la plage d'une petite commune anglaise où tout le monde se connaît. Donnant son nom à la ville du drame, Broadchurch est une série courte, en trois saisons de huit épisodes. Très courte, mais très difficile à regarder. 


On est loin, loin des séries policières américaines où chaque épisode relate un crime différent. Ici, les huit épisodes se concentrent sur un seul meurtre. La deuxième saison relate le procès du meurtrier dont l'identité est dévoilée en fin de première saison, avec une deuxième histoire en parallèle. La troisième saison, elle, se concentre sur un tout autre crime, d'une autre nature, tout en retrouvant les protagonistes des seize épisodes précédents. C'est surtout la troisième saison qui est la plus difficile à regarder.


Pourquoi Broadchurch ?


Il s'agit là d'une série comme je n'en ai jamais vue - la manière de filmer, les thèmes abordés, les acteurs incroyables, la musique d'Ólafur Arnalds, simple et délicate mais extrêmement oppressante et mélancolique. Tous ces éléments font de cette série une charge émotionnelle sans précédent sur le spectateur (sur moi, en tous cas). Je n'ai jamais été autant émotionnellement secouée par une série entière.

Malgré une troisième saison quelque peu puritaine par certains aspects, Broadchurch aborde les thèmes de la mort, du deuil, des enquêtes policières avec brio.
Le jeu d'acteur de tout le monde est à couper le souffle. C'est avec Broadchurch que j'ai découvert David Tennant, qui est devenu mon premier acteur préféré. Sa performance dans Broadchurch est immensément splendide, et je pèse mes mots puisque c'est un acteur que je suis désormais dans d'autres œuvres, dont ma série numéro 1. La performance de Julie Hesmondhalgh (qu'on retrouve également chez Sophie Lancaster) dans le rôle de Trish Winterman est quant à elle plus que bouleversante. Et que dire de Jodie Whittaker, qui joue la mère de Danny de manière très réaliste et humaine, loin des drames surjoués...

De plus, je ne vais pas mentir, je suis complètement amoureuse du duo anglais/écossais formé par Colman et Tennant. Un pur plaisir auditif pour les fans d'accents !

Broadchurch est une vraie perle poétique, que je vous invite vivement à découvrir.

Life on Mars, entre policier et science-fiction

Life on Mars (LOM) est une série britannique de science-fiction policière, diffusée entre 2006 et 2007. Il n'y a que deux saisons, chacune de 8 épisodes. Le principe est simple : Sam Tyler est inspecteur en chef de la police de Manchester, en 2006. Alors qu'il enquête sur un tueur en série, sa petite-amie se fait enlever. Pas de bol, en rentrant de l'endroit de l'enlèvement, Sam se fait renverser par une voiture... et atterrit en 1973 ! Même lieu, même job, mais 33 ans en arrière...



Dès l'épisode 2, le speech du générique (traduit par mes soins) est celui-ci :

"Je m'appelle Sam Tyler. J'ai eu un accident de voiture et je me suis réveillé en 1973. Suis-je fou, dans un coma, ou ai-je réellement voyagé dans le temps ? Quoiqu'il en soit, c'est comme si j'avais atterri sur une autre planète. Si seulement je savais pourquoi, j'arriverais peut-être à rentrer chez moi..."


Incapable de retourner en 2006, Sam va vivre en 73. Alors inspecteur en chef en 2006, il est ici un grade en-dessous. Il intègre l'équipe de Gene Hunt et travaille de paire avec ses collègues Chris Skelton, Ray Carling et Annie Cartwright, juxtaposant ses méthodes modernes de police de 2006 à celles de 73, bien avant qu'elles n'aient existé.

Ce petit monologue qui introduit chaque épisode résume parfaitement bien le principe de la série. Tout au long des deux saisons, et ce jusqu'au dernier épisode, l’ambiguïté entre "je suis dans un coma", "je suis totalement fou" et "non, 1973 est bien réel, j'ai voyagé dans le temps" sème le doute aussi bien chez Sam que chez le spectateur. 

Pendant ces deux saisons, Sam, issu d'un milieu de gauche des années 2005, va devoir faire face à la bande de Gene Hunt des années 70, et pire, à Gene Hunt lui-même : sexiste, misogyne, macho, homophobe, transphobe, un peu porté sur la boisson, brutal à souhait, avec des méthodes de police tout sauf correctes et légales... Bref, Gene Hunt incarne tout ce que Sam déteste !

Lors de l'épisode final, tout se résout. La fin donne une réponse sur le cas de Sam Tyler, réponse qui n'a pas manqué de me laisser bouche bée...

À partir de là, deux choix s'offrent à vous : vous arrêter à cette réponse, ou continuer l'aventure...


ASHES TO ASHES


Life on Mars 
possède un spin-off nommé Ashes to Ashes (ATA)Alex Drake, inspectrice à Londres en 2008, se reçoit une balle dans le crâne et atterrit en 1981... avec Gene Hunt et sa bande.

Vous l'aurez compris, même concept que pour Life on Mars. Cependant, il ne s'agit pas que d'un spin-off : Ashes to Ashes traite directement de Sam Tyler. Ashes to Ashes est donc un spin-off de Life on Mars, mais également sa suite. À vous de décider si la fin de LOM vous convient, ou si vous voulez continuer pour trois saisons, et découvrir ce qui se cache réellement derrière l'histoire de Sam Tyler.

ATA part bien plus loin dans la science-fiction. Alors que dans LOM la sci-fi s'arrêtait au voyage dans le temps, dans ATA, elle explore de nouvelles thématiques auxquelles on ne s'attend pas !

Ashes to Ashes nous offre un développement très intéressant des personnages. Gene Hunt est toujours aussi détestable. Pourtant, au fil des épisodes, on découvre d'autres facettes de lui...

Shaz est une femme plus jeune mais aussi avec plus caractère qu'Annie de Life on Mars. Les personnages de Chris et Ray sont eux aussi bien plus développés : relations amoureuses, mariages, engagement dans l'armée, complexes, dilemmes divers et même dérives sectaires...


Pourquoi Life on Mars / Ashes to Ashes ?


J'ai commencé à regarder cette série pour John Simm, acteur qui joue un rôle important dans Doctor Who. J'ai voulu en découvrir plus de lui, donc je me suis lancée... et je n'ai pas regretté !

LOM / ATA est une série bien British comme il se doit, bourrée d'un humour noir et sarcastique.

L'écriture de cette série est brillantissime, tant dans le scénario que dans les dialogues, et la combinaison série policière / série de science-fiction fonctionne tout simplement à merveille !

L'immersion dans le Manchester de 1973 et le Londres de 1982 est totale, qu'il s'agisse de l'ambiance, des accents, des décors, des voitures, de la musique... Même pour quelqu'un qui (comme moi) n'aime pas du tout les années 70, cette série offre un univers auquel on s'attache vite.

Gene Hunt, qui est tout ce que je déteste absolument chez un être humain, fait au final tant de bien à voir ! Cet homme est tout sauf politiquement correct, et c'est rafraîchissant !

L'univers de LOM / ATA est sympathique au début, puis devient carrément addictif, et on ne veut pas lâcher cette belle bande de flics...

Life on Mars / Ashes to Ashes est une petite pépite à voir absolument, et en VO à tout prix, pour garder toute l'authenticité et l'accent de Manchester qui participe grandement au charme de la série.

Vikings

Comme je l'ai dit précédemment, je suis peu férue d'histoire. Ce qui m'a donc amené à regarder Vikings, c'est Travis Fimmel (Ragnar Lothbrok), que j'ai découvert avec le film Warcraft.

Vikings est une série historique canado-irlandaise, débutée en 2013, qui imagine en 93 épisodes ce qu'il aurait pu se passer durant la période viking, entre le VIIIème et XIème siècle. De nombreux personnages sont inspirés de personnages réels (ou tout du moins semi-légendaires), tels que le personnage principal Ragnar Lothbrok et ses proches, Lagertha, Björn, Athelstan, les rois Ecbert, Harald, Olaf et d'autres.

C'est une série magnifique si l'on veut découvrir ou si l'on aime déjà la culture nordique. Évidemment, comme pour Versailles, il faut avoir en tête qu’il s’agit d’une fiction, et que donc la réalité historique est modifiée. Les tenues sont souvent fantasques, Ragnar et son frère n'ont pas réellement vécu aux mêmes époques, un siècle peut être traité en deux mois... C'est une fiction et un divertissement, et non un documentaire.



Pourquoi Vikings ?


La racine de mes connaissances en culture et mythologie nordique remonte à mes 12 ans, lorsque je jouais à Tomb Raider Underworld sur Nintendo DS. Ce fût de très loin mon jeu préféré de l'époque, et le jeu qui a fait de moi une gameuse. Vikings était donc pour moi une magnifique occasion de renouer avec cette culture, et cette série m'a donné envie d'en apprendre bien plus.

Vikings est une série extrêmement immersive. Entre les batailles épiques, l'adrénaline, les morts au combat, les traîtres, les amours, les amis, les cérémonies païennes, Vikings offre une large palette de situations qui nous rappellent qu'au final, les légendaires vikings étaient, eux aussi, humains. Mais des humains d'une autre époque, avec d'autres mœurs, d'autres traditions, qui sont une belle découverte pour nous, humains du XXIème siècle.

La bande originale est sublime ! Composée par Trevor Morris avec l'aide de Wardruna, LE groupe majeur du folk païen scandinave. D'ailleurs, on peut voir dans un épisode un caméo d'Einar Selvik, leader de Wardruna qui, en plus d'avoir prêté sa musique, a personnellement aidé Morris à la composition du reste de la BO. Le générique est une chanson de Fever Ray, artiste suédoise relativement peu connue en France (malgré son sold out à l'Olympia auquel j'ai assisté) mais dont les deux albums à l'ambiance musicale unique en son genre en valent le détour.

Contrairement à Versailles qui regorge de personnages secondaires à peine exploités, les personnages de Vikings sont presque tous mémorables. Ragnar et sa détermination sont captivants, Lagertha est une femme forte et indépendante, Ecbert est le traître double-jeu par excellence, Floki est le gars fascinant par son extravagance, Athelstan est le philosophe adorable... Et que dire d'Ivar, un des fils de Ragnar, détestable au plus haut point selon moi, mais adulé par d'autres ?

Ce qui ressort le plus dans Vikings, en dehors de la musique, c'est le jeu d'acteur époustouflant de tout le monde, mais surtout celui de Travis Fimmel. Il a fait un travail monstrueux pour interpréter Ragnar, et c'est de très, très loin, le meilleur rôle que je n'ai jamais pu voir ! Une énorme claque !

Un point noir cependant sur la saison 5, qui part un peu en grand n'importe quoi : des guerres futiles, des situations sans réelle utilité scénaristique, des exils farfelus, des choix douteux d'exploitation des personnages... J'espère que la saison 6, qui débutera en décembre 2019 et qui sera le clap de fin de la série, remontera le niveau, pour un final à la hauteur de ce que la série mérite.


Versailles

Peu férue d'histoire que je suis, je me suis intéressée à Versailles car le rôle principal est détenu par George Blagden, qui a joué mon personnage préféré dans la série numéro 4.


Largement acclamée par le public tant bien français qu'anglophone, décriée par les monarchistes idéalistes et les prudes, Versailles est une série qui fait beaucoup de bruit et que pourtant peu de gens de mon entourage ont vu.


Drame historique français de 2015, la série, comportant trois saisons complètes de dix épisodes chacune retrace la construction du château de Versailles. On y suit donc Louis XIV, âgé de 28 ans au départ, accompagné de son frère Philippe d'Orléans et de sa cour.

Il faut garder en tête que c'est une fiction historique, et non un documentaire. Beaucoup, beaucoup de faits historiques ont été éludés ou modifiés, des personnages ont été rajoutés. Les nombreuses scènes de sexe dépeignent la réalité de l'époque, où la sexualité servait énormément à accéder au pouvoir. N'est-ce pas, au final, toujours le cas aujourd'hui ?

Pourquoi Versailles ?

Ce qui est frappant d'entrée de jeu, c'est le rythme de la série, des scènes qui ont un côté presque onirique. On remarque ensuite l'immense beauté d'absolument tout - les costumes, les perruques, les décors entièrement réels. Il s'agit de la série française qui a coûté le plus cher, et qui a été tournée dans une dizaine de châteaux en plus évidemment du château de Versailles. Qu'on se le dise, ça ne rigole pas niveau décors et réalisme, niveau prestige et beauté.

J'ai tout de suite accroché à Versailles par le rôle absolument différent de Blagden, et j'ai été bluffée par son talent, car quand on l'a vu dans la série numéro 4, globalement calme et adorable, c'est une toute autre chose de le voir en tant que Louis XIV, autoritaire et capricieux.

Le duo MonChevy - Monsieur (Philippe d'Orléans) et Chevalier (de Lorraine) est un duo de choc, et c'est un grand plaisir de voir un couple gay dépeint de façon sérieuse ! Le couple traverse de nombreuses tempêtes, surtout dans la deuxième saison, mais leur amour est évident et profond. Et dans une cour où tout le monde trompe son conjoint et où le roi lui-même change régulièrement de maîtresse, le duo MonChevy réchauffe les cœurs par sa sincérité et sa passion. D'autant plus que l'alchimie off stage et l'amitié entre les deux acteurs, Alexander Vlahos et Evan Williams, est totalement assumée et se ressent dans la série.

Pop Redemption, la comédie metal

Pop Redemption est une comédie française écrite et réalisée par Martin Le Gall, coécrite par Alexandre Astier et sortie en 2013. Au cinéma, elle a fait un flop... À tort !

Alex (Julien Doré), Pascal (Jonathan Cohen), JP (Grégory Gadebois) et Erik (Yacine Belhousse) forment un groupe de black metal, les Dead MaKabés. Alors traversant une crise de la trentaine qui leur donne envie de terminer leurs activités, le groupe se fait inviter au Hellfest, le plus grand festival de metal français, réunissant chaque année depuis 2006 des milliers de visiteurs et des groupes tous plus cultes les uns que les autres. En route pour le concert de leur vie, les Dead MaKabés ne se doutent pas un instant de la tournure que vont prendre les événements... À tout hasard : homicide involontaire et festival hippie qui célèbre la fraise... !


Une comédie française sur la culture metal, ça a de quoi faire peur. Il s'agit d'un sujet si peu maîtrisé par le grand public qu'on peut légitimement être dubitatif face à Pop Redemption, sans même parler des acteurs (Julien Doré en métalleux, vous avez dit ?). Au final, il n'en est rien !