The Walking Dead : vivre à tout prix

Atlanta, 2010. Des gens se transforment en morts-vivants et mordent d'autres personnes qui se transforment à leur tour. L'origine de ce fléau est inconnue, mais telle une épidémie, il se propage dans tout le pays à une vitesse folle. Le gouvernement s'effondrent. Le chaos est total. C'est, de toute évidence, la fin du monde tel quel nous le connaissons. Qui réussira à survivre ?


Pendant des années, je pensais que Walking Dead était une série sanguinolente qui prône la violence, une série faite pour des ados en manque de sensations fortes qui se réjouissent à la vue des zombies qui mangent des humains et des gens qui s'entretuent pour un rien. Après tout, le seul personnage que je connaissais de vue et de nom avait pour arme préférée une batte de baseball entourée de fil barbelé ! 

Pendant des années, j'ai jugé un livre à sa couverture. Et je n'en suis pas fière, parce que mes préjugés sont très loin d'être fondés.

Dans la première moitié de l'année dernière, Walking Dead est devenue l'une de mes séries préférées de tous les temps. Une claque totale, pour bien des raisons...



Oui, The Walking Dead est une série de zombies, oui on y tue des zombies et oui il y a de nombreux combats avec beaucoup d'action trépidante et fun... mais le thème central de la série, c'est de très loin l'être humain.

L'histoire globale se déroule en deux étapes. Tout d'abord, survivre dans un monde totalement écroulé par une menace que personne ne peut contenir ni même comprendre. Puis, une fois que le chaos initial est passé et qu'une habitude de survie s'installe, on assiste à diverses tentatives de reconstruire une vie en communauté. Reflet de la diversité des mentalités humaines, ces nouvelles micro-sociétés sont variées : démocraties et dictatures, égalité et privilège, liberté et servitude, vie autonome et travail pour un supérieur, royaumes et sectes... Et si on dézoome la société pour en prendre les humains dans leur individualité, cela ne fait que multiplier les thèmes : cruauté, colère, bienveillance, pardon, échecs et réussites, espoir et désespoir, amour et haine, amitié et discorde, art et créativité, et, oui, même le cannibalisme.


Bien sûr, explorer des thèmes intéressants c'est bien, le faire avec des personnages crédibles, c'est mieux. Et sur ce point, Walking Dead ne déçoit pas du tout. Les personnages sont vraiment très nombreux et très marquants.

Côté protagonistes, le héros incontesté est le personnage principal d'origine, Rick Grimes. Il est de loin ma plus grande claque d'acting, Andrew Lincoln le joue tellement à la perfection ! Sa prestance, son expressivité, son intensité émotionnelle, ses moments de bonté et ses moments de désespoir - Rick est tout simplement légendaire.

Les autres personnages principaux sont tout aussi intéressants, tant dans leur personnalité que dans leurs parcours. Pour lister mes préférés : Daryl et son caractère renfermé et individualiste mais bienveillant de, Carol et ses tragédies personnelles mais aussi son talent pour la tromperie, Maggie et sa rage de vivre et son besoin de justice, Glenn et sa candide positivité, Michonne et son aura mystérieuse mais surtout une détermination à toute épreuve, Ezekiel et sa grandiosité, Dwight et ses dilemmes moraux, Eugene et sa lâcheté mais aussi sa stratégie, Jesus et Aaron qui font tous deux preuve de leadership et de diplomatie au service d'un monde meilleur...


Côté antagonistes... les fans sauront immédiatement qu'il n'y a qu'une seule réponse possible. Tous les antagonistes sont marquants et intéressants, mais aucun ne crève l'écran comme Negan. Ah, Negan. On l'aime ou on le déteste. Ou bien l'un puis l'autre. Souvent les deux à la fois.

Le premier (double) épisode où il apparaît, le 6x16 / 7x01, est le pire épisode de toute la série en termes de violence, aussi bien physique que psychologique. J'espère ne jamais revoir cet épisode. Il m'a fait hurler, il m'a fait faire des cauchemars. Il m'a fait me sentir horriblement mal à l'aise. Alors je me suis dis, pardonnez-moi d'avance les vilaines grossièretés qui suivent, "mais comment les gens font pour aimer ce fils de pute ? comment c'est humainement possible d'apprécier cet enculé fini ?"

Et puis j'ai continué la série. Et puis je l'ai vu évolué. Et j'ai compris.

Je n'ai jamais fait l'expérience d'un tel changement d'opinion. Negan est passé de mon personnage fictif le plus haï de tous les temps à... quelqu'un que j'aime...? Ce demi-tour total m'était inimaginable, et pourtant ils l'ont fait. La magie derrière cette réussite ? Un personnage terriblement bien écrit et une évolution très graduelle, qui permet d'être réaliste et cohérente, et qui peut être assimilée progressivement par le spectateur.

L'évolution de Negan est un chef-d'oeuvre à part entière et une grande exception dans la série, mais elle témoigne d'un aspect fondamental de Walking Dead : les nuances de gris. La notion de protagonistes et d'antagonistes n'est qu'un schéma global voué à voir ses lignes brouillées.

La force de la série, c'est ses personnages qui traversent de nombreuses étapes, qui explorent de nombreuses questions morales, philosophiques ou sociales, qui ne sont pas manichéens. En somme, qui sont variés en tous points. Ils sont de tous horizons, de toutes personnalités, de toutes identités. Neurodiversité, handicaps, surdité, stress post-traumatique... Je suis particulièrement touchée par la représentation LGBT. Je ne m'attendais pas à autant de visibilité et de respect dans une série se focalisant sur les zombies, et ça ne fait que renforcer le fait que le sujet de TWD ne sont pas les morts vidés de toute humanité, mais les vivants, dans toute leur variété.

C'est notamment cette diversité des thématiques et des personnages qui a permis a la série de survivre au départ de Rick Grimes. Une série qui continue pedant deux saisons sans son personnage principal, adulé de tous, est une série qui risque très fortement de se casser la figure. Walking Dead a réussi a ne pas tomber dans ce piège en sachant se diversifier dès le début. L'absence de Rick permet de voir les choses sous un autre angle, aussi bien pour les personnage que pour le spectateur.



Walking Dead est une série profondément narrative. Le cadre post-apocalyptique, bien qu'il soit réalisé avec une superbe immersion, n'est au final qu'un prétexte pour explorer ces nombreux thèmes humains. Les arcs narratifs sont variés, les personnages connaissent de nombreux développements. Tout est en constante évolution. Qu'il s'agisse des personnages individuels ou de l'univers dans son ensemble, les status quo ne durent jamais longtemps, la routine ne s'installe jamais - et c'est comme ça qu'un beau jour, pour la première et seule fois de ma vie, j'ai regardé 15 épisodes d'affilée...

La série n'est pas vide de raccourcis un peu faciles : même quinze ans après la chute de la civilisation la proportion de walkers n'a pas l'air de diminuer, il y a assez d'essence pour faire rouler une centaine de voitures, poids-lourd et hélicos, les munitions semblent toujours couler à flot et les gens sont un peu trop souvent trop beaux et propres pour que ce soit naturel...

Néanmoins, une fois la suspension d'incrédulité bien en place, Walking Dead est une série tout simplement énorme. En dehors d'un arc narratif trop long ralentissant le rythme de la saison 8, l'intégralité de la série tient en haleine et forme une aventure humaine intense et mémorable, sous la forme d'une aventure fictive passionnante et résolument addictive.


Spin-offs


Walking Dead bénéficie d'un univers étendu grâce à plusieurs séries dérivées. Aucune n'est obligatoire, la série principale se suffit très largement à elle-même, mais cet univers me passionne alors j'ai souhaité approfondir l'aventure. Voici, très rapidement, une présentation et un avis sur ces différents spin-offs, à dérouler ci-dessous.



Fear the Walking Dead


Temporalité : débute deux mois avant la série principale, puis se déroule en parallèle

Résumé : Fear propose une exploration du jour J de la zombification à Los Angeles, puis s'étale dans le temps pour se passer simultanément à la série principale. Les personnages sont tous nouveaux, en dehors de la contribution importante de trois personnages déjà connus, à savoir Morgan, Dwight et Sherry.

Avis : si l'idée de voir les débuts de l'épidémie était très intéressante, elle a rapidement perdu son charme, pour deux raisons : trop long/lent et pas assez dans l'ambiance de Walking Dead, tout particulièrement sur les trois premières saisons. La série a eu du mal à démarrer, certains personnages sont joués d'une manière pas du tout convaincante qui casse l'immersion, d'autres ont des évolutions trop peu crédibles qui font soupirer plus qu'autre chose. Néanmoins, dans l'ensemble c'est une série sympa, elle est loin d'être parfaite mais elle est tout aussi loin d'être inutile. Le plus pertinent est l'exploration de nouvelles communautés  l'ajout de certains personnages très attachants et mémorables (Nick, Alicia, June, John, Daniel, Althea) et la suite de l'aventure des trois autres qu'on connaissait déjà et qui ont fini par quitter la série principale.


World Beyond

Temporalité : dix ans après le début de l'apocalypse

Résumé : L'aventure de quatre ados du Nebraska nés après la chute du monde

Avis : J'ai décroché au bout de trois épisodes. L'idée de départ est tellement intéressante, mais c'est terriblement lent, ça tourne en rond, les quelques informations sur l'univers sont enfouies derrière l'aventure sans intérêt d'ados caricaturaux, mal écrits et mal joués.


Dead City

Temporalité : après la fin de la série principale

Résumé : Maggie et Negan, que tout oppose, doivent s'allier pour secourir un enfant kidnappé...

Avis : Très intéressant, quoiqu'un peu trop avare en action. Hâte de voir ce que la saison 2 nous réserve !


Daryl Dixon

Temporalité : après la fin de la série principale

Résumé : Daryl se retrouve... en France. 

Avis : Quelle pépite ! Tournée entièrement en France, la série regorge de superbes décors. C'est tellement étrange de voir Paris complètement dévasté par l'apocalypse ! Bien sûr, la série est intéressante pour son histoire : vue sur le début du chaos et les communautés survivantes ailleurs qu'aux États-Unis, continuité de certains événements de la série principale, développement personnels pour Daryl... Hâte de voir ce que la saison 2 nous réserve ! (bis)


The Ones Who Live

Temporalité : après la fin de la série principale

Résumé : Rick et Michonne traversent monts et vallées pour se retrouver et, peut-être, livrer une bataille à l'ennemi de l'ombre...

Avis : la série n'a pas été encore diffusée alors on se retrouve début mars !


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