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Sons of Anarchy

Réservé à un public adulte. Présentation garantie sans spoilers. Regardé en VO.

J'ai écris cet article au fil des saisons, il est donc plus narratif et personnel que d'habitude.


Jouer à Death Stranding il y a deux ans m'a rendue très intéressée par les motos et m'a fait prendre conscience que c'est un intérêt que j'ai toujours eu quelque part au fond de moi, depuis l'enfance, manifesté de manière subtile. Depuis, cet intérêt n'a cessé de croître... et ce malgré mon 1m46 à cause duquel je ne pourrais peut-être jamais conduire ma propre Triumph, ma Honda ou ma Yamaha.

En bonne fan de motos, de Death Stranding et de Walking Dead, j'ai dévoré l'intégralité de Ride with Norman Reedus, un documentaire que je recommande très chaleureusement. C'est passionnant, terriblement bien réalisé, varié et particulièrement instructif, en pleine immersion dans la culture biker et la culture américaine dans son ensemble, celle du quotidien et des passionnés, authentique et rarement mise en avant dans les fictions. Et les décors naturels ? Irréels. Je ne m'imaginais pas faire tout un article dessus mais je voulais quand même en parler, je suis donc très contente que Sons of Anarchy me donne enfin cette opportunité ! Et à ce sujet... 


Je connais l'existence de Sons of Anarchy depuis des lustres, sans surprise puisqu'il s'agit d'une série culte. Je la connais aussi parce que, au fil du temps, ma curiosité a été piquée par la présence de plusieurs acteurs de mes autres séries. C'est Kim Coates, par son personnage plus que magnétique de Walking Dead: Dead City, qui a enfin été la goutte qui a fait déborder le vase de ma curiosité... 

Tout ce que je savais de la série, c'est que ça parlait moto et c'est tout. Elle m'a toujours renvoyé cette aura mystérieuse, insaisissable, inaccessible, compréhensible que par ceux qui connaissaient vraiment. Un sentiment de club fermé à l'imagerie culte dont la symbolique et les détails m'échappaient, un sentiment presque étrange que seule cette série a pu me faire ressentir. 

J'en avais une image très mascu et virile qui me rebutait, mais la claque que je me suis prise avec Walking Dead et The Boys m'a appris à définitivement ne pas me fier à mes à priori. C'est donc un beau soir de 39 de fièvre que je me suis lancée dans cette aventure... qui m'a, à son tour, foutu une énorme claque.


Les Sons of Anarchy, également appelés SOA, SAMCRO (pour Sons of Anarchy Motorcycle Club, Redwood Original) ou encore Sam Crow pour la personnification qui joue sur l'homonymie, c'est un club de motards basé dans la charmante petite ville de Charming, Californie. Officiellement, c'est un club de passionnés qui a un business de garagiste. Officieusement... entre autres joyeusetés illégales, ils font du trafic d'armes et n'hésitent vraiment pas à tuer quiconque se met en travers de leur chemin.

Ouais, les membres de SAMCRO, c'est pas des rigolos. C'est des taulards, des criminels, des violents, des hors-la-loi, des meurtriers, des assassins. On va pas se mentir, le délire motard c'est bien plus le cadre général de cette série plutôt que son focus.

Sur le papier, c'est franchement pas mon truc. J'aime pas la violence gratuite et j'aime pas les séries où tu peux pas t'attacher aux personnages. Et pourtant, le constat est sans appel : j'ai été charmée dès le premier épisode et complètement conquise au troisième. Alors... pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que Sons of Anarchy fonctionne si bien, même sur quelqu'un qui n'est pas prédisposé à un tel genre, et même près de 20 ans après sa diffusion ?

J'entre dans mon premier épisode et je suis assez perdue. Carrément perdue, même. Les personnages défilent. Un tas de jargon, de noms propres et d'acronymes inexpliqués s'enchaînent. Des factions qui me sont inconnues se font la guerre à base de deals que je ne comprends même pas à moitié. 

Sons of Anarchy démarre sur les chapeaux de roue, son univers est d'emblée impitoyable : tu t'accroche ou tu te casse. Ce qui m'a motivée à m'accrocher, outre la présence de mon cher acteur de Walking Dead, c'est l'humour. Peut-être que mon état fiévreux y était pour quelque chose, mais les deux premiers épisodes m'ont été... super drôles. Par certaines phrases ou situations mais aussi par le style général : tout était alambiqué, démesuré, brutal, à mille à l'heure. On aurait presque dit une parodie !

Et c'est là, le premier gros point fort de cette série : son sérieux dans sa démesure, son sérieux dans son non-sérieux voire son ridicule, son décalage, son rentre-dedans sans compromis. Ca vaut pour tout, et ça vaut aussi pour la violence. La violence de SOA n'est pas du tout grotesque et elle n'est que rarement gore, incomparable par exemple à The Boys, et les scènes brutales sont courantes mais utilisées à bon escient... mais je trouve quand même qu'il y a un petit quelque chose d'exagéré (notamment dans la totale quotidienneté des bagarres et tueries) qui permet d'alléger le poids de la brutalité, surtout dans la première saison qui se démarque un peu du reste.

Attention néanmoins, je ne dis pas que Sons of Anarchy est une parodie, une comédie ou un nanar impossible à prendre au sérieux, loiiiiin de là. L'humour et la démesure font partie intégrante de la série, mais autour de ça se construit tout un écosystème de lore, de personnages et de péripéties dramatiques qui est sérieux, captivant et nuancé, et parfois, très sombre, dur, cru et lourd.

L'exploration infinie de No Man's Sky

Ça fait des années que je cherche un jeu d'exploration spatiale. Un truc plutôt réaliste, donc pas Outer Wilds, mais pas un truc trop axé gestion/stratégie, donc pas Stellaris. Star Citizen est, douze ans après son lancement, encore dans sa phase alpha (en plus d'être un mmo, donc de base pas pour moi), quant à Starfield, eh bien... disons que j'étais très hypée à sa sortie, mais j'ai abandonné après 30 minutes. Mi-2024, mon planning gaming "obligatoire" est terminé et a de la place pour des jeux optionnels : tester Cyberpunk 2077, redonner une chance à Starfield, ou bien tester No Man's Sky. Vous savez déjà quel a été mon choix.

No Man's Sky est un jeu qui, grâce à la génération procédurale, propose de visiter 18 quintillions de planètes. Si une planète était une banane, il faudrait 108 000 000 000 000 (cent huit mille milliards) de camions pour les transporter. Ça ne vous aide pas à mieux comprendre ce chiffre ? Moi non plus. Autant dire qu'en termes pratiques, le nombre de planètes dans ce jeu est infini.

Après une sortie qu'on ne saurait qualifier d'autre que de catastrophe, No Man's Sky a très longtemps été la risée du paysage vidéoludique. Sauf que près d'une décennie de mises à jour (gratuites !) plus tard, le jeu a bien évolué, et est désormais vu comme étant bon.

No Man's Sky repose principalement sur des mécaniques de craft et de survie, deux types de gameplay qui ne m'intéressent franchement pas. Je ne suis clairement pas la cible de ce jeu. Sauf que ça... je ne le savais pas en me lançant dedans. Moi on m'a dit "exploration spatiale", alors j'ai foncé. Droit dans le mur ? Non, loin de là.



TOURISTE ET PIONNIER

J'atteri sur la planète Otgr VII, au sein du système solaire nommé Sloots 2 et découvert par le joueur Neogod3 en 2018, dans la galaxie Euclide. C'est une planète hivernale et bien fournie, qui fait penser aux contrées enneigées de Skyrim. J'y mine mes premières ressources et installe ma première base, découvrant les mécaniques de craft et housing du jeu. Un tantinet rébarbatif, mais le résultat est sympa.

Le génie d'Elden Ring

J'ai joué à Elden Ring quelques mois après sa sortie, en été 2022. Quand j'aime une oeuvre, j'ai pour habitude de sauter sur mon blog pour écrire à son sujet, même avant l'avoir finie. Elden Ring, comme vous le voyez, a été le calme plat pendant deux ans. Je préfère recommander des oeuvres que j'ai aimées à fond, or j'estimais que mon expérience d'Elden Ring était trop mitigée pour qu'elle ait sa place ici.

Deux ans et un DLC plus tard, j'ai eu le temps de digérer cette aventure, de la voir avec du recul, et de faire la paix avec les grands points noirs qui m'ont frustrée. Dans cet article, qui est ma review gaming la plus longue et la plus personnelle, je souhaite expliquer ce que je n'ai pas aimé et pourquoi, mais surtout expliquer pourquoi Elden Ring est, malgré ses défauts, un chef-d'oeuvre incontestable.



Introduction


Elden Ring est le dernier jeu en date du studio japonais FromSoftware, mené par Hidetaka Miyazaki. Il est l'héritier de ses prédécesseurs, en particulier la trilogie Dark Souls mais aussi Bloodborne et un peu Sekiro, pour faire simple les jeux qu'on nomment "les Souls", qui se caractérisent par des combats volontairement difficiles qui forcent à l'apprentissage par l'erreur, un level design complexe et une histoire plus ou moins cryptique. Elden Ring est le premier Souls en monde ouvert, offrant au joueur une liberté inédite.

Je ne vais pas m'attarder sur l'histoire, car c'est, excusez mon langage, un joyeux bordel. C'est une histoire très riche et très complexe, avec un arbre généalogique à s'en donner des migraines et des concepts tellement étranges qu'ils échappent facilement à notre compréhension. En plus, je n'en saisis pas tous les détails. Néanmoins, dans les grandes lignes : une grande famille de demi-dieux se fait la guerre et a causé l'arrêt de la mort. Votre rôle est de devenir le Seigneur d'Elden, l'élu qui saura rétablir l'existence de la mort, en tuant les dieux s'il le faut, tout en naviguant les diverses factions politico-religieuses, les réalités sociales, les mensonges et révélations, les dilemmes et choix, et bien sûr les quêtes secondaires qui donnent de la profondeur aux habitants de ce monde.

Il est tout à fait possible d'adorer le jeu sans y avoir compris quoi que ce soit. Le coeur du jeu se trouve dans tout ce qui entoure l'histoire, c'est donc sous cet angle que je vais traiter le sujet.

Avec ses 25 millions de ventes et son prestigieux titre de Game Of The Year, Elden Ring est acclamé de toutes parts. Pourtant, tout en reconnaissant le génie du jeu, j'en suis ressortie partiellement déçue, frustrée, insatisfaite.


En surface, une expérience décevante


Des petites créatures aux demi-dieux, les ennemis sont légion dans Elden Ring. On dénombre pas moins de 140 types d'ennemis différents, ce qui est plus que chaque précédent FromSoft et plus qu'une poignée d'autres open worlds réunis - et c'est sans compter les ennemis ajoutés dans le DLC.

Elden Ring propose des combats qui sont les meilleurs de tous les Souls confondus, et même mieux, les meilleurs de tous les jeux confondus. Et il possède aussi le pire.

Sans rentrer dans les détails pour ne pas surcharger le propos, voici quelques notes que j'ai prises à l'époque au sujet de Margit, Gideon Ofnir, Maliketh, Elden Beast, Astel, les Gargouilles, Niall, Rennala... :

The Boys, une super-satire démesurée

Réservé à un public adulte. Présentation garantie sans spoilers.

Les super-héros me repoussent, j'ai une faible tolérance à la violence et au gore, et le sexe me fait vite lever les yeux au ciel. Pile poil ce qui fait le sel de The Boys, série que je connais de nom depuis longtemps mais que je n'ai jamais tenté de regarder. Un trailer m'a même convaincue que ce n'était vraiment pas pour moi. Et pourtant, motivée par mon conjoint qui en est fan depuis sa sortie en 2019 et par l'arrivée imminente de mon chouchou Jeffrey Dean Morgan en saison 4, j'ai quand même lancé le premier épisode... et pouf, me voilà en train de tout dévorer. 

Je me connais mal, ou bien cette série est faite d'une façon qui fait que j'adore ? On va voir ça ensemble, mais spoiler, c'est la deuxième option.


Depuis de nombreuses décennies, Vought International héberge des super-héros. La compagnie domine la vie américaine : les Supes (ou Supers en français) aident la population mais aussi la divertit avec des films d'action, des films porno, des télé-réalités, des jouets, de la musique, des restaurants... Dans cette version alternative et sci-fi-esque de notre époque, ces humains nés avec des facultés hors du commun sont en fait monnaie courante. Certains se démarquent par leurs pouvoirs encore plus exceptionnels, ce qui leur vaut le privilège de faire partie de l'équipe d'élite de Vought, les Seven. 

Il existe encore des humains normaux, comme par exemple Hughie, simple vendeur de matériel électronique. Sa petite vie tranquille est bouleversée lorsqu'il se trouve dans un violent accident causé par un Supe. Les choses ne font qu'empirer quand il se fait recruter par Billy Butcher, leader des Boys, un petit groupe qui oeuvre pour faire tomber les super-héros.



Super-héros vs anti-héros

Côté super-héros, l'élite de Vought est composée de Starlight qui manipule l'électricité, la combattante Maeve, le ninja Black Noir, l'homme-poisson Deep, l'homme invisible Translucent, et A-Train, dont la spécialité est la course à vitesse grand V. D'autres Supes, certains dans le fond et d'autres au centre de l'histoire, font leur apparition au cours de l'aventure.


Et bien sûr, une équipe n'est rien sans son capitaine : Homelander. Armé de ses yeux qui tirent des rayons laser et voient à travers les murs, en plus d'être capable de voler, il est la figure patriotique par excellence, tout le monde l'adore et le respecte. Il est de loin le plus parfait, porteur de valeurs idéales, sauveur de la veuve et de l'orphelin, d'une exemplarité sans failles... enfin... que d'apparence. Je ne vais pas rentrer dans les détails au risque de spoiler le (dé)plaisir de la découverte progressive de ce type, mais il n'y a pas plus détestable, plus glauque, plus flippant, plus malsain que lui. Chaque épisode le fait tomber toujours plus bas dans mon estime, et quand on se dit qu'il ne peut pas faire pire, et bah siiiiiiiiiii !!!!!!!!!



Stellarblade

Game Awards, BAFTA, State of Play, Summer Game Fest, Gamescom, anciennement l'E3... depuis plusieurs années, je suis assidûment les diverses conférences gaming. Néanmoins, mon intérêt principal est de voir les nouveautés des studios et licences que je connais déjà. Je suis très ouverte aux nouvelles découvertes, mais rares sont les jeux qui m'ont séduite avec seulement un trailer, surtout s'ils proviennent de studios dont je ne sais rien. Je veux dire par là qu'un nouveau jeu me tombe rarement dessus par pure surprise... jusqu'au jour où, dans la masse de jeux qui ont l'air de tous se ressembler ou de n'être pas faits pour moi, j'ai découvert Stellarblade. J'en ai tout de suite vu le potentiel... et je n'ai pas été déçue.

Stellarblade (ou StellarBlade, ou Stellar Blade, au choix) est le premier jeu console du petit studio coréen ShiftUp, qui ne s'occupait jusqu'ici que de jeux mobiles à destination du marché national. Qu'a-t-il de spécial pour m'avoir séduite aussi facilement ?


Dans un futur indéfini mais résolument lointain, la Terre est envahie par la race alien des Naytibas. Les quelques humains qui n'ont pas fui la planète vivent dans la petite cité de Xion (oui, comme dans Matrix) ou mènent une vie totalement solitaire dans le désert. Le joueur incarne Eve, une combattante descendue sur Terre pour tenter d'éradiquer une bonne fois pour toute les Naytibas - une tâche qui se complexifie à mesure que l'on découvre certaines vérités pas faciles à avaler...

On est sur une histoire sci-fi très classique, qui a peu de surprises à offrir. Elle est néanmoins efficace et bien exécutée : un certain nombre de thématiques (vie, mort, religion, art, histoire, humanité...) sont abordées de manière intéressante et on sent très bien le monde évoluer avec nos actions. 

En ce qui concerne les personnages, les développeurs ont abandonné toute subtilité pour les prénoms de Eve et Adam, mais heureusement pas pour les personnages eux-mêmes. Eve est une femme talentueuse et indépendante, elle n'a pas la langue dans sa poche et est très, très déterminée et rigoureuse, une véritable Lara Croft 2.0. Adam, de son côté, est un accompagnateur chaleureux et bienveillant, dont les touches d'humour sont toujours bienvenues. Bien qu'ils ne se connaissaient pas avant le début du jeu, et malgré leurs notables différences de personnalité et de vécu, le duo s'entraide et apprend l'un de l'autre. En ce qui concerne Lilly, jeune bricoleuse-ingénieure qui nous rejoint au cours de l'aventure, elle est dynamique et positive sans être naïve, chiante ou trop bavarde. Enfin, le jeu d'acteur est (en anglais) très bien tout du long. Et mention spéciale au design de certains PNJs, si futuristes qu'ils en deviennent positivement loufoques et dépaysants.

The Walking Dead : vivre à tout prix

Réservé à un public mature. Présentation garantie sans spoilers.

Atlanta, 2010. Des gens se transforment en morts-vivants et mordent d'autres personnes qui se transforment à leur tour. L'origine de ce fléau est inconnue, mais telle une épidémie, il se propage dans tout le pays à une vitesse folle. Le gouvernement s'effondrent. Le chaos est total. C'est, de toute évidence, la fin du monde tel quel nous le connaissons. Qui réussira à survivre ?


Pendant des années, je pensais que Walking Dead était une série sanguinolente qui prône la violence, une série faite pour des ados en manque de sensations fortes qui se réjouissent à la vue des zombies qui mangent des humains et des gens qui s'entretuent pour un rien. Après tout, le seul personnage que je connaissais de vue et de nom avait pour arme préférée une batte de baseball entourée de fil barbelé ! 

Pendant des années, j'ai jugé un livre à sa couverture. Et je n'en suis pas fière, parce que mes préjugés sont très loin d'être fondés.

Dans la première moitié de l'année dernière, Walking Dead est devenue l'une de mes séries préférées de tous les temps. Une claque totale, pour bien des raisons...


Oui, The Walking Dead est une série de zombies, oui on y tue des zombies et oui il y a de nombreux combats avec beaucoup d'action trépidante et fun... mais le thème central de la série, c'est de très loin l'être humain.

L'histoire globale se déroule en deux étapes. Tout d'abord, survivre dans un monde totalement écroulé par une menace que personne ne peut contenir ni même comprendre. Puis, une fois que le chaos initial est passé et qu'une habitude de survie s'installe, on assiste à diverses tentatives de reconstruire une vie en communauté. Reflet de la diversité des mentalités humaines, ces nouvelles micro-sociétés sont variées : démocraties et dictatures, égalité et privilège, liberté et servitude, vie autonome et travail pour un supérieur, royaumes et sectes... Et si on dézoome la société pour en prendre les humains dans leur individualité, cela ne fait que multiplier les thèmes : cruauté, colère, bienveillance, pardon, échecs et réussites, espoir et désespoir, amour et haine, amitié et discorde, art et créativité, et, oui, même le cannibalisme.


Bien sûr, explorer des thèmes intéressants c'est bien, le faire avec des personnages crédibles, c'est mieux. Et sur ce point, Walking Dead ne déçoit pas du tout. Les personnages sont vraiment très nombreux et très marquants.

Côté protagonistes, le héros incontesté est le personnage principal d'origine, Rick Grimes. Il est de loin ma plus grande claque d'acting, Andrew Lincoln le joue tellement à la perfection ! Sa prestance, son expressivité, son intensité émotionnelle, ses moments de bonté et ses moments de désespoir - Rick est tout simplement légendaire.

Le vertigineux Baldur's Gate 3

Retenu en otage à bord d'un vaisseau, on vous a infecté d'un parasite qui, tôt ou tard, vous transformera en une créature tentaculaire d'une race appartenant à une autre dimension. Par chance, le vaisseau s'écrase sur une plage déserte. Vous voilà alors au début d'un long voyage à l'objectif double : chercher un remède et regagner votre cité natale. 

Bienvenue dans Baldur's Gate 3, un jeu de rôle fantasy basé sur Donjons & Dragons, le système le plus répandu de jeu de rôle papier. 

Avant de plonger dans ma présentation/recommandation de ce jeu, une petite remise en contexte s'impose : ma relation au jeu de rôle sur table est pour le moins mitigée. 

En effet, en bonne introvertie qui déteste être le centre d'attention, qui ne sait pas jouer la comédie et qui n'est pas du tout douée en maths, le jeu de rôle m'a toujours rebutée. J'ai participé à mon premier JDR en janvier 2019, et le résultat était, comme prévu, un désastre. Compréhension zéro et malaise total. Avance rapide jusqu'en 2021 : je découvre Critical Role, une websérie dans laquelle un groupe de doubleurs américains filment leur aventure D&D. Et là, j'adore. J'ai suivi l'intégralité de l'une de leurs campagnes, c'est-à-dire 500 heures qui m'ont accompagnée pendant un an et demi. Autant d'heures durant lesquelles j'ai appris sur le tas à comprendre les règles du système de jeu et apprécier l'expérience narrative que peut offrir un jeu de rôle papier.

Certes, apprécier voir des professionnels jouer à un jeu de rôle, y jouer soi-même sur table et y jouer soi-même dans un jeu vidéo sont trois expériences relativement différentes. Il est néanmoins certain que sans l'expérience acquise avec Critical Role, j'aurais eu bien du mal à voir le charme et comprendre le fonctionnement de Baldur's Gate 3, qui par sa nature est un genre de jeux auquel je n'ai jamais touché auparavant.

Depuis peu, ma relation au JDR et à D&D est moins négative, mais ce n'est pas pour autant que j'avais envie d'y rejouer moi-même, et surtout, je ne m'intéressais pas à Baldur's Gate 3. Je n'avais pas du tout prévu d'y jouer. Cerise sur le gâteau, je n'accroche que très peu aux univers peuplés de mages, d'elfes et autre créatures magico-fantastiques. Pourtant, j'ai lancé le jeu par curiosité, et bim badaboum, il est devenu mon jeu le plus joué de tous les temps... qu'a-t-il de si spécial pour être aimé par une quasi-réfractaire du jeu de rôle papier sauce Donjons & Dragons ?





Liberté et maturité

La spécificité de Baldur's Gate 3 qui frappe le plus aux yeux, c'est la liberté qu'offre le jeu et la maturité qui en découle. C'est un jeu qui offre tant de possibilités qu'un même joueur peut faire deux deux parties l'ambiance opposée. On peut incarner un personnage totalement bienveillant, complètement diabolique ou bien neutre. On peut séduire tout le monde et profiter des scènes de romance et de sexe, ou bien on peut faire vœu de chasteté. Vous pouvez être un honnête bienfaiteur et voler, intimider, persuader ou tromper quand ça vous arrange. Vous pouvez même tuer tout le monde sans aucune raison, notamment en incarnant un personnage spécial habité de pulsions meurtrières. Y résistera-t-il, ou bien s'y donnera-t-il à cœur joie ? Le choix vous revient. 

C'est un degré de liberté et de maturité que je n'ai jamais vu dans un jeu vidéo. BG3 ne nous prend pas par la main. Chaque action, chaque victoire et chaque défaite a des conséquences, et qu'il s'agisse des choix à faire, de la personne à être, des lieux à découvrir, des relations à nouer, des quêtes à effectuer, Baldur's Gate 3 ne nous force jamais à faire quoi que ce soit. Le déroulé de toute notre aventure est entre nos mains... et ce n'est que la première étape du vertige.


Un jeu de rôle papier dans un jeu vidéo

Baldur's Gate 3 fonctionne d'après les règles de Donjons & Dragons, où le résultat de beaucoup d'actions est déterminé par des jets de dé. Attaquer, mentir, s'échapper, crocheter une porte, détecter une présence magique, se rappeler de l'histoire d'un lieu et bien d'autres encore sont autant d'actions qui peuvent se solder aussi bien une réussite qu'en un échec, parfois même critique. Entre les jets de dés et les innombrables actions et sorts à notre disposition, c'est un système de jeu complet, peut-être même complexe, mais c'est justement ce qui permet l'immense liberté de Baldur's Gate 3. 

Quand les dés ne sont pas en votre faveur ou que vous n'avez pas le bon sort, vous pouvez relancer votre partie et retenter votre chance, mais vous pouvez aussi vous laisser porter par les conséquences de la victoire ou de la défaite, qu'elles soient minimes, tragiques, drôles ou surprenantes. Pour moi, ce hasard fait partie intégrante du charme du jeu. La victoire me sauve la vie ou me permet de réaliser mon plan, et de son côté, la défaite me pousse souvent à trouver une autre solution, à redoubler de créativité ou de réflexion, à utiliser tout l'arsenal que propose le jeu. Il en va de même pour les combats ardus : gagner facilement est satisfaisant, mais échouer est loin d'être inintéressant. C'est une opportunité d'aborder le combat différemment, essayer de nouvelles stratégies ou bien élaborer tout un stratagème pour contourner le problème.

Aperçu de mes propres personnages


Un jeu vertigineux

Mon expérience Final Fantasy

La saga Final Fantasy est dans ma vie depuis pas très loin de 10 ans, mais écrire des articles complets sur ces jeux n'a jamais eu de sens pour moi car ce sont toujours des expériences si personnelles que je n'ai pas forcément grand-chose à dire dessus. Néanmoins, me voilà venue l'idée de compiler, au sein du même article et de façon très brève, mes aventures les plus marquantes.

Qu'est-ce que Final Fantasy ?

Pour les non-initiés, Final Fantasy est une série de jeux vidéo qui fonctionne assez différemment des autres séries. Dans la plupart des licences, comme par exemple Tomb Raider, Assassin's Creed ou Horizon, chaque jeu met en scène le même personnage ou repose sur une mythologie commune et un système de jeu relativement unifié voire identique. Final Fantasy, de son côté, est une saga d'anthologie qui réunit, depuis 1987, de nombreux jeux qui peuvent fonctionner très différemment et qui n'ont presque aucun lien entre eux. Chaque FF partage certains éléments : créatures, divinités, magie, terminologie, monnaie, quelques prénoms identiques, certains archétypes de personnages, ainsi que quelques thématiques récurrentes comme l'héroïsme, le combat contre un destin imposé ou la présence de cristaux qui façonnent le monde. Néanmoins, les univers de chaque jeu, leurs personnages et leurs histoires sont uniques et n'ont aucun lien, et les systèmes de jeu ou gameplays peuvent varier également.

Pour résumer, chaque opus de Final Fantasy est un univers à part entière, relié aux univers précédents par quelques petits éléments et surtout par une même mentalité : façonner des expériences hautement narratives, avec des personnages reconnaissables entre mille, qui parcourent un univers créatif, accompagnés d'une musique à l'identité très marquée. Chaque Final Fantasy est une planète différente de la même galaxie. Alors, si c'est par exemple Final Fantasy IX qui vous intéresse, soyez rassurés, vous n'avez pas besoin d'avoir joué aux huit précédents.


L'introduction étant faite, passons au vif du sujet : j'ai joué à Final Fantasy VII, IX, X, XIII, XIV, XV, XVI (et pour les épisodes annexes, Type-0 et Record Keeper). Lesquels d'entre eux méritent leur place dans cet article ? Entre présentation factuelle et avis subjectif, voilà un hommage, et je l'espère une recommandation, des Final Fantasy qui m'ont le plus marqué.


MON EXPÉRIENCE

FINAL FANTASY



Année de sortie : 1997 | Année de jeu : 2015 | Genre : cyberpunk, science-fiction, fantasy


➼ PRÉSENTATION

Cloud Strife, ancien militaire de première classe dans le groupe du SOLDAT, est malgré lui embarqué dans une aventure où il sera mené à sauver la planète entière. En effet, son métier de mercenaire lui fait rencontrer Avalanche, groupe éco-terroriste qui milite contre les réacteurs construits par la Shinra, société qui souhaite s'implanter aux quatre coins du monde et qui détient la gigantesque ville de Midgar. Dans leur opposition à une politique qui détruit l'environnement, le groupe va rencontrer Sephiroth, énigmatique antagoniste qui a lui aussi pour objectif de détruire la planète, mais pour bien d'autres raisons. Expérimentations génétiques, catastrophes, pauvreté, totalitarisme et peut-être même vie extraterrestre - au fil des découvertes, l'amitié qui unit Cloud, Aerith, Tifa, Barett, Vincent, Cid et autres motivera le groupe à s'unir contre ceux qui menacent la planète.

Même si le Final Fantasy VII sorti en 97 se suffit largement à lui-même, son univers s'étend à travers une collection d'autres jeux estampillés FFVII, dont une trilogie débutée en 2020 qui sert de modernisation sauce réalité semi-alternative du jeu d'origine. Pour ceux qui le souhaitent, Final Fantasy VII est un véritable écosystème, une épopée et un univers à part entière plus qu'une simple aventure, une série en huit saisons plutôt qu'en une.

 

➼ CÔTÉ PERSO

Je n'ai pas grandi avec les jeux vidéo. Tomb Raider Underworld sur Nintendo DS, première et seule console de ma vie avant l'âge adulte, m'a fait découvrir vers 12 ans que j'aimais les jeux vidéos, un sentiment renforcé par Skyrim auquel j'ai joué quatre ans plus tard. Un grand pas, mais ce n'était rien comparé à Final Fantasy VII, qui fût un véritable séisme personnel. 

FFVII m'a fait vivre mes premières émotions intenses, mes premiers rires et mon premier deuil dans un jeu vidéo. C'est une aventure rocambolesque et improbable, mais son immersion est si parfaite qu'on accepte ses bizarreries avec joie. L'univers et les personnages sont si détaillés que, des années plus tard, il m'est impossible de ne pas être complètement passionnée - surtout avec le remake, dont le second opus, Rebirth, est un régal absolu qui n'a cessé de me mettre des étoiles dans les yeux...

J'avais 16 ans. J'en ai maintenant 25, et je suis si heureuse d'avoir donné une chance à ce jeu sorti un an avant ma naissance. Ce jeu a marqué l'histoire du jeu vidéo alors que je n'existais pas, alors je me sens d'autant plus chanceuse de vivre à une époque où mon aventure Final Fantasy VII continue d'évoluer en temps réel, dans le moment présent. Et quand un jour il n'y aura plus aucune nouvelle entrée à la compilation, mon aventure sera terminée, mais mon amour, lui, sera éternel.





Année de sortie : 2016 | Année de jeu : 2021 | Genre : urban fantasy

Death Stranding, l'art du voyage et des liens

J'ai testé il y a un an et demi les vingt premières minutes de Death Stranding, un jeu qui m'intriguait depuis sa sortie en 2019. Je suis ressortie de ce rapide test tout aussi intriguée, et ce n'est que en ce début de 2023 que j'ai enfin eu l'occasion de m'y lancer pour de bon, motivée en partie par l'annonce d'un Death Stranding 2.

185 heures et 450 captures d'écran plus tard, Death Stranding n'est plus pour moi une oeuvre à l'aura mystérieuse, mais un jeu que je connais comme ma poche et qui m'a touchée de plus d'une façon.

Qu'est-ce qui fait de Death Stranding un jeu aussi peu conventionnel et sublimement mémorable ? C'est ce que je tente de décortiquer dans ce cinquième article de présentation-recommandation de jeux vidéo, garanti sans spoilers.


Quelque part dans notre futur, le monde est ruiné par le Death Stranding, une affliction inexpliquée qui cause différents phénomènes, à commencer par une pluie dont quelques gouttes suffisent à vieillir d'une centaine d'années les objets, la nature et les personnes. Comme si elle n'était pas déjà suffisamment dangereuse, la pluie est souvent la manifestation de la liaison entre le monde des vivants et celui des morts. En effet, toute personne décédée devient un échoué, une sorte d'écho de soi-même, invisible et avide de transformer les vivants à leur tour. La rencontre entre un vivant et un échoué provoque une explosion dévastatrice qui peut rayer de la carte une ville entière. 

Ces menaces forcent toute la population à se calfeutrer dans des bunkers, vivant complètement déconnectée du monde extérieur. Certains se réunissent dans d'énormes villes souterraines gérées par une corporation, d'autres ont choisi de se terrer dans leur propre abri individuel en plein milieu de nulle part.  

Plusieurs décennies après l'apparition du Death Stranding, Sam Porter Bridges sillonne ce qu'il reste des États-Unis pour effectuer des livraisons nécessaires à la survie des habitants et pour les connecter à une organisation qui veille à rebâtir le pays, mais surtout, pour les reconnecter entre eux.


LE FACTEUR N'EST PAS PASSÉ


Le
cœur du jeu consiste à livrer des marchandises d'un point A à un point B. Et... c'est tout. Oui, Death Stranding se base quasi-intégralement sur des quêtes Fedex : faire un aller-retour pour livrer un objet sans importance à un PNJ. Ce genre de quêtes est très largement détesté des joueurs, moi y compris, car elles sont répétitives, elles n'apportent rien à l'univers et cassent bien souvent l'immersion, le rythme du jeu voire même sa logique (pourquoi diantre le prince en deuil d'un royaume en guerre devrait s'occuper des légumes du marchand du coin...?). 

Un gameplay en apparence banal couplé à des personnages loufoques et une histoire alambiquée à base de bébés, de terroristes et de mains géantes invisibles qui nous font pleurer, tout ça donne sur le papier un jeu qui a tout pour déplaire. Pourtant la magie opère dès les premiers instants, car le charme du jeu réside précisément dans son décalage complet avec les attentes et les goûts habituels des joueurs.

DÉCOUVERTES MUSICALES - 2022

MES DÉCOUVERTES MUSICALES 

2022


Mon 2021 a été calme, mon 2022 l'a été encore plus. Entre la fin des études, l'établissement de mon entreprise, mon déménagement et mon temps libre dévoué, enfin, aux jeux vidéo auxquels je n'avais jamais pu jouer auparavant... bref, vous voyez le tableau, j'ai été grandement occupée cette année. Cela ne m'a pas empêchée d'écouter 380 heures de musique (ce qui équivaut à 22 807 minutes, soit 3 801 chansons de 6 minutes - oui, j'adore les statistiques), mais je n'ai pas pu m'attarder bien longtemps sur des nouvelles découvertes.

Cependant, comme toujours, une année sans aucune découverte n'existe pas, sans même parler des nouveaux albums des artistes que je connais déjà, alors nous voilà repartis, pour la sixième année consécutive, dans le résumé de mes découvertes musicales de l'année :)


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Aviators

Synthrock, synthwave, alt rock - USA


Artiste indépendant et alternatif, Aviators, ou Avi pour les intimes, mélange synthwave, EDM, rock indé et touche orchestrale dans sa discographie extrêmement vaste qui se spécialise dans la musique inspirée de ses oeuvres préférées. Ici, les hommages sont nombreux et comptent, parmi les plus connus, Dark Souls, Bloodborne, Fallout ou encore Game of Thrones, et même My Little Pony. Ce n'est néanmoins pas tout, car les chansons sans hommage précis ou celles qui existent dans l'univers créé par le musicien lui-même, mettant en scène un Miami dystopique, sont également nombreuses. 

Aviators compte à son actif une quinzaine d'albums et tout autant de petites sorties bonus en tout genre, dont des versions instrumentales et acapella qu'il met à disposition gratuitement. Avi excelle dans son art, et pour couronner le tout, il a tout simplement l'une des plus belles voix que j'ai pu rencontrer en vingt ans de passion pour la musique (non, je n'exagère pas).

   

Si la discographie d'un artiste aussi prolifique et souvent basée sur des références que l'on n'a pas forcément peut intimider, elle vaut tant de s'attarder dessus, lentement mais sûrement. Si comme moi vous appréhendez les chansons en hommage à un jeu vidéo que vous ne connaissez pas, sachez que là est l'un des innombrables talents d'Aviators : toute chanson se suffit à elle-même, les hommages et inspirations ne sont au final que des cerises sur le gâteau pour ceux qui les connaissent. Toute sa discographie est très compréhensible, donc même si vous ne connaissez pas les oeuvres auxquelles il peut y avoir des références, vous pouvez quand même foncer les yeux fermés. L'écriture est si narrative qu'il est facile de s'approprier les paroles et de les interpréter avec sa propre histoire.

De l'obscurité lovecraftienne de Dreams of the Deep au synthrock rythmé de Stargazers à la synthwave Howling at the Moon, en passant par les guitares de Building Better Worlds, le cyberpunk de Dystopian Fiction et la fantasy de Let There Be Fire, chaque album raconte sa propre histoire et possède des pistes uniques et créatives à souhaits, certaines dansantes et rapides, d'autres sombres et atmosphériques.

 

Aviators est définitivement un artiste que je suis très heureuse d'avoir découvert, aussi bien en tant que fan de Bloodborne qu'en tant que fan de synthwave et de musique indépendante, créative et narrative. C'est très clairement un artiste qui, au fil des mois et des albums, m'a émerveillée par son talent et continuera de m'émerveiller pendant encore bien longtemps...

 


À écouter également : Stargazers II  Wake me when it's over ― No One Will Save You ― Eclipse ― Holy Ground The Wall of Sleep Fading Light Apocalypse State of Mind Remains ― Ghosts of our Fathers Signed on for a Sequel Blur the Line We are not machines Constellations 


Kalandra

Electropop, pop-rock, folk - Norvège

Bloodborne, l'extase du macabre

Présentation garantie sans spoilers sur l’histoire ou les personnages. Toutes les captures d'écran sont issues de ma propre partie.





Bloodborne est un jeu de FromSoftware, studio japonais à l’origine des Dark Souls, une série réputée pour son impitoyable difficulté et son apprentissage par l’erreur. 

Bloodborne est sorti en 2015. À cette époque, je n’avais aucun moyen d’y jouer, je devais simplement me contenter de le tester une heure par-ci, une heure par-là, sur la console de mon conjoint à l’époque où nous ne vivions pas encore ensemble. Malgré cela, j’étais complètement fascinée par ce jeu. Je n’y ai pu jouer qu’en 2022, soit sept ans plus tard. Pendant sept ans, je considérais Bloodborne comme le jeu de mes rêves dont je devais faire l’expérience au moins une fois dans ma vie. Pendant sept ans, les 26 pistes qui constituent la bande-son de Bloodborne s’étaient érigées au statut d’incontournable de ma vie musicale tant leur beauté est absolument inégalée.

Après sept ans d’attente, je suis fière et incroyablement heureuse d’avoir terminé Bloodborne. C’est un accomplissement personnel pour bien des raisons qu’il serait trop long et peu pertinent de détailler ici, mais c’est surtout un bonheur immense qui me parcourt, car ce jeu est tout simplement un chef-d’œuvre auquel il n’existe aucun équivalent.

Je ne vais pas traiter de l’aspect technique du jeu, de sa qualité graphique ou de son gameplay, il y a suffisamment d’articles à ce sujet. Je ne vais pas non plus décortiquer et analyser l’histoire ou les inspirations et enjeux de cet univers, car cela spoilerait bien trop le contenu du jeu. Pour de telles analyses, je vous conseille le volume II de Dark Souls, Par-delà la mort de Third Editions, ou encore la vidéo d’ALT236, à consulter uniquement une fois que vous avez fini le jeu, ou si vous vous y intéressez mais que vous ne comptez pas y jouer.

Je vais traiter le jeu sous les aspects qui me semblent les plus importants, ceux qui m’ont le plus touché : son atmosphère, son univers et ses choix artistiques.

J’espère que cet article vous donnera envie de jouer à Bloodborne, et que vous l’aimerez autant que moi. Je ne peux que le recommander à ceux qui aiment l’esthétique et l’ambiance gothique, victorienne et lovecraftienne, et à ceux qui sont prêts à se lancer dans une aventure qui, toute la communauté gaming s’accorde à le dire, est actuellement unique au monde.

 

 

Bloodborne, l’extase du macabre

 

Vous vous réveillez dans une bâtisse délabrée, où traînent des scalpels et autres instruments médicaux. Un vieil homme vient vous transfuser du sang, vous assurant que « quoiqu’il arrive, vous penserez qu’il s’agit d’un mauvais rêve ». Rapidement, vous vous retrouvez envahis par des spectres macabres et des bêtes sanguinolentes. Incapable de bouger, vous sombrer à nouveau dans l’inconscience.

Bienvenue à Yharnam. Vous êtes un chasseur, chargé d’éradiquer le fléau qui envahit la ville de monstres assoiffés de sang. Mais à mesure que vous avancez, vous découvrirez les sombres et complexes secrets de l’Église du Remède, qui a mis au point la thérapie du sang… mais aussi ceux de l’univers lui-même. Êtes-vous prêts à faire face aux horreurs les plus incompréhensibles, à affronter vos peurs les plus viscérales ?




Un univers sublimement macabre

L’architecture gothique n’a aucun réel rapport avec la culture gothique moderne au sens musical et vestimentaire, mais il est un heureux hasard que l’architecture gothique plaît énormément aux gothiques. Alors si vous êtes gothique ou que vous aimez l’architecture gothique, Bloodborne vous en mettra plein les yeux à tout instant, dès le début. 

La ville de Yharnam est très largement inspirée par certaines architectures européennes du XIXe siècle, tout particulièrement Prague. Les bâtiments sont hauts, les toits sont pointus, les édifices sont ornés d’ogives, de statues et de gargouilles, les cathédrales sont si nombreuses qu’on se demande bien à qui elles peuvent servir. Les routes sont pavées, les portes et grillages massifs sont en métal lourd et orné. 

Les autres zones du jeu ne sont pas en reste, qu’il s’agisse du gigantesque Laboratoire à l’escalier mécanique, tel un joyau de l’inventivité de la révolution industrielle, ou de Byrgenwerth, université aux allures de bibliothèque victorienne dans laquelle on mène des études d’astronomie. On peut également citer Cainhurst, hommage aux châteaux hantés et aux vampires. Même dans ses nombreuses tenues vestimentaires, Bloodborne est une véritable ode à l’esthétique et à l’imaginaire des siècles précédents.

Mes albums préférés

Mis à jour le 10 février 2025

Mon compte Instagram pour ma collection complète de CDs

Voilà un article que je voulais écrire depuis fort longtemps. Il est complètement impossible que je fasse une liste de mes groupes préférés - il y en a des centaines et je ne peux pas hiérarchiser l'amour que j'ai envers eux. Mais, paradoxalement, mes albums préférés de tous les temps, qui ont un truc ultra spécial, ne sont pas si nombreux que ça.

Un album préféré de tous les temps est pour moi un album qui se démarque en tant qu'album, en tant qu'unité indépendante, en faisant abstraction du reste de la discographie de son artiste. C'est un album qui a une cohésion parfaite et qui m'anime de sentiments profonds sur le long terme. 

Depuis l'écriture de cet article en 2022, de nouveaux albums sont entrés dans mes préférés, et d'autres au contraire en sont sortis. Ce qui était vrai à une époque n'est plus forcément vrai maintenant, mais inversement, ce n'est pas parce que ce n'est plus vrai que ça ne l'a jamais été. Je souhaite que cet article reflète mes sentiments actuels sans pour autant dévaluer le rapport que j'ai pu avoir à ces albums, ce pourquoi je les ai supprimés de l'article principal mais conservés dans une archive en fin d'article. 


Cet article est plus une liste qu'une revue d'album, donc j'ai tâché d'être assez brève sur les descriptions, qui oscillent entre revue objective et description subjective. 

Les albums sont classés par genre puis par date de sortie, en précisant l'année de ma découverte. Les nouvelles additions sont annotées [new] pendant 3 mois.


C'est parti !

Aller à : metal - goth - autre - exceptions



METAL


Evanescence - Fallen  (2003 / 2009)

Metal alternatif

L'album qui a fait de moi une métalleuse. Rien que ça. J'ai 11 ans, et je tombe amoureuse de cet album, un album à la voix féminine puissante et aux guitares lourdingues. Ce n'est pas du tout le metal le plus metal du monde, certains même diraient que c'est du rock, mais pour l'enfant de 11 ans que j'étais et qui découvrait tout un univers, c'était énorme. C'était mon rêve de l'avoir en version physique, un rêve de gosse qui n'est devenu réalité qu'une entière décennie plus tard, à 21 ans. En attendant, j'avais une version gravée, quand je l'écoutais pas en boucle sur mon mp3 (ah, les années 2000 !). 

Mais même autant d'années plus tard, j'adore toujours autant cet album. Beaucoup de métalleux ont laissé Evanescence dans leur adolescence, comme une relique oubliée. Pas moi. C'est un album que j'écoute toujours régulièrement, et pas dans une approche nostalgique. Cet album a fait de moi la métalleuse passionnée que je suis aujourd'hui - il fait partie de mon ADN.




HIM - Razorblade Romance & Love Metal  (1999 & 2003 / 2013)

Metal/rock inclassable



Avec son imagerie gothique exacerbée et ses chansons qui défient la classification musicale facile, HIM est un monument de ma vie. Ici, deux albums pour le prix d'un - promis, c'est la seule occurrence de tricherie dans cette liste.

Après plusieurs semaines de réflexion, rien y fait, je n'arrive pas à choisir. Malgré les différences musicales, je trouve que ces deux albums sont les deux faces d'une même pièce. Probablement parce que ce sont les deux albums avec lesquels j'ai le plus grandi, alors que j'ai laissé le reste de discographie de HIM en retrait pendant plusieurs années.

Je n'arriverai pas franchement à dire ce qui fait que ces deux albums me marquent tant. Il y a quelque chose dans l'ambiance, dans le flou et le chevauchement des genres musicaux, dans l'imagerie, qui fait que ça me touche au point d'être listé ici. Peut-être suis-je le cliché de la gothico-métalleuse, touchée par l'expression de sentiments forts et par un romantisme sombre et fictif version metal.



Draconian - Turning Season Within  (2008 / 2010)

Gothic / death-doom metal

Le coin lecture - anglais

Dernière mise à jour le 18 août 2024

Sélection et présentation en français de mes livres préférés qui n'ont pas encore été traduits en français

Pour les livres en français, c'est par ici



Infos sur le niveau de difficulté de lecture

Je suis entièrement bilingue en anglais, je peux donc difficilement estimer la difficulté de lecture pour un non-bilingue. C'est là qu'entre en scène mon conjoint : il a un niveau intermédiaire, il comprend bien l'anglais de la vie courante mais a du mal à suivre quand c'est un style trop littéraire, un vocabulaire trop riche ou imagé, un sujet technique pas assez bien expliqué avec des mots simples, etc.

Je vous donne donc pour chaque livre la notation de difficulté selon mon conjoint :

1/5 : tout compris, vraiment facile
2/5 : vocabulaire varié mais courant, rien qui sort de l'ordinaire
3/5 : faut se concentrer mais ça va, quelques mots inconnus sans plus, notions spécifiques bien expliquées
4/5 : beaucoup de mots inconnus qu'il faut déduire avec le contexte ou des recherches complémentaires
5/5 : trop dur, énormément de mots inconnus, style d'écriture sophistiqué, demande trop de recherches, perte de temps



Non-fiction



Pale Blue Dot, Carl Sagan

Vulgarisation scientifique, essai — astronomie  publié en 1994, lu en 2021

Regardez ce point bleu pâle. C'est ici. C'est chez nous. C'est nous. Tous ceux que vous connaissez, toute personne dont vous avez entendu parlé a vécu sur ce point, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.

Dans Cosmos, Carl Sagan nous fait voyager à travers les milliards d'année d'évolution cosmique. Pale Blue Dot est la suite logique de ce voyage, qui nous emmène à la découverte de notre futur.

Dans Pale Blue Dot, Sagan explique l'importance de l'exploration spatiale. En revenant sur les diverses missions spatiales menées jusqu'à la fin des années 90 (s'il savait comment nous avons progressé depuis !) et armé de son optimisme à toute épreuve, il montre à quel point il est certain que l'avenir de l'humanité se fera dans l'espace. Et, comme toujours, la plume de Carl déborde de clarté, d'humour, d'humanité, de poésie et d'une douce beauté qui ne peut laisser indifférent.

Ça me brise le coeur de devoir mettre ce livre dans la section anglaise. Ça me révolte que ce livre ne soit jamais paru en France. Avis aux maisons d'éditions, je suis traductrice... et je vous traduis ça bénévolement s'il le faut. Ce livre est d'une importance capitale.

Le coin lecture - français

Mis à jour le 31 mai 2024


Dans cet article je présente les livres que j'ai adoré et que je veux partager mais pour lesquels consacrer un article à part entière n'aurait pas été pertinent dans le cadre de ce blog. Cet article est mis à jour au fil du temps. 

Si un titre est suivi d'une * cela signifie que j'ai lu le livre en anglais, mais qu'il existe en français. Seuls les livres présents dans l'autre version de cet article n'ont pas été publiés en français. 

L'ordre n'est pas préférentiel, j'organise juste l'ordre au feeling, et un peu par thème aussi.


Liste complète des livres : 



Bonne (re)découverte !

A book is proof that humans are capable of working magic. The trick is to know which books to read...  Carl Sagan

Fiction



L'Ultime expérienceBruce Benamran

Roman 
 thriller, science-fiction — publié et lu en 2020

Sylvain Guérin, simple employé, est en retard au boulot à cause d'un accident de voiture qui a fait une victime : Sylvain Guérin. Ce même Sylvain qui est tout à fait vivant.

Dans son premier roman, Bruce nous emmène dans une complexe machination. Les pages défilent à la vitesse effrénée des événements, où se mélangent espionnage industriel, transhumanisme et découverte d'une sombre et complexe vérité... 

J'ai absolument a-do-ré ce roman ! En un mot : captivant.





Lola doit mourirBruce Benamran

Roman  thriller — publié et lu en 2021

Si vous êtes dans un état dépressif, suicidaire ou mentalement fragile : ne lisez pas ce roman ; prenez soin de vous à la place.

Après des semaines d'harcèlement en ligne, plusieurs personnes se donnent la mort en visioconférence en direct devant un dénommé Charon. Quel est le lien entre ces personnes, et qui se cache derrière ce tueur en série ?

Malgré quelques passages à l'allure de documentaire sur la loi ou le cyberharcèlement qui n'ont pas l'air très naturel,  Lola doit mourir est un thriller haletant qui relate une histoire aussi morbide qu'humaine. Contrairement à certains avis, le concept en soi n'est pas n'est pas entièrement original puisqu'il est relativement similaire à un manga/anime que j'affectionne énormément. Cela n'enlève rien, cependant, à la qualité de cette histoire. Je me suis bien amusée à spéculer quant à l'identité du tueur à mesure que l'enquête avance, et tout comme L'Ultime expérience, l'intensité est palpable. Chapeau pour cette deuxième réussite, Bruce ! 


Annihilation / La Trilogie du Rempart Sud, Jeff Vandermeer

Roman — new weird, science-fiction horrifique — publié en 2014, lu en 2020-21


Quatre scientifiques sont envoyées pour la onzième expédition en Zone X, une zone inhabitée et à l'exceptionnelle biodiversité, qu'elles doivent explorer et cartographier. Mais, rapidement, les choses dégénèrent...

DÉCOUVERTES MUSICALES - 2020

MES DÉCOUVERTES MUSICALES 

2020


2020, ah, 2020... Une année exceptionnellement tourmentée et fatigante, pour moi comme pour une sacré partie de la population mondiale. Une année qui restera gravée dans les mémoires.... Mais s'il y a bien une chose que l'apocalypse générale qu'a été 2020 n'a pas pu m'enlever, c'est mes découvertes musicales !

Sans plus attendre, je vous propose de vous plonger dans cette cinquième édition de cette tradition annuelle du blog, et de partir à la (re)découverte des nouveaux artistes qui m'ont marqué tout au long de l'année...

Un petit spoiler : Finlande.


Je m'étends beaucoup sur la première découverte - vous comprendrez pourquoi en lisant - mais, promis, la suite est bien plus courte.

Pour une navigation plus simple, n'hésitez pas à utiliser ces raccourcis :
Découvertes majeures  Coups de coeur  Albums de l'année

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DÉCOUVERTES MAJEURES

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POETS OF THE FALL
Rock alternatif - Finlande

Contrairement à mon copain, je n'ai jamais eu de période rock avant de découvrir le metal. Le rock m'a toujours ennuyé. Alors en voilà une, de surprise ! Surprise qui découle d'une autre surprise elle-même, puisque j'ai découvert Poets of the Fall grâce aux jeux Quantum Break et Alan Wake, auxquels je ne m'attendais pas à jouer.

Étant donc devenue fan de ces jeux (et du studio Remedy dans son ensemble, qui a une étroite relation avec Poets), j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce groupe.

Au tout début, je n'ai pas vraiment accroché. Bien sûr j'adore les chansons que l'on retrouve dans les jeux, mais il y a tout le contexte des jeux qui va avec. Les premières chansons hors-jeu que j'ai écoutées ne m'ont pas vraiment parlé. Dites-vous que j'ai zappé au bout de quelques secondes la première chanson de leur dernier album tant je ne l'ai directement pas aimée...

Mais j'avais quand même envie de les découvrir plus en détail. Eh bien, j'ai eu raison de le faire, car peu après, le charme a opéré, et je me suis retrouvée totalement scotchée...