Articles

The Walking Dead : vivre à tout prix

Atlanta, 2010. Des gens se transforment en morts-vivants et mordent d'autres personnes qui se transforment à leur tour. L'origine de ce fléau est inconnue, mais telle une épidémie, il se propage dans tout le pays à une vitesse folle. Le gouvernement s'effondrent. Le chaos est total. C'est, de toute évidence, la fin du monde tel quel nous le connaissons. Qui réussira à survivre ?


Pendant des années, je pensais que Walking Dead était une série sanguinolente qui prône la violence, une série faite pour des ados en manque de sensations fortes qui se réjouissent à la vue des zombies qui mangent des humains et des gens qui s'entretuent pour un rien. Après tout, le seul personnage que je connaissais de vue et de nom avait pour arme préférée une batte de baseball entourée de fil barbelé ! 

Pendant des années, j'ai jugé un livre à sa couverture. Et je n'en suis pas fière, parce que mes préjugés sont très loin d'être fondés.

Dans la première moitié de l'année dernière, Walking Dead est devenue l'une de mes séries préférées de tous les temps. Une claque totale, pour bien des raisons...



Oui, The Walking Dead est une série de zombies, oui on y tue des zombies et oui il y a de nombreux combats avec beaucoup d'action trépidante et fun... mais le thème central de la série, c'est de très loin l'être humain.

L'histoire globale se déroule en deux étapes. Tout d'abord, survivre dans un monde totalement écroulé par une menace que personne ne peut contenir ni même comprendre. Puis, une fois que le chaos initial est passé et qu'une habitude de survie s'installe, on assiste à diverses tentatives de reconstruire une vie en communauté. Reflet de la diversité des mentalités humaines, ces nouvelles micro-sociétés sont variées : démocraties et dictatures, égalité et privilège, liberté et servitude, vie autonome et travail pour un supérieur, royaumes et sectes... Et si on dézoome la société pour en prendre les humains dans leur individualité, cela ne fait que multiplier les thèmes : cruauté, colère, bienveillance, pardon, échecs et réussites, espoir et désespoir, amour et haine, amitié et discorde, art et créativité, et, oui, même le cannibalisme.


Bien sûr, explorer des thèmes intéressants c'est bien, le faire avec des personnages crédibles, c'est mieux. Et sur ce point, Walking Dead ne déçoit pas du tout. Les personnages sont vraiment très nombreux et très marquants.

Côté protagonistes, le héros incontesté est le personnage principal d'origine, Rick Grimes. Il est de loin ma plus grande claque d'acting, Andrew Lincoln le joue tellement à la perfection ! Sa prestance, son expressivité, son intensité émotionnelle, ses moments de bonté et ses moments de désespoir - Rick est tout simplement légendaire.

X Files, entre croyances et vérités

Présentation garantie sans spoilers

Dana Scully est assignée à Fox Mulder, confrère agent du FBI à la réputation d'être... perché. Et pour cause : génie du profiling, il s'occupe d'enquêtes non-élucidées dont la réponse se trouve selon lui dans le paranormal. Scully a pour objectif d'expliquer par A+B que les enquêtes de Mulder sont une perte d'argent car le surnaturel n'existe pas, mais son esprit rationnel et scientifique va être de plus en plus confronté à des situations inexplicables.

L'iconique duo va vivre des aventures aussi farfelues qu'exaltantes et dangereuses... et va, petit à petit, découvrir les sombres secrets du gouvernement qui menacent l'humanité entière.


Le générique d'X Files est extrêmement culte. Ses images sont étranges, sa musique est mystérieuse et angoissante. Néanmoins, cette source d'un certain malaise devient au fil des saisons une source de réconfort. À l'image de Bloodborne, plus on sombre dans le bizarre, plus on s'y sent chez soi. 

Même 30 ans plus tard, X Files est une série très spéciale...




Vue d'ensemble 

217 épisodes et deux films, c'est beaucoup. Et pourtant, aucun ne laisse indifférent. Certains épisodes sont meilleurs que d'autres, bien sûr, mais aucun n'est ennuyant ou sans intérêt, pour des raisons que je vais aborder au fur et à mesure de cet article.

La série est composée à deux-tiers d'épisodes de type "monstre de la semaine", qui fonctionnent indépendamment des autres et au cours desquels le duo fait face à une menace en particulier : aliens, abductions, ovnis et tout le tralala sci-fi, mais aussi monstres en tout genre, créatures issues de mythes du monde entier, menaces invisibles ou incompréhensibles, humains aux facultés surhumaines, ésotérisme, phénomènes paranormaux divers, etc.

Le dernier tiers de la série est composé d'épisodes de type "mythologie" : un fil rouge qui traverse les saisons et met à contribution quelques autres personnages clé, en développant grandement aussi bien l'univers que les histoires individuelles. Au programme : véritable invasion extraterrestre à échelle mondiale, vaste complot gouvernemental, société secrète élitiste, expériences sur humains et péripéties complexes où la confiance est aussi indispensable que dangereuse.


Une créativité à toute épreuve


Les épisodes "monstre de la semaine" sont très variés et regorgent de créativité, qu'ils soient mystérieux, horrifiques, glauques, pleins d'action ou au contraire plus atmosphériques. À cela s'ajoutent diverses expérimentations qui jouent avec les techniques de tournage et d'écriture pour faire sortir la série de ses propres codes. Pour n'en citer que quelques-uns : univers parallèles, voyages temporels, narration de la vie d'un personnage, épisode majoritairement en plan-séquence, double-épisode diffusé comme un film, pseudo-documentaire... L'humour et même l'autodérision sont également de mise. En effet, X Files sait se jouer de son statut de série à la fois populaire et intense et n'hésite pas à arrêter de se prendre au sérieux le temps de quelques épisodes, et le résultat est toujours au rendez-vous. Les épisodes expérimentaux, qu'ils penchent du côté sérieux ou du côté humoristique, font partie intégrante de l'ADN de la série. 

Les épisodes de la mythologie, eux, brillent dans leur complexité. Ils donnent beaucoup de profondeur à l'univers et forment une histoire passionnante, très dense mais tout à fait digeste, et mettent en lumière les quelques personnages récurrents mis en retrait durant les monstres de la semaine. 

X Files est véritablement bâti sur cette rotation entre épisodes indépendants et épisodes de la mythologie, entre intensité dramatique et délires humoristiques, entre construction conventionnelle et excentricités. Pour faire un parallèle avec le monde du jeu vidéo, X Files est comme Final Fantasy : la constance c'est le changement.

DÉCOUVERTES MUSICALES - 2023

MES DÉCOUVERTES 

MUSICALES 

2023


Mon 2021 a été calme, mon 2022 l'a été encore plus, mais mon 2023 l'a été un peu moins. Si l'année dernière mes stats Spotify ont indiqué un total de 380 heures d'écoute, cette année le compteur affiche 407 heures. Plus d'heures d'écoute et deux fois plus de découvertes, pourtant je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit le cas - la faute revient probablement à l'exceptionnelle qualité desdites découvertes, que j'ai écouté très, très souvent...

Death Stranding a été une expérience gaming majeure de cette année, mais aussi une expérience musicale majeure, car le jeu m'a fait découvrir plusieurs artistes dont un en particulier qui a juste révolutionné mon expérience musicale. Alors accrochez-vous, parce que vous n'échapperez pas aux multiples mentions de ce jeu... ;)


_________________________________________


LOW ROAR

Post-rock, expérimental, ambient  USA


Les premières secondes de Death Stranding s'ouvrent sur une chanson de Low Roar, marquant le début d'une puissante et durable histoire d'amour – vidéoludique d'un côté, musicale de l'autre. 

Low Roar est l'alias de Ryan Karazija, dont la vie personnelle l'a mené à troquer la chaleur de la Californie pour le froid de l'Islande. C'est durant ses premiers mois d'expatriation que Ryan a enregistré son premier album, dans sa cuisine, sans aucune ambition et sans se douter qu'il allait composer une discographie unique qui serait reprise dans un jeu vidéo de nul autre que Hideo Kojima, légende de son domaine.

J'ai rarement vu un artiste qui résiste autant à la classification que Low Roar. Post-rock, dream pop, folk rock, indie rock, ambient, expérimental... tant de qualificatifs qui, je trouve, n'arrivent pas à saisir la complexité de cette discographie.

Low Roar, ce sont des chansons où des sonorités électroniques expérimentales et minimales côtoient le piano et la guitare acoustique. À cela s'ajoute une complexe structure multi-couche et une utilisation de boucles hypnotiques, pour un résultat original et planant. Le tout est porté par la voix de Ryan, vulnérable, au timbre rare et à l'allure plutôt androgyne. Une voix envoûtante, presque obsédante et totalement angélique. Combinée à des paroles très intimes et intelligentes, elle ne fait que rendre le tout particulièrement poétique et délicat. Chacun des cinq albums est un voyage très atmosphérique qui flirte avec le psychédélique.

Entre délicatesse poétique, expérimentations surréalistes et atmosphère éthérée, Low Roar un artiste au charme difficilement descriptible et complètement magnétique.

Une histoire d'amour débutée grâce à Death Stranding en janvier 2023, trois ans après la sortie du jeu... et trois mois après le décès de Ryan Karazija, emporté par une pneumonie à tout juste 40 ans. Low Roar est un artiste que je ne pourrais jamais voir sur scène. Pour l'amoureuse des concerts que je suis, faire face à ce fait accompli et inaltérable me brise le coeur. Comme un passage de Death Stranding l'exprime si bien, "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles". C'est pourquoi ce décès m'affecte tout particulièrement, mais c'est aussi pourquoi je souhaite apprécier Low Roar aussi pleinement que possible.

Voilà sept ans d'affilée que j'écris ces découvertes musicales. Ces articles sont en général lus par une petite vingtaine de personnes, comparé à des milliers, voire dizaines de milliers, pour mes autres articles. Nombreux doivent être ceux qui pensent que je perds mon temps, mais je ne suis pas de cet avis. C'est bien parce que "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles" que je souhaite exprimer et partager ma fascination pour Low Roar et mon amour pour tous les autres artistes que je connais et qui rythment mon quotidien, avant que moi aussi je rejoigne, comme Ryan, l'autre côté. 

Ryan est décédé alors qu'il avait presque terminé son sixième album. Son collaborateur nous a assuré que celui-ci sera publié posthumément, quelque part en 2024. Un sixième et dernier voyage, qui pourra alléger le vide soudain, la frustration d'occasions manquées et la manière particulièrement sombre dont s'est terminé son dernier album : un "bye bye, this is goodnight", dans une chanson qui traite de la difficulté à se séparer d'un être aimé. Une prémonition qui fait froid dans le dos...

Néanmoins, les lignes qui décrivent Low Roar à la perfection sont bien plus positives : de lui à moi, ça serait I'll make you feel, I'll make you fly on top of the world, smothered in light, I'm making my way into your heart. De moi à lui : it's a love that you cannot replace, a moment caught in time and space, I'm just thankful that I met you, babe...

À écouter également : I'll make you feel – Nobody Else – Tonight, Tonight, Tonight – Feel like dying – PatienceBonesDavidFucked UpVampire on my Fridge



WOODKID

Pop orchestrale, industriel, électronique – France


Kojima a encore frappé, puisque voilà un deuxième artiste découvert grâce à Death Stranding.

Entre grandiloquence orchestrale et dureté industrielle, les deux albums de Woodkid sont assurément des perles d'originalité. L'artiste français, qui a également été réalisateur pour nulle autre que ma reine Lana del Rey, n'hésite pas à mélanger musique électronique et orchestre symphonique, en plus d'utiliser des sons produits par des machines. Qu'il soit puissant et épique ou au contraire intimiste et minimal, le résultat est toujours saisissant et correspond parfaitement à la voix généralement grave et toujours pleine d'émotion de son vocaliste. 

Le vertigineux Baldur's Gate 3

Retenu en otage à bord d'un vaisseau, on vous a infecté d'un parasite qui, tôt ou tard, vous transformera en une créature tentaculaire d'une race appartenant à une autre dimension. Par chance, le vaisseau s'écrase sur une plage déserte. Vous voilà alors au début d'un long voyage à l'objectif double : chercher un remède et regagner votre cité natale. 

Bienvenue dans Baldur's Gate 3, un jeu de rôle fantasy basé sur Donjons & Dragons, le système le plus répandu de jeu de rôle papier. 

Avant de plonger dans ma présentation/recommandation de ce jeu, une petite remise en contexte s'impose : ma relation au jeu de rôle sur table est pour le moins mitigée. 

En effet, en bonne introvertie qui déteste être le centre d'attention, qui ne sait pas jouer la comédie et qui n'est pas du tout douée en maths, le jeu de rôle m'a toujours rebutée. J'ai participé à mon premier JDR en janvier 2019, et le résultat était, comme prévu, un désastre. Compréhension zéro et malaise total. Avance rapide jusqu'en 2021 : je découvre Critical Role, une websérie dans laquelle un groupe de doubleurs américains filment leur aventure D&D. Et là, j'adore. J'ai suivi l'intégralité de l'une de leurs campagnes, c'est-à-dire 500 heures qui m'ont accompagnée pendant un an et demi. Autant d'heures durant lesquelles j'ai appris sur le tas à comprendre les règles du système de jeu et apprécier l'expérience narrative que peut offrir un jeu de rôle papier.

Certes, apprécier voir des professionnels jouer à un jeu de rôle, y jouer soi-même sur table et y jouer soi-même dans un jeu vidéo sont trois expériences relativement différentes. Il est néanmoins certain que sans l'expérience acquise avec Critical Role, j'aurais eu bien du mal à voir le charme et comprendre le fonctionnement de Baldur's Gate 3, qui par sa nature est un genre de jeux auquel je n'ai jamais touché auparavant.

Depuis peu, ma relation au JDR et à D&D est moins négative, mais ce n'est pas pour autant que j'avais envie d'y rejouer moi-même, et surtout, je ne m'intéressais pas à Baldur's Gate 3. Je n'avais pas du tout prévu d'y jouer. Cerise sur le gâteau, je n'accroche que très peu aux univers peuplés de mages, d'elfes et autre créatures magico-fantastiques. Pourtant, j'ai lancé le jeu par curiosité, et bim badaboum, il est devenu mon jeu le plus joué de tous les temps... qu'a-t-il de si spécial pour être aimé par une quasi-réfractaire du jeu de rôle papier sauce Donjons & Dragons ?





Liberté et maturité

La spécificité de Baldur's Gate 3 qui frappe le plus aux yeux, c'est la liberté qu'offre le jeu et la maturité qui en découle. C'est un jeu qui offre tant de possibilités qu'un même joueur peut faire deux deux parties l'ambiance opposée. On peut incarner un personnage totalement bienveillant, complètement diabolique ou bien neutre. On peut séduire tout le monde et profiter des scènes de romance et de sexe, ou bien on peut faire vœu de chasteté. Vous pouvez être un honnête bienfaiteur et voler, intimider, persuader ou tromper quand ça vous arrange. Vous pouvez même tuer tout le monde sans aucune raison, notamment en incarnant un personnage spécial habité de pulsions meurtrières. Y résistera-t-il, ou bien s'y donnera-t-il à cœur joie ? Le choix vous revient. 

C'est un degré de liberté et de maturité que je n'ai jamais vu dans un jeu vidéo. BG3 ne nous prend pas par la main. Chaque action, chaque victoire et chaque défaite a des conséquences, et qu'il s'agisse des choix à faire, de la personne à être, des lieux à découvrir, des relations à nouer, des quêtes à effectuer, Baldur's Gate 3 ne nous force jamais à faire quoi que ce soit. Le déroulé de toute notre aventure est entre nos mains... et ce n'est que la première étape du vertige.


Un jeu de rôle papier dans un jeu vidéo

Baldur's Gate 3 fonctionne d'après les règles de Donjons & Dragons, où le résultat de beaucoup d'actions est déterminé par des jets de dé. Attaquer, mentir, s'échapper, crocheter une porte, détecter une présence magique, se rappeler de l'histoire d'un lieu et bien d'autres encore sont autant d'actions qui peuvent se solder aussi bien une réussite qu'en un échec, parfois même critique. Entre les jets de dés et les innombrables actions et sorts à notre disposition, c'est un système de jeu complet, peut-être même complexe, mais c'est justement ce qui permet l'immense liberté de Baldur's Gate 3. 

Quand les dés ne sont pas en votre faveur ou que vous n'avez pas le bon sort, vous pouvez relancer votre partie et retenter votre chance, mais vous pouvez aussi vous laisser porter par les conséquences de la victoire ou de la défaite, qu'elles soient minimes, tragiques, drôles ou surprenantes. Pour moi, ce hasard fait partie intégrante du charme du jeu. La victoire me sauve la vie ou me permet de réaliser mon plan, et de son côté, la défaite me pousse souvent à trouver une autre solution, à redoubler de créativité ou de réflexion, à utiliser tout l'arsenal que propose le jeu. Il en va de même pour les combats ardus : gagner facilement est satisfaisant, mais échouer est loin d'être inintéressant. C'est une opportunité d'aborder le combat différemment, essayer de nouvelles stratégies ou bien élaborer tout un stratagème pour contourner le problème.

Aperçu de mes propres personnages


Un jeu vertigineux

Mon expérience Final Fantasy

La saga Final Fantasy est dans ma vie depuis pas très loin de 10 ans, mais écrire des articles complets sur ces jeux n'a jamais eu de sens pour moi car ce sont toujours des expériences si personnelles que je n'ai pas forcément grand-chose à dire dessus. Néanmoins, me voilà venue l'idée de compiler, au sein du même article et de façon très brève, mes aventures les plus marquantes.

Qu'est-ce que Final Fantasy ?

Pour les non-initiés, Final Fantasy est une série de jeux vidéo qui fonctionne assez différemment des autres séries. Dans la plupart des licences, comme par exemple Tomb Raider, Assassin's Creed ou Horizon, chaque jeu met en scène le même personnage ou repose sur une mythologie commune et un système de jeu relativement unifié voire identique. Final Fantasy, de son côté, est une saga d'anthologie qui réunit, depuis 1987, de nombreux jeux qui peuvent fonctionner très différemment et qui n'ont presque aucun lien entre eux. Chaque FF partage certains éléments : créatures, divinités, magie, terminologie, monnaie, quelques prénoms identiques, certains archétypes de personnages, ainsi que quelques thématiques récurrentes comme l'héroïsme, le combat contre un destin imposé ou la présence de cristaux qui façonnent le monde. Néanmoins, les univers de chaque jeu, leurs personnages et leurs histoires sont uniques et n'ont aucun lien, et les systèmes de jeu ou gameplays peuvent varier également.

Pour résumer, chaque opus de Final Fantasy est un univers à part entière, relié aux univers précédents par quelques petits éléments et surtout par une même mentalité : façonner des expériences hautement narratives, avec des personnages reconnaissables entre mille, qui parcourent un univers créatif, accompagnés d'une musique à l'identité très marquée. Chaque Final Fantasy est une planète différente de la même galaxie. Alors, si c'est par exemple Final Fantasy IX qui vous intéresse, soyez rassurés, vous n'avez pas besoin d'avoir joué aux huit précédents.


L'introduction étant faite, passons au vif du sujet : j'ai joué à Final Fantasy VII, IX, X, XIII, XIV, XV, XVI (et pour les épisodes annexes, Type-0 et Record Keeper). Lesquels d'entre eux méritent leur place dans cet article ? Entre présentation factuelle et avis subjectif, voilà un hommage, et je l'espère une recommandation, des Final Fantasy qui m'ont le plus marqué.


MON EXPÉRIENCE

FINAL FANTASY



Année de sortie : 1997 | Année de jeu : 2015 | Genre : cyberpunk, science-fiction, fantasy


➼ PRÉSENTATION

Cloud Strife, ancien militaire de première classe dans le groupe du SOLDAT, est malgré lui embarqué dans une aventure où il sera mené à sauver la planète entière. En effet, son métier de mercenaire lui fait rencontrer Avalanche, groupe éco-terroriste qui milite contre les réacteurs construits par la Shinra, société qui souhaite s'implanter aux quatre coins du monde et qui détient la gigantesque ville de Midgar. Dans leur opposition à une politique qui détruit l'environnement, le groupe va rencontrer Sephiroth, énigmatique antagoniste qui a lui aussi pour objectif de détruire la planète, mais pour bien d'autres raisons. Expérimentations génétiques, catastrophes, pauvreté, totalitarisme et peut-être même vie extraterrestre - au fil des découvertes, l'amitié qui unit Cloud, Aerith, Tifa, Barett, Vincent, Cid et autres motivera le groupe à s'unir contre ceux qui menacent la planète.

Même si le Final Fantasy VII sorti en 97 se suffit largement à lui-même, son univers s'étend à travers une collection d'autres jeux estampillés FFVII, dont une trilogie débutée en 2020 qui sert de modernisation sauce réalité semi-alternative du jeu d'origine. Pour ceux qui le souhaitent, Final Fantasy VII est un véritable écosystème, une épopée et un univers à part entière plus qu'une simple aventure, une série en huit saisons plutôt qu'en une.

 

➼ CÔTÉ PERSO

Je n'ai pas grandi avec les jeux vidéo. Tomb Raider Underworld sur Nintendo DS, première et seule console de ma vie avant l'âge adulte, m'a fait découvrir vers 12 ans que j'aimais les jeux vidéos, un sentiment renforcé par Skyrim auquel j'ai joué quatre ans plus tard. Un grand pas, mais ce n'était rien comparé à Final Fantasy VII, qui fût un véritable séisme personnel. 

FFVII m'a fait vivre mes premières émotions intenses, mes premiers rires et mon premier deuil dans un jeu vidéo. C'est une aventure rocambolesque et improbable, mais son immersion est si parfaite qu'on accepte ses bizarreries avec joie. L'univers et les personnages sont si détaillés que, des années plus tard, il m'est impossible de ne pas être complètement passionnée.

J'avais 16 ans. J'en ai maintenant 25, et je suis si heureuse d'avoir donné une chance à ce jeu sorti un an avant ma naissance. Ce jeu a marqué l'histoire du jeu vidéo alors que je n'étais qu'un bébé, alors je me sens d'autant plus chanceuse de vivre à une époque où mon aventure Final Fantasy VII continue d'évoluer en direct. Et quand un jour il n'y aura plus aucune nouvelle entrée à la compilation, mon aventure sera terminée, mais mon amour, lui, sera éternel.





Année de sortie : 2016 | Année de jeu : 2021 | Genre : urban fantasy

Death Stranding, l'art du voyage et des liens

J'ai testé il y a un an et demi les vingt premières minutes de Death Stranding, un jeu qui m'intriguait depuis sa sortie en 2019. Je suis ressortie de ce rapide test tout aussi intriguée, et ce n'est que en ce début de 2023 que j'ai enfin eu l'occasion de m'y lancer pour de bon, motivée en partie par l'annonce d'un Death Stranding 2.

185 heures et 450 captures d'écran plus tard, Death Stranding n'est plus pour moi une oeuvre à l'aura mystérieuse, mais un jeu que je connais comme ma poche et qui m'a touchée de plus d'une façon.

Qu'est-ce qui fait de Death Stranding un jeu aussi peu conventionnel et sublimement mémorable ? C'est ce que je tente de décortiquer dans ce cinquième article de présentation-recommandation de jeux vidéo, garanti sans spoilers.


Quelque part dans notre futur, le monde est ruiné par le Death Stranding, une affliction inexpliquée qui cause différents phénomènes, à commencer par une pluie dont quelques gouttes suffisent à vieillir d'une centaine d'années les objets, la nature et les personnes. Comme si elle n'était pas déjà suffisamment dangereuse, la pluie est souvent la manifestation de la liaison entre le monde des vivants et celui des morts. En effet, toute personne décédée devient un échoué, une sorte d'écho de soi-même, invisible et avide de transformer les vivants à leur tour. La rencontre entre un vivant et un échoué provoque une explosion dévastatrice qui peut rayer de la carte une ville entière. 

Ces menaces forcent toute la population à se calfeutrer dans des bunkers, vivant complètement déconnectée du monde extérieur. Certains se réunissent dans d'énormes villes souterraines gérées par une corporation, d'autres ont choisi de se terrer dans leur propre abri individuel en plein milieu de nulle part.  

Plusieurs décennies après l'apparition du Death Stranding, Sam Porter Bridges sillonne ce qu'il reste des États-Unis pour effectuer des livraisons nécessaires à la survie des habitants et pour les connecter à une organisation qui veille à rebâtir le pays, mais surtout, pour les reconnecter entre eux.


LE FACTEUR N'EST PAS PASSÉ


Le
cœur du jeu consiste à livrer des marchandises d'un point A à un point B. Et... c'est tout. Oui, Death Stranding se base quasi-intégralement sur des quêtes Fedex : faire un aller-retour pour livrer un objet sans importance à un PNJ. Ce genre de quêtes est très largement détesté des joueurs, moi y compris, car elles sont répétitives, elles n'apportent rien à l'univers et cassent bien souvent l'immersion, le rythme du jeu voire même sa logique (pourquoi diantre le prince en deuil d'un royaume en guerre devrait s'occuper des légumes du marchand du coin...?). 

Un gameplay en apparence banal couplé à des personnages loufoques et une histoire alambiquée à base de bébés, de terroristes et de mains géantes invisibles qui nous font pleurer, tout ça donne sur le papier un jeu qui a tout pour déplaire. Pourtant la magie opère dès les premiers instants, car le charme du jeu réside précisément dans son décalage complet avec les attentes et les goûts habituels des joueurs.

DÉCOUVERTES MUSICALES - 2022

MES DÉCOUVERTES MUSICALES 

2022


Mon 2021 a été calme, mon 2022 l'a été encore plus. Entre la fin des études, l'établissement de mon entreprise, mon déménagement et mon temps libre dévoué, enfin, aux jeux vidéo auxquels je n'avais jamais pu jouer auparavant... bref, vous voyez le tableau, j'ai été grandement occupée cette année. Cela ne m'a pas empêchée d'écouter 380 heures de musique (ce qui équivaut à 22 807 minutes, soit 3 801 chansons de 6 minutes - oui, j'adore les statistiques), mais je n'ai pas pu m'attarder bien longtemps sur des nouvelles découvertes.

Cependant, comme toujours, une année sans aucune découverte n'existe pas, sans même parler des nouveaux albums des artistes que je connais déjà, alors nous voilà repartis, pour la sixième année consécutive, dans le résumé de mes découvertes musicales de l'année :)


_________________________________________


Aviators

Synthrock, synthwave, alt rock - USA


Artiste indépendant et alternatif, Aviators, ou Avi pour les intimes, mélange synthwave, EDM, rock indé et touche orchestrale dans sa discographie extrêmement vaste qui se spécialise dans la musique inspirée de ses oeuvres préférées. Ici, les hommages sont nombreux et comptent, parmi les plus connus, Dark Souls, Bloodborne, Fallout ou encore Game of Thrones, et même My Little Pony. Ce n'est néanmoins pas tout, car les chansons sans hommage précis ou celles qui existent dans l'univers créé par le musicien lui-même, mettant en scène un Miami dystopique, sont également nombreuses. 

Aviators compte à son actif une quinzaine d'albums et tout autant de petites sorties bonus en tout genre, dont des versions instrumentales et acapella qu'il met à disposition gratuitement. Avi excelle dans son art, et pour couronner le tout, il a tout simplement l'une des plus belles voix que j'ai pu rencontrer en vingt ans de passion pour la musique (non, je n'exagère pas).

   

Si la discographie d'un artiste aussi prolifique et souvent basée sur des références que l'on n'a pas forcément peut intimider, elle vaut tant de s'attarder dessus, lentement mais sûrement. Si comme moi vous appréhendez les chansons en hommage à un jeu vidéo que vous ne connaissez pas, sachez que là est l'un des innombrables talents d'Aviators : toute chanson se suffit à elle-même, les hommages et inspirations ne sont au final que des cerises sur le gâteau pour ceux qui les connaissent. Toute sa discographie est très compréhensible, donc même si vous ne connaissez pas les oeuvres auxquelles il peut y avoir des références, vous pouvez quand même foncer les yeux fermés. L'écriture est si narrative qu'il est facile de s'approprier les paroles et de les interpréter avec sa propre histoire.

De l'obscurité lovecraftienne de Dreams of the Deep au synthrock rythmé de Stargazers à la synthwave Howling at the Moon, en passant par les guitares de Building Better Worlds, le cyberpunk de Dystopian Fiction et la fantasy de Let There Be Fire, chaque album raconte sa propre histoire et possède des pistes uniques et créatives à souhaits, certaines dansantes et rapides, d'autres sombres et atmosphériques.

 

Aviators est définitivement un artiste que je suis très heureuse d'avoir découvert, aussi bien en tant que fan de Bloodborne qu'en tant que fan de synthwave et de musique indépendante, créative et narrative. C'est très clairement un artiste qui, au fil des mois et des albums, m'a émerveillée par son talent et continuera de m'émerveiller pendant encore bien longtemps...

 


À écouter également : Stargazers II  Wake me when it's over ― No One Will Save You ― Eclipse ― Holy Ground The Wall of Sleep Fading Light Apocalypse State of Mind Remains ― Ghosts of our Fathers Signed on for a Sequel Blur the Line We are not machines Constellations 


Kalandra

Electropop, pop-rock, folk - Norvège