DÉCOUVERTES MUSICALES - 2025

Nous y voilà - 10 ans de blog, 10 ans de découvertes musicales !


2025 a été une année extrêmement riche en bonheur musical, qu'il s'agisse des concerts magiques de Rüfüs Du Sol et Twin Tribes, des annonces de concerts légendaires à venir comme Caifanes à Barcelone en avril prochain, ou des nouvelles découvertes que j'ai faites tout au long de l'année. C'est une année record, aussi : en 2025, mes artistes préférés ont sorti 24 albums (VINGT-QUATRE ALBUMS) et 4 EP ! L'année a été chargée

En conséquence, j'ai mis beaucoup de temps à écrire cet article. Il m'a demandé du travail régulier sur toute l'année et plusieurs semaines intensives de finitions avant la publication. J'espère donc, plus encore que d'habitude, qu'il plaira à au moins une personne ! Et évidemment, prenez tout le temps que vous voulez pour lire, je ne m'attends pas à que vous lisiez tout d'un bloc haha. Je recommande aussi la lecture sur ordinateur plutôt que mobile.

Bien, en attendant le récapitulatif de ces 10 ans, qui sera publié je ne sais quand en 2026, faisons le tour de cette année qui s'achève...





MES DÉCOUVERTES 

MUSICALES
 


2025




Shedfromthebody

Doomgaze, stoner, post-metal, post-rock | Finlande


J'ai cherché un groupe similaire à Frayle et Mammoth Weed Wizard Bastard... et j'ai trouvé la mine d'or qu'est Shedfromthebody, projet solo de la finlandaise Suvi Savikko.

J'ai immédiatement accroché d'une puissance astrale, et c'est logique, puisque cette musique se place au centre de toutes mes textures, sonorités et concepts préférées : voix éthérée, voyage atmosphérique, cosmicité, murs de guitare, fuzz, ambiances feutrées et vaporeuses, hypnotisme, introspection, mystère, obscurité, mélodicité, reverb, layering, obscurité, intensité, contrastes, progression, profondeur, détails. 

  

Jamais un artiste n'a coché autant de mes cases en même temps et ne m'a rappelé autant de mes groupes préférés. J'y entends des sonorités et atmosphères de nombreux de mes artistes préférés (cf la liste "pour fans de" juste en-dessous), y compris du rock/metal expérimental japonais de 2005 que je n'avais jamais entendu ailleurs, c'est dire. Le meilleur ? on est à des années-lumière d'un foutoir incohérent. Les nuances de Shedfromthebody sont nombreuses mais leurs transitions, ainsi que le jeu de croisement, de mélange, de contrastes et complémentarités qui s'opère, sont parfaitement naturels. C'est vraiment impressionnant.

Qu'elles soient littérales ou métaphoriques, les paroles traitent de thématiques sombres : souffrance, paralysie, sang, colère, métamorphoses surréalistes... mais elles sont chantées d'une manière si douce qu'on entend surtout des incantations mystiques en langue céleste dans une cérémonie cannabique.

  

Après réflexion (quelque peu aidée de ma plante verte préférée), je me suis rendue compte que, en fait, Shedfromthebody est exactement la musique que j'aimerais faire moi-même. Toute ma vie j'ai eu du mal à m'imaginer l'hypothétique musique que je pourrais faire un jour, parce que je ne suis pas musicienne pour un sou et parce que j'aime trop d'éléments appartenant à différents genres pour me décider. Mais là ? en ce qui concerne quel metal me correspondrait le plus à faire, j'ai enfin ma réponse. Shedfromthebody a précisément tous les éléments que j'aimerais faire moi-même. Elle mélange à la perfection mes éléments préférés qui sont natifs au metal et ceux qu'on voit surtout dans d'autres genres, c'est dingue. Et en plus on a le même âge. Et vous savez ce que j'ai vu quand j'ai ouvert ma première interview d'elle ? un poster de Dir en Grey. Exactement le groupe japonais que j'entends dans sa musique. Suvi, si tu me lis, jumalauta girl, are you my twin or something?

 

Shedfromthebody est une sublime découverte, qui m'émerveille profondément et se mêle aussi bien à mon côté doom metal atmosphérique qu'à mon côté stoner éthéré. Le tout fait de A à Z par une seule personne, qu'il s'agisse des moindres détails de la musique à tout l'univers visuel. Je ne peux trouver les mots justes pour exprimer toute ma fascination. La Finlande est décidément une terre de miracles musicaux ! 


Pour fans de : Frayle, Mammoth Weed Wizard Bastard, Remina, Light Field Reverie, ISON, Lisa Cuthbert, Theatre of Tragedy, Grimes, Dir en Grey, NEGA, Alcest, Vermilia, Myrkur, Sylvaine, Nostalghia, Swallow the Sun, Crippled Black Phoenix


Mammoth Weed Wizard Bastard

Stoner doom / doom metal psychédélique | Pays de Galles

Derrière ce nom aussi long que ridicule se cache une musique terriblement prenante. Des pistes globalement longues, pouvant aller jusqu'à 13 minutes, durant lesquelles de  lourdes guitares s'allient à un chant de sirène cosmique et des touches de synthé trippy pour créer des pistes captivantes à l'ambiance céleste et envoûtante.

Si je peux me permettre un petit parallèle, MWWB, dans son abbreviation officielle, est pour moi une version plus lourde de Frayle, une version plus stoner de Remina. Et du coup, c'est absolument tout ce que j'aime.

Si le premier album Noeth Ac Anoeth (2015) m'est dispensable du fait de sa sonorité plutôt brute, ses successeurs Y Proffwyd Dwyll (2016) et Yn Ol I Annwn (2019) sont de véritables pépites, à l'identité parfaitement stoner tout en se démarquant de la plupart des groupes de cet univers. 

   

Le petit dernier, The Harvest (2022) (cf Altamira ci-dessous) adopte une proposition un peu différente : il s'appuie beaucoup plus sur les synthés pour créer une ambiance spatiale. Si l'ensemble de la discographie a une touche cosmique, ici c'est décuplé et traité avec des synthés qui rappellent des mégastructures de science-fiction et du drone/ambient qui rappelle l'espace réel. C'est pratiquement un concept-album, avec des pistes plus courtes et majoritairement instrumentales qui servent de transition entre chaque chanson mais qui sont indissociables de l'ensemble de l'album. Je trouve cet album excellent mais il faut reconnaître qu'il est assez différent du reste de la discographie du groupe car il monte l'astralité de tout un cran et se rapproche même parfois, pour mon plus grand bonheur, de ce qu'on retrouve sur les opus Cosmic Drone et Aurora d'ISON pour l'aspect ambient cosmique ou de Lyfthrasyr pour l'aspect futuriste.

Weed Wizard (ou bien Wizard Bastard?) est une surprise pour moi - parce qu'il ne faut décidément pas juger un groupe à son nom, et parce que sa musique me correspond si parfaitement ! J'adore le stoner doom / doom metal psychédélique, mais force est de constater que les groupes de ces genre tendent à trop reposer sur les formules préétablies, et certains aspects communs, comme par exemple les vocaux énergiques, tendent à me déplaire. Weed Wizard corrige ces défauts (entre guillemets) avec son chant féminin éthéré, ses synthés et sa créativité qui les poussent à innover. Après deux ans j'ai enfin trouvé un groupe du genre qui me plaît tout autant que Frayle, et ça fait très, très plaisir ! Je les ai écouté énormément tout au long de l'année et je ne pense pas m'en séparer de sitôt.

 

Le groupe est en pause car l'un de ses membres est en rémission de cancer. Les nouvelles sont rares, mais si j'ai bien compris ça avance bien, donc l'espoir d'un nouvel album et d'une tournée ne sont pas entièrement nuls. En attendant, je leur souhaite le meilleur ! Et je vous laisse avec cette chanson plus calme...

Pour fans de : Frayle, The Well, ISON, Remina, Shedfromthebody, Devil Electric

 



Kelly Lee Owens

Électronique expérimental | Pays de Galles


Texturée mais spectrale, réelle mais insaisissable - Kelly Lee Owens est tout juste fascinante. Pour en arriver à un tel résultat, l'électronique de cette galloise passe par plusieurs nuances : deep house, progressive house, ambient, techno minimaliste, dream pop, techno pop, acid, drone, indus... ferions-nous face à un des rares cas où je m'avoue vaincue et je me soumets à l'école des "on s'en fout des cases" ? Elle-même le dit : "j'ai un peu un problème avec les genres musicaux, pourquoi se limiter ?"

Ces variations n'empêchent en rien une cohésion parfaite. La musique de Kelly est tout un macrocosme bien à elle, à l'ambiance générale qui met à l'honneur la douceur, l'étrangeté, l'orinisme, la fluidité, l'éthéréalité. Côté paroles, leur simplicité peut sembler manquer de pertinence aux premiers abords, mais je vous assure que, écouté au bon moment, la simplicité devient poésie, le trivial devient mantra. 

Je connais à peine Kelly en tant que personne mais j'admire énormément la musicienne et parolière qu'elle est, et je ne peux que la remercier de m'a beaucoup aidé à traverser quelques moments difficiles. 

Musicalement comme thématiquement, Kelly est aérienne, rassurante, et surtout, captivante à souhaits.


 
  


Pour fans de : Grimes, Weval, Pastel Ghost, NAVVI, Rüfüs Du Sol, Dead Sea, Cigarettes After Sex, ISON, Lisa Cuthbert



Luvcat

Pop-rock, indie rock, cabaret | Angleterre


Luvcat, c'est une sorte de pop-rock ou rock indé joué dans un cabaret aux teintes sombres tenu par une pin-up dangereuse. C'est ultra glamour, super sexy et sublimement narratif, parfois assez mélancolique, le tout avec une voix à tomber. He's my man est l'hymne de beaucoup trop de mes crushs fictifs, et son clip est une attaque envers ma bisexualité... 

 


J'étais là des mois avant la sortie du premier album, et maintenant qu'il est complet mon avis reste inchangé, ou plutôt il s'est solidifié. C'est un univers fun et catchy, sensuel, second degré et même parfois cliché, évidemment exagéré, tout en étant poétique, sincère, mature, intelligent et élégant, et avec un univers visuel extrêmement détaillé et personnel - que demander de plus ? 

Et c'est tout aussi génial sur scène ! Luvcat est douée, charismatique, communicative, drôle, émouvante. Le public régale aussi, beaucoup de gens connaissant les paroles tout aussi bien que moi. J'ai tellement mais tellement aimé cette soirée, quel beau concert pour terminer cette année ! 

Que ce soit sur scène ou en album, je suis en totale admiration devant cette femme, qui me fait frissonner pour bien des raisons et rêver de mille et unes façons...

Et un grand merci à ma bestie pour cette découverte à laquelle j'ai, paraît-il, accroché encore plus qu'elle ;)

 

Pour fans de : Florence + The Machine, Siouxsie and the Banshees, Emilie Autumn, Lana del Rey, Saint Avangeline



Weval

Microhouse | Pays-Bas

Quelle superbe découverte en première partie de Rüfüs Du Sol ! La musique de ce duo est un parfait ajout à ma collection de psyché chill, et j'en suis tombée amoureuse de plus en plus au fil de l'année. C'est calme, doucement dansant, profond, trippy. Sur scène, il y a des ambiances acid techno prononcées. Dans mon salon, c'est onirique et surréaliste. Mon seul problème avec Weval, c'est que je ne trouve aucun artiste qui leur ressemble suffisamment...

   

Pour fans de : Grimes, oOoOO, Pastel Ghost, NAVVI, Dead Sea, Maximum Love, Rüfüs Du Sol



Faetooth

Atmospheric stoner doom metal, sludge | USA

J'ai du mal à comprendre pourquoi je lis partout qu'elles font du fairy doom : en dehors de leur nom, je ne vois aucun lien avec un quelconque délire féérique. La voix claire est plutôt grave et elle est souvent accompagnée d'une deuxième voix screamée, la musique est sombre, parfois brutale mais surtout lente et lancinante, tellement qu'il y a un aspect funeral doom qui ne passe pas inaperçu. C'est superbe à écouter, mais l'ambiance est sérieuse et saturée, avec des élans délicatement éthérés qui sont extrêmement rares. Des fées torturées et transformées en démons, peut-être.

 

Petite divergence de perception mise de côté, j'ai immédiatement trouvé ce trio non-binaire excellent. Iels n'ont que deux albums, et ce deuxième est sorti tout juste le lendemain de ma découverte. J'ai beau avoir vite adopté le premier, force est de constater qu'avec le deuxième, c'est l'accroche immédiate et complète. Plus sombre, lent et solennel que le précédent, il est également plus cohésif et plus mélodique. Labyrinthine est une réussite totale, un album qui ne cesse de me captiver de bout en bout. Très hâte de les voir sur scène en février !


Pour fans de : Mammoth Weed Wizard Bastard, Belzebong, Shedfromthebody, Blue Gillespie, The Well, Devil Electric, Lethian Dreams, Swallow the Sun, Remembrance , NEGA



Mouth Ulcers 

Goth rock, post-punk | Angleterre

"Ulcères de bouche" n'est pas un nom qui donne envie, et pourtant ! Ce groupe londonien dont les membres ont tout juste 20 ans produit du goth rock / post-punk excellent. Détaillés et mélancoliques, les sonorités sont clairement inspirées des plus grands noms du genre en y apportant une touche de fraîcheur, de modernité et, bien sûr, de style personnel. Visuellement, ils me semblent être un amalgame entre le gothique des années 80 et le visual kei des années 2000, c'est vraiment superbe. Le nom ne fait pas le moine ?

 

Le meilleur, et simultanément le pire, c'est qu'ils n'ont à l'heure actuelle que... deux chansons. Donc bah, les deux vidéos ci-dessus, c'est l'ensemble de leur discographie à ce jour. Dommage car j'en veux plus, mais parfait pour suivre la carrière naissante de ce qui semble être groupe très prometteur !


Pour fans de : Joy Division, Spleen XXX, Lebanon Hanover, Vacíos Cuerpos, Mephisto Waltz, Twin Tribes, Les Fleurs du Mal, Kill Shelter/Antipole



Dead Skeletons

Rock psychédélique | Islande

Une redécouverte 5 ans plus tard...


Quand j'ai découvert le groupe en 2020, j'ai écouté une seule chanson et j'ai conclu que ce n'était pas pour moi. Pourtant, j'ai continué d'y penser, me menant à une autre écoute six mois plus tard, puis une autre encore six mois plus tard. Puis rien pendant près de 3 ans, jusqu'à la fin de l'année dernière, où là ça a commencé à fonctionner, et pas que sur cette unique chanson. Et c'est comme ça qu'on arrive en fin de cette année, 5 ans et demi après ma première écoute. Eh oui : ce n'est que 5 ans plus tard que je perçois la vraie richesse de ce groupe.

Une chose qui m'avait beaucoup dérangée à l'époque, c'est que c'était trop chaotique pour moi, trop brouillon. Maintenant, il m'est évident que sous ce chaos se cache une vraie structure et un sens de la mélodie. C'est vivant, joyeux, irrévérencieux. Il y a tellement de couches différentes, de détails, c'est phénoménal. Le tout est une cérémonie où on danse et on crie de joie, noyés dans l'hypnotisme des mantras et des boucles sonores. Je ne doute pas que c'est une expérience très forte à vivre collectivement. En fait, c'est une identité musicale assez similaire à Heilung, du genre chamanique expérimental, mais dans un autre style et avec d'autres thèmes et enjeux.

 

Pour la parenthèse biographique, Dead Skeletons n'est pas un groupe au sens traditionnel : c'est une addition à un projet artistique qui se décline sous différentes formes. Ce projet est porté par un islandais, surnommé Nonni Dead, qui souhaite embrasser sa mortalité et célébrer la vie dans le contexte de sa séropositivité. C'est pour ça que tout le délire de Dead Skeletons tourne autour de la mort. Plus death positive qu'eux, ça n'existe pas ! 

Les évolutions personnelles qui m'ont poussée à cette redécouverte m'ont justement permis d'enfin percevoir tout ça, même avant d'aller sur Wikipédia. Dead Skeletons est chaotique car c'est une célébration de la vie. Et aussi parce que c'est vraiment très psyché et perché et boosté par certaines substances que ce soit de fait ou de mentalité, oui, on va pas se mentir non plus.

  

5 ans pour passer d'un groupe de périphérie très éloignée à un groupe de premier plan, c'est beaucoup. Et pourtant, il n'en aurait jamais pu être autrement. La vie m'a menée à me rapprocher de ce groupe cette année pour un certain nombre de raisons tout à fait logiques et liées à certains thèmes du groupe.

Tout ça pour dire : 5 ans c'est long, mais je n'avais tout simplement pas encore la capacité, l'expérience de vie, les clés aussi bien personnelles que culturelles pour vraiment comprendre leur musique et l'apprécier pour de vrai. 

Du fait de sa configuration, Dead Skeletons n'est pas en activité, et ne l'a jamais vraiment été. Adieu mes rêves de concerts, mais au moins on a ces quelques enregistrements qui ont beaucoup accompagné mon 2025...


- He who fears death cannot enjoy life -



 Sgàile

Metal progressif | Écosse


Quand j'ai entendu sa voix dans le sublime Vanta Ray de Remina, j'ai su que je me devais de m'intéresser à ce Sgàile. Quelle ne fût pas ma surprise quand j'ai appris que le gars est un ex-Saor, que j'ai même déjà vu sur scène ! j'ai même une photo de lui dans mon album de concerts ! Le monde est-il si petit que ça ?

Mais qu'est-ce que c'est beau. La structure non-linéaire, la voix étonnante et sublime, la créativité des guitares, l'utilisation ponctuelle de guitare sèche et de piano, les envolées instrumentales, l'usage fréquent de vocalises et la moyenne de 9 minutes par chanson (allant jusqu'à 15) plongent dans un voyage atmosphérique sans fin. Ca fait respirer et voyager, c'est exceptionnellement détaillé sans jamais être brouillon ou surchargé, c'est extrêmement mélodique, captivant et beau

Un grand merci à Remina pour cette superbe découverte, que j'espère de tout coeur voir sur scène un jour et qui m'émerveille tout autant que son pays, qui, dix ans après ma première visite, me manque terriblement. Peut-être que j'y retournerai justement pour le premier concert de Sgàile, qui sait...

 

Pour fans de : In The Woods, Saor, Tool, Borknagar, Alcest, Nebula Orionis


The Glass Beads

Coldwave - Ukraine


Sans jamais rentrer dans une théâtralité stéréotypée, ce duo possède une élégance poétique de l'outre-tombe d'une époque passée, telle une personne moderne habillée d'un long manteau en cuir, lisant du Baudelaire dans le cimetière d'un manoir que l'on dit avoir appartenu à un vampire... moi, quoi. Vous allez rire, mais c'est au final exactement comme ça que j'ai fêté mon dernier anniversaire (le vampire en moins, néanmoins). Pas étonnant qu'ils m'aient plu dès la première seconde ! Pas étonnant non plus qu'ils fassent partie de mon label préféré, la Fabrika, et qu'ils soient masterisés par Doruk de She Past Away.

  

Cette ambiance si précise et imagée (selon ma propre perception, bien sûr) est due à leur coldwave extrêmement minimaliste et monotone, ponctuée par de petits éléments mélodiques et mélancoliques comme une boîte à musique, des petites notes de piano solitaire ou des synthés 90's. 

Tout ce que je viens de dire n'est cependant applicable qu'au premier album. Le deuxième, Time to Time (2022), reste dans la même ambiance mais change de direction musicale en embrassant une sorte de classique minimaliste, où les instruments électroniques sont presque inexistants. En plus de me sonner comme un tout autre groupe, cette différence ne me plaît pas vraiment.

C'est dommage, mais cela ne me dérange pas trop dans l'optique où ce premier opus, Therapy (2020), est excellent. C'est extrêmement minimaliste et monotone, et c'est parfait comme ça !  D'autant plus que ma collection de groupes de ce genre, un genre que j'adore absolument, était bien trop petite à mon goût. 


Pour fans de : Forever Grey, Lebanon Hanover, Selofan, Ductape, Vacíos Cuerpos



Neu!

Rock psychédélique, expérimental, krautrock | Allemagne


À quelques années près, Joy Division ne détiennent plus le record de la musique la plus vieille que j'écoute.

Entièrement instrumental, ce groupe a des pistes qui me plaisent moins car elles sont trop bruitistes ou filler. En dehors de ça, le groupe a un très bon catalogue de rock psychédélique qui oscille entre pistes heavy, trippy et calmes. Quoiqu'il en soit, cette discographie sublimement planante est une magnifique addition à ma collection psyché.

Pour fans de : Föllakzoid, Lumerians, cumbia psyché



Lumerians

Rock psychédélique, krautrock | États-Unis

Franchement j'ai pas grand-chose à dire, c'est du rock psyché excellent, voilà tout !


 

Pour fans de : Föllakzoid, Neu!, cumbia psyché



Remembrance

Funeral doom metal | France / Belgique / Pays-Bas


Dans une playlist de funeral doom je me lance dans le groupe qui a le nom le plus attirant, et que vois-je dans leur bio ? Il s'agit d'un groupe de Carline van Roos, que je connais déjà au travers du doom metal éthéré de Lethian Dreams, du blackgaze de Forest of Ember Skies et d'un featuring avec ISON !

Remembrance est donc composé de trois albums sortis entre 2005 et 2010. Les deux voix, l'une growlée et lourde et l'autre claire et éthérée, sont utilisées pour chanter (majoritairement) non pas des paroles mais des vocalises. Le tout est donc quasiment instrumental, et les titres utilisent clavecins et sons de pluie et d'orage pour créer une paysage sonore sombre, lent et introspectif, et il faut le dire, un tantinet cliché, mais pas du tout de manière négative. Pensez les créations gothiques d'Adrian von Ziegler version metal. Malgré sa prod qui sonne très lo-fi, ou peut-être bien grâce à elle au final, on est sur quelque chose de très très charmant, à la fois mélancolique et relaxant.

À écouter dans le noir profond de sa chambre, ou dans un cimetière, où l'effet est garanti même en plein soleil.


 


Pour fans de : Adrian von Ziegler, Lethian Dreams, Forest of Ember Skies, Draconian, Swallow the Sun, Shedfromthebody



Dead Sea

Synthwave, dream pop, chillwave | France


Des nappes de synthé, une batterie minimaliste, des loops, des vocaux éthérés, une ambiance douce et vaporeuse - tout ce que j'aime. Et c'est français. Sauf que l'univers a décidé de me punir : Dead Sea n'a été actif qu'entre 2017 et 2018, avec seulement cinq petites pistes au compteur. Cinq. Soupir.


 


Pour fans de : Pastel Ghost, Grimes, NAVVI


NAVVI

Synthwave, dream pop, electropop, chillwave | US


Exactement comme au-dessus mais avec une discographie plus grande. Parfait.


 

Pour fans de : Pastel Ghost, Dead Sea, Grimes



Vesica Piscis

Shoegaze, rock psychédélique, dream pop | Mexique

(à ne pas confondre avec le groupe américain du même nom)


Quand j'ai vu que le remix de Hondo avec lesquels je les ai découvert ne reflète pas leur style, j'ai été déçue... mais j'ai quand même facilement accroché ! 

La musique de ce duo est feutrée, douce, élégante mais aussi excentrique et planante, parfois très atmosphérique, parfois spectrale. J'y entends souvent des influences de Gustavo Cerati époque Bocanada / Amor Amarillo. Je ne sais pas si c'est une influence réelle, en tous cas ils ont bien une collaboration avec nul autre que Léon Larregui, du très célèbre groupe de rock psyché mexicain Zoé. C'est un style qui me plaît beaucoup, malgré le fait que le style de la vocaliste me pousse à écouter à petite dose.


 

Pour fans de : Gustavo Cerati, Grimes, Cigarettes After Sex, Chromatics


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À la fin de l'année dernière je suis tombée amoureuse de Caifanes/Jaguares, un groupe mythique du rock en español.Je me suis alors donné pour objectif 2025 de découvrir cet univers plus en profondeur... 

À suivre : quelques longues parties sur ces artistes en particulier, puis mes albums de l'année




Héroes del Silencio

Hard rock, goth rock | Espagne

Héroes del Silencio ne sont pas considérés comme du rock gothique mais plutôt comme goth-adjacent et goth-friendly, c'est-à-dire un groupe n'ayant qu'un rapport éloigné avec la musique gothique mais étant facilement apprécié par une large partie des goths du fait de leur proximité stylistique avec d'autres groupes. Et je ne suis pas exactement d'accord. 

S'il est vrai qu'une partie de leur discographie sonne comme du hard rock ou alternatif 80's/90's un peu plus générique et moins dark, je pense qu'il est indéniable qu'une autre partie de leur discographie sonne tout à fait goth. Je compte au moins 14 pistes, soit l'équivalent d'un album entier, et donc un quart de leur discographie. Ils sont de toute manière, culturellement et historiquement, indissociables de la culture gothique espagnole et latinoaméricaine, au même titre que Caifanes qui sont pourtant encore plus éloignés de la musique gothique. 

 

Bien, maintenant que ça c'est dit, rentrons dans les détails : Héroes del Silencio c'est du rock super rythmé, très mélodique et très expressif, notamment grâce aux nombreuses excentricités de son frontman Enrique Bunbury, dont le chant et la gestuelle sont extrêmement théâtraux.

Je ne suis pas folle d'eux (n'est pas Caifanes qui veut), mais il est indéniable qu'ils ont leur charme. Je n'accroche pas à toutes les pistes, surtout les plus légères ou celles qui me sonnent trop lambda, mais j'adore énormément toute une autre partie au point de me procurer une compilation de leur discographie, et c'est une addition très intéressante à mon expérience musicale, aussi bien du côté du goth rock que de la famille du rock en español. 

 



Enrique Bunbury

Folk, rock, électronique | Espagne

Si vous n'avez pas suivi la présentation précédente, Enrique Bunbury était le frontman du groupe de rock espagnol Héroes del Silencio. Séparés à la fin des années 90, il se consacre depuis à sa carrière solo. Si je présente sa carrière personnelle séparément de son groupe, c'est parce qu'il s'agit de deux discographie très peu comparables. L'identité de l'artiste est totalement conservée mais musicalement il y a beaucoup plus d'albums et ils sont beaucoup plus différents. Je ne suis pas folle de lui (n'est pas Saúl Hernández qui veut), mais il est vrai qu'il m'a rapidement charmée. 

Personnellement je classe la discographie de Bunbury en quatre grandes catégories : sonorités heavy (rock alternatif, rock industriel, rock électronique) ; sonorités électroniques (pop-rock, synthpop, art pop) ; sonorités classiques/vintage/cabaret (folk rock, soft rock, rock'n'roll, blues, jazz, americana) et sonorités acoustiques/traditionnelles (folk, flamenco, bolero, cumbia, cabaret).

 

L'artiste n'a pas peur de varier les sonorités, quitte à perdre certains auditeurs, dont moi, sur toute une partie de sa discographie. Car oui, j'ai accroché à Bunbury, mais pas du tout sur l'intégralité de son oeuvre. S'il y a bien un genre musical qui m'ennuie à mourir, c'est le folk et folklorique pur, en tous cas dans cette branche culturelle. Sorry. Pas de chance pour moi, Bunbury est vachement abonné à ce genre de musique, ce qui me retire immédiatement un bon nombre de pistes. En dehors d'Expectativas (2017) et Posible (2020) qui m'ont scotchée du début à la fin, et Radical Sonora (1997) ainsi que Curso de levitacion intensivo (2020) qui m'ont presque scotchée du début à la fin, aucun album ne m'a charmée dans sa totalité, certains même presque pas du tout. Sauf que quelques chansons par-ci par-là réparties sur 13 albums qui font en gros tous une heure voire une heure et demie, une fois accumulé, c'est pas rien. Pour parler en termes concrets, j'ai mis de côté 57% de sa discographie. À peine plus de la moitié... mais ça fait quand même 95 chansons !

Enrique Bunbury, c'est également un personnage haut en couleurs : théâtral à souhaits, tatoué de partout et adepte du vernis à ongles même à l'aube de ses 60 ans (pour mon pluuuuus grand plaisir !), il est une vraie drama queen, un showman flamboyant, tant dans son style de chant que dans sa gestuelle ou son imagerie. Il est également poète publié, adepte du microdosage de LSD, peintre pour son plaisir privé... Une sorte de Ardyn Izunia de Final Fantasy XV pour ceux qui ont la ref. On comprend tout de suite pourquoi la musique elle-même part dans tous les sens. Au début ça m'a assez déstabilisée, entre rire et exaspération, mais je vous assure que ça devient attendrissant.

 
Il en va de même pour son style d'écriture : beaucoup disent qu'il est un vrai poète, et je suis en désaccord. Ses paroles sont intéressantes et très narratives, mais elles ne sont franchement pas poétiques, car elles sont, pour moi, bien trop terre à terre pour ça. C'est un style d'écriture assez simple, avec des phrases complètes, sans métaphores, traitant de sujets quotidiens. Il est également un adepte du name-dropping, qu'il s'agisse de citer des noms d'artistes, de villes ou de genres musicaux. C'est une pratique dont je n'ai absolument pas l'habitude et je trouve qu'elle brise le quatrième mur et rend ses textes encore moins poétiques, leur conférant un aspect très quotidien, familier, parfois même meta. On est à des années lumières du mysticisme, des réflexions philosophiques, des sentiments viscéraux et des voyages astraux de Caifanes et Saúl Hernández, par exemple.
 
Attention néanmoins, je ne dis pas que c'est négatif ! Bien au contraire, ça fait de lui un artiste très unique dans ma collection, et j'en suis très heureuse. Et bien sûr il a plein de paroles intéressantes, intelligentes, bien pensées et bien écrites, qui surprennent positivement. Je dis juste que je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que c'est poétique ou profond, même si, bien entendu, ces notions sont subjectives.
 

Au vu de ses paroles terre à terre contrastant avec sa personnalité théâtrale et sa musique variée et très expressive, Bunbury m'est terriblement fun à écouter. À la découverte, un voyage qui pour moi aura duré pile un mois, c'est surprenant et plein de mystère car on ne sait jamais où il va nous emmener. À l'écoute quotidienne, c'est léger, divertissant, entraînant, avec quelques passages plus sombres et sérieux. Enrique est une pièce de théâtre à lui tout seul, captivant et touchant dans son expressivité exacerbée qui fait parfois rouler des yeux, mais toujours avec tendresse, bienveillance et amusement.

 

Pour conclure, je dirais que Bunbury est pas loin d'être qualifiable d'ovni dans mon parcours musical. Je n'écoute pas sa musique avec une passion viscérale, et je n'aime même pas tout ce qu'il a fait, et pourtant j'ai une terrible affection envers lui, qu'il s'agisse de sa personnalité proche du loufoque ou de sa discographie proche du chaotique.

En décembre 2024, j'avais écris "vais-je aimer les albums solo d'Enrique Bunbury suffisamment pour aller le voir lors de sa prochaine venue à Paris ?". En janvier 2025, la réponse est un oui définitif. En décembre 2025, la réponse n'a pas changé. Au contraire. 




Soda Stereo
& Gustavo Cerati

New wave, pop-rock, rock psyché, expérimental, trip-hop, dream pop | Argentine


Soda Stereo


Caifanes et leur Saúl Hernández d'un côté, et Héroes del Silencio et leur Enrique Bunbury de l'autre, sont deux parties de la sainte trinité du rock en español. La troisième partie, le sommet de la pyramide, est Soda Stereo et leur Gustavo Cerati. (Fun fact, Cerati et Bunbury partagent le même anniversaire !)

Actifs de 1984 à 1996, Soda Stereo est incontestablement le plus grand groupe de rock en español de l'histoire, à la renommée et à l'influence plus grandes que je ne pourrais jamais comprendre, allant du rock latino à Shakira, en passant par U2 et en arrivant jusqu'à Nightwish. Et c'est pas tout : leur frontman Gustavo Cerati est vu encore aujourd'hui comme un véritable génie, un poète, une icône, un petit protégé. Un ange parti trop tôt. Le 4 septembre 2014, Cerati décède à 55 ans après quatre ans de coma. Un deuil national est décrété et sa modeste tombe ne cessera jamais d'être fleurie par la passion et l'affection de centaines de millions de fans répartis sur plusieurs pays et générations.

  

Mon album préféré de Soda Stereo est sans aucun conteste Dynamo (1992), ce qui est assez ironique puisqu'il est le moins représentatif du groupe. Mélangeant rock alternatif, shoegaze et psychédélique, borderline expérimental et même noise parfois, il n'a rien à voir avec le reste de la discographie pour laquelle le groupe est le plus connu, qui navigue entre pop-rock et new wave, avec des sonorités typiquement 80's et 90's.

Pourquoi seul cet album différent m'a marquée ? Parce que ça c'est carrément mon truc, alors que le reste c'est beaucoup moins mon truc. Cette vibe super 80's c'est quelque chose que j'aime bien mais vraiment à très petite dose, et être fan d'Indochine me procure déjà cette dose. Par ailleurs, la plupart de leurs chansons me sonnent bien trop similaires, je n'ai pas la sensibilité nécessaire pour déceler les nuances de ce groupe, ni de ce genre musical dans son ensemble. 

Concrètement, je n'ai retenu qu'un tiers de leur discographie, malgré cette voix parfaite et ces paroles intelligentes, surprenantes et souvent sensuelles. Dans ce tiers, on retrouve De musica ligera et En la cuidad de la furia qui sont de véritables bangers que j'adore totalement, l'entierté de Dynamo, et quelques pistes des autres albums, comme par exemple celles qui sont incrustées ici ou bien Sueles Dejarme Solo, ou pour quelque chose de plus vieux, Imagenes Retro.

 


Gustavo Cerati


Côté carrière solo, entre 1993 et 2009, Cerati est parti dans une approche beaucoup plus électronique, atmosphérique et expérimentale. Des termes qui ont tout pour me plaire, et il est indéniable que ça ne sonne pas du tout comme Soda Stereo. Et pourtant, je n'ai pas accroché plus que ça. 

Il n'y a que Bocanada (1999) que je trouve terriblement magnétique. Mon point de comparaison le plus proche serait le Homogenic de Björk, sorti deux ans plus tôt. Même s'il m'aura fallu plusieurs écoutes pour m'ouvrir à certaines pistes, cet album a quelque chose de très spécial, au point où il est au final entré dans ma liste d'albums préférés de tous les temps. Sur une base entièrement électronique côté trip-hop, art pop et ambient, à laquelle viennent s'ajouter ponctuellement une guitare ou un orchestre, il utilise beaucoup de samples (dont de X Files) et de loops, ce qui crée une ambiance expérimentale, atmosphérique, calme, glamour, planante, vaporeuse, brumeuse, surréaliste et pas très loin du psychédélisme. À ce sujet, amateurs de THC, cet album est fait pour vous...

 

Bref, Bocanada est album excellentissime, obsédant, passionnant et avant-gardiste, même de nos jours. Et là aussi c'est ironique car, même si cet album est considéré comme son meilleur, il n'est pas représentatif du reste de son oeuvre, beaucoup plus orientée pop-rock conventionnelle de laquelle je ne retiens presque rien, en dehors de Colores Santos (1992) qui s'inscrit dans la lignée de Dynamo et la moitié de l'album précédent, Amor Amarillo (1993), qui est un bon complément à l'atmosphère de Bocanada, puis quelques pistes ici et là, qu'idem je liste à la fin de cette présentation. Le reste n'est pas mauvais en soi, mais même après plusieurs écoutes il me sonne beaucoup trop conventionnel et plat, à des années lumières de l'expérimentation dont Cerati est capable et donc vide d'intérêt pour moi. Peut-être que toi, lecteur, tu penseras l'inverse ?

 

Pour conclure, on est sur un rapport en demi-teinte pour moi. Soda & Cerati, ce n'est pas l'amour de ma vie, mais il est impossible de dire que j'y suis indifférente. Oh non, loin de là. Ce n'était pas le cas à la première écoute et c'est encore moins le cas maintenant. Soda Stereo et Gustavo Cerati sont des artistes que j'apprécie sincèrement, simplement de manière beaucoup plus restreinte que les deux autres parties de la sainte trinité. Que Luis de Twin Tribes me pardonne de ce blasphème, mais la musique et les sentiments sont pleins de nuances. La même nuance qui me fait sourire, pleurer et rêver en les voyant jouer l'ultime chanson de leur ultime concert et qui me fait avoir une affection plus qu'énorme pour Bocanada et les autres titres farfelus de ce cher Cerati.

 



Benito Cerati

Alt pop, trip-hop | Argentine

Oui, il s'agit du fils de Gustavo Cerati. Oui c'est comme ça que j'ai connu son existence. Non, ce n'est pas du tout pour ça que j'écoute sa musique !

Parfois la ressemblance père-fils est frappante ou même déstabilisante, tant physiquement que musicalement, mais je vous assure, réduire le fils à son père serait une grave erreur : Beni possède son univers bien à lui. 

Avant de se lancer en solo en 2022, Beni était fondateur du groupe Zero Kill qui, pour sa part, ne m'a pas marquée, notamment à cause d'un certain manque de... maturité musicale ? et de l'utilisation de l'anglais qui me sonne bizarre. Mais du coup, ici on ne va pas parler de son groupe mais bien de sa musique perso.

   

Sa musique et son univers visuel sont très expressifs, extravagants, parfois même complètement surréalistes et loufoques, ou bien se plongeant corps et âme dans une imagerie des années 2000, et ça me parle beaucoup, car nous sommes tous les deux des queers et gameurs de la même génération.

Répartie sur un album et une trilogie d'EP, sa pop alternative teintée de trip-hop est survitaminée mais elle sait respirer, notamment grâce à des balades toutes mignonnes et des titres plus sombres et sérieux. Les thématiques balayent le spectre du personnel au social, la trilogie étant notamment dédiée aux conséquences néfastes de l'hyper-connexion du monde. 

  

Il est clair que Benito n'est pas là pour profiter du statut légendaire de son père. Bien sûr ça lui ramène des fans, moi y compris, mais il suit son propre chemin et explore sa propre créativité, et ce à son rythme. Par pur hasard j'ai pu converser avec une adolescente argentine qui a pu me confirmer que les argentins respectent Beni, qui est certes fils d'une légende et signé chez Sony, mais qui est indéniablement authentique dans sa démarche et reste pour l'instant dans une sphère très niche, avec une identité propre qui me plaît énormément. J'ai très hâte de suivre la suite de sa discographie !


Café Tacvba

Punk-folk (?) | Mexique

Si vous trouviez Bunbury chaotique et difficile à appréhender, alors Café Tacvba n'est pas fait pour vous ! Deux vocalistes avec des niveaux différents d'aigü et de conventionnalité, et une discographie qui passe par, euh... le punk, punk-folk, folk, divers genres de musique mexicaine traditionnelle, rock alternatif, rock psychédélique, pop-rock, avec des influences ponctuelles de... metal ? hip-hop ? trip-hop ? ska ? electropop ? atmosphérique ? Côté thématique, c'est pas mieux : ils sont du genre à enchaîner des phrases comme "j'aime ta manière d'embrasser", ""merci pour la démocratie". Malheureusement, n'importe quel set de chansons que je peux vous inclure ici ne sera suffisant pour refléter leur style.

 

Bref, si la discographie de Bunbury est si diverse qu'elle peut en être confusante, celle de Café Tacvba est vraiment un joyeux bordel. Le changement fait tellement partie de leur ADN qu'on pourrait presque dire que leur direction artistique, c'est de ne pas en avoir. Presque, car au sein de ce chaos règne tout de même un certain ordre, une identité stable à travers les albums : complètement déjanté, extrêmement expressif, humoristique, irrévérencieux, traitant souvent de sexualité et de société, très haut en énergie mais quand même avec des chansons plus posées et sérieuses, et avec une imagerie ma foi... surprenante. 

  

Dire que j'aime tout serait un mensonge, j'ai même viré tout un album dès la première écoute. Malgré ça il s'agit d'un groupe qui est terriblement fun à écouter, avec une identité forte et incomparable, qui est par conséquent très attachant. Impossible de ne pas rire ou sourire, même en finalisant cet article des mois plus tard. Et eux au moins ils sont déjà venus en France plusieurs fois ! Donc je vais certainement pouvoir les voir un jour ! N'est-ce pas, Caifanes ??!



Et un petit dernier pour la fin...


Camion Bip Bip

Electro | France


Je vais m'exprimer d'une manière inhabituelle mais nécessaire : si vous n'êtes pas une gauchiasse queer ou alliée, passez votre chemin, vous n'êtes pas le public visé.

Camion Bip Bip est un groupe francophone de musique 100% LGBT, féministe et gauchiste. Leurs titres sont humoristiques, explicites, contestataires mais festifs, déjantés, fédérateurs et complètement cathartiques. C'est surprenant, super drôle et intelligent, une bouffée d'air frais et d'espoir dans le paysage politique actuel.

C'est pas du tout mon genre de musique pour une écoute quotidienne, mais ça m'amuse énormément et j'y retrouve beaucoup de moi-même dans les paroles. Parfait à écouter une fois de temps en temps, et pourquoi pas en concert un jour, ça doit être tellement fun ! Points bonus pour l'utilisation du thème de Costa del Sol de Final Fantasy VII (enfin je crois ???)

 

Pour fans de : Kumbia Queers, Benito Cerati, Potochkine, Cobrah, Fever Ray




STATS SPOTIFY


De janvier à décembre

840 heures |  50 425 min 
766 artistes |  3 618 titres

Artistes les plus écoutés :

1. RÜFÜS DU SOL
2. Autumn Orange
3. Gustavo Cerati
4. Twin Tribes
5. Low Roar
6. ISON
7. Enrique Bunbury
8. Weval
9. Caifanes
10. Shedfromthebody / Mammoth Weed Wizard Bastard


ALBUMS DE L'ANNÉE 


Des différents types de metal aux différents types de goth, en passant par les divers courants de l'électronique ou le post-rock... 

Cette année, mes artistes préférés ont sorti 24 albums et 4 EP ! Un record absolu !



Low Roar - House in the Woods

Le projet Low Roar est décédé en même temps que son meneur Ryan Karazija. Ou presque. Si l'homme derrière cette musique si particulière nous a quitté en septembre 2022, il nous a laissé un dernier album, qui a été terminé par son associé principal et publié posthumément ce février 2025.

Mettons de côté les affects humains pour se concentrer un instant sur la musique. J'avais un peu peur que cet album soit trop dans la lignée du précédent, qui est mon moins préféré car je le trouve trop lent et trop minimaliste. Il n'est pas mauvais du tout, mais je l'écoute beaucoup moins souvent que le reste et il est clair qu'il ne me touche pas avec la même intensité que le reste de Low Roar, qui pour moi est complètement magique. Il s'avère que si ce House in the woods conserve cette lenteur, il n'en conserve pas le minimalisme. Les compositions renouent ainsi, au moins en partie, avec le maximalisme du reste de la discographie, ce qui a une conséquence directe sur la lenteur qui n'est plus perçue de la même manière : elle est ici très éthérée, texturée, nuancée. La lenteur ne se ressent pas dans le silence créé par l'absence d'éléments mais par des mélodies étirées créées par une multitudes d'éléments superposés ou successifs.

Le tout est délicat, mélancolique, rêveur, planant. Vraiment expérimental et borderline psychédélique. Parfaitement représentatif de l'identité de Low Roar sans pour autant être une redite. Au contraire, de nombreux passages sonnent très nouveaux. Comme pour n'importe quel album de Low Roar, il faut plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités, et je me suis fait la réflexion que Ryan aurait sans doute aimé Gustavo Cerati, et peut-être même ISON, au vu de la présence récurrente d'une sonorité drone qui rappelle immédiatement la formation suédoise de musique cosmique.

C'est donc sur un album parfait que se conclut l'aventure, et l'existence, de Low Roar.

Alors même que je ne l'ai pas connu de son vivant, étant arrivée trois mois après son décès, il est si étrange de penser que finir d'écouter la dernière piste de cet album pour la première fois était la dernière fois de ma vie que j'entendais Ryan chanter quelque chose de nouveau. Par sa nature posthume, cet album est à la fois nouveau et final, une première fois et une dernière fois, une découverte et un adieu.

J'avais trouvé tristement fascinant que le dernier album publié avant son décès se termine sur les mots "bye bye, this is goodnight". Je trouve tout aussi fascinant, mais cette fois-ci de manière bien plus chaleureuse, que le véritable dernier se termine par "my endless love". 

Car c'est exactement ça, Low Roar. Un amour infini.

Dors bien, Ryan. Merci pour tout.



REMINA - The Silver Sea

Depuis sa création et son premier album il y a trois ans, Remina est un groupe majeur pour moi, alors quand j'ai reçu mon CD une semaine et demie avant sa sortie, le jour de mon anniversaire qui plus est, je me suis sentie comme la métalleuse la plus privilégiée de l'univers, même sans en avoir encore écouté une seule seconde. 

La première écoute m'a laissée bouche bée, frissonnante, émue. De l'émerveillement dans sa forme la plus viscérale. Les dix écoutes suivantes ? toujours pareil.

En dehors de quelques touches électroniques plus poussées (qui sont la bienvenue !), The Silver Sea ne réinvente pas du tout le style établi par son prédécesseur Strata, et c'est parfait comme ça. C'est lourd et mélodique, c'est rêveur et atmosphérique, touchant et mélancolique. C'est la continuité directe de cette aventure cosmique et offre ainsi une double dose de ce style qui me correspond à la perfection. Vanta Ray en particulier est un petit bijou d'émotion, d'intensité et d'atmosphère - en plus de m'avoir fait découvrir Sgàile, dont la voix ne fait que sublimer cet album déjà parfait.

Je ne sais que dire, je suis complètement émerveillée. Comme je l'ai dit directement au groupe, Strata est le CD que j'ai le plus utilisé de ma vie, et il est incontestable que The Silver Sea connaîtra le même sort. Ce deuxième album ne fait que prouver une nouvelle fois à quel point Remina m'est cher, et à quel point j'ai, si je peux me permettre une telle déclaration, l'impression que Heike Langhans est mon âme soeur musicale. Merci pour tout, vraiment.


Frayle - Heretics & Lullabies

Ce troisième album de Frayle s'ouvre sur Walking Wounded, dont les chants et la solennité nous transportent dans une cérémonie ésotérique féminine. Cette première piste s'enchaîne sur... une reprise du légendaire Summertime Sadness de Lana del Rey. Reprendre de la pop mainstream en doom metal est déjà un pari risqué, mais mettre cette piste en deuxième position, là c'est très audacieux... et ça fonctionne à merveille. Une fois transposée à l'ambiance de Frayle, la fémininité glamour de Lana ne fait que renforcer l'aspect "cérémonie ésotérique féminine" établie dans la première piste. 

Par la suite, le groupe adopte une position plus death/doom que doom atmo/psyché, un changement qui ne passe pas inaperçu et qui par moments me fait penser à Draconian et Swallow the Sun mais qui, là aussi, fonctionne à la perfection - d'autant plus qu'il ne cesse d'être contrebalancé par le doom très lent qui fait tout le charme de Frayle. Impossible de ne pas mentionner Souvenirs of Your Betrayal, un petit joyau du doom metal, si déprimant et issu de vraie douleur que le groupe refuse de la jouer sur scène.

Côté thématique, certains titres sont des cris de rage et de dégoût, des expressions de ressentiment, d'amertume et de rejet, tout particulièrement envers la religion et les abus familiaux... un sentiment que je ne connais que trop bien, au point où je dois parfois faire un effort pour me déconnecter mentalement de ces paroles qui tapent un peu trop fort dans mon propre vécu. Certaines paroles sont un peu maladroites, pas très "pro", mais elles viennent clairement du coeur, conférant à l'album une authenticité émotionnelle forte. En parallèle, le duo semble pousser son délire occulte encore plus loin, nuançant ainsi l'album avec un certain côté théâtral et joueur, quelques instants pendant lesquels Frayle se prend un peu moins au sérieux. L'album réussit à être tantôt lourd et sérieux, tantôt fun et léger - une dualité à laquelle je ne suis pas habituée et qui, je trouve, fonctionne très bien.

Heretics & Lullabies est un album aussi familier que frais, aussi sombre que catchy, aussi lent et lourd qu'entraînant et chantable. C'est un album excellentissime, sublime et nuancé, qui ne fait que cimenter une bonne fois pour toute la place de Frayle dans le panthéon de mes groupes de metal préférés de tous les temps. Le jour où je pourrais enfin les voir sur scène, ça va crier et sourire très, très fort. En attendant, ça frissonne très fort depuis mon canapé...


Wardruna - Birna

Comme il a quatre ans, presque jour pour jour, l'année commence avec un album de Wardruna. Et... bordel, qu'est-ce que je viens d'écouter... ??!

Birna délaisse, pas totalement mais en grande partie, les aspects volontairement mélodiques, consciemment "chanson" de ses deux prédécesseurs pour se concentrer sur une ambiance très ritualiste, comparable, pas totalement mais en grande partie, à ce que le groupe a fait sur son tout premier opus.  Et quand je dis ritualiste, je parle des deux extrêmes qu'on peut trouver dans une telle musique : des pistes maximalistes qui donnent envie de danser et de chanter en pleine forêt (coucou Heilung), et des pistes minimalistes qui invitent à la méditation contemplative (coucou Forndom).

L'album dans son ensemble est complètement dingue, très difficile à exprimer de manière cohérente, mais il brille encore plus par l'énorme surprise que nous réserve Dvaledraumar, un voyage de 15 minutes oscillant entre musique atmosphérique et ambient pur. Du jamais vu pour Wardruna, tant dans la durée que dans le style. 

Et ce n'est pas tout : cette piste, ainsi que la suivante, a pour guest star nulle autre que... Jonna Jinton. Artiste multitâche (vloggeuse (terme réducteur pour la qualité incomparable de ses vidéos), créatrice de bijoux, peintre, chanteuse, bricoleuse, décoratrice...) que je suis très assidûment depuis 7 ans, elle est une des personnes dont le travail et la personnalité me touchent le plus au monde. J'ai été très surprise de la voir débarquer il y a quelques mois chez By Norse, le label maison de notre bien-aimé Einar Selvik, mais entendre sa voix et ses prises de son d'un lac gelé directement dans un album de Wardruna, qui plus est dans la piste la plus innovante de leur carrière ? C'est complètement surréaliste pour moi. Deux de mes mondes qui entrent en collision, pour un résultat plus que parfait.

Dans l'ensemble, j'ai à peine écouté cet album au cours de l'année. Birna me semble être un album très particulier, qui s'apprécie comme une véritable oeuvre d'art.


Aeonian Sorrow - From the Shadows (EP)

Pouah, les frissons ! Ce nouvel opus est d'une beauté, d'une élégance et d'une richesse tout juste captivantes. La balance entre death, doom, gothic et funeral est parfaite et les voix claires et distordues, masculines et féminines, se complètent si bien. Avec ses harmonies vocales, ses guitares mélodiques et ses touches de piano et de violon, From the Shadows est ni plus ni moins tout ce que j'adore le plus au monde dans ce type de metal.

Le seul point négatif est qu'il s'agisse d'un EP et non d'un album. Avec cette qualité, 32 minutes c'est si court ! Avec une ou deux pistes supplémentaires du même calibre, ils tenaient là mon album préféré.



Saor - Amidst the Ruins

Sans trop savoir pourquoi, l'opus précédent ne m'a pas du tout marquée, et je l'ai à peine réécouté depuis sa sortie il y a trois ans. C'est tout l'inverse ici : Amidst the Ruins est une réussite instantanée. Avec ses compositions semble-t-il plus mélodiques que jamais, l'album dégage une sérénité puissante, émotive et envoûtante.

Sur scène, cet album est tout ce que Saor a toujours été pour moi : une déferlante d'émotions fortes, avec beaucoup de larmes, de sourires, d'envoûtement atmosphérique, de joie de vivre et de headbang - des sentiments décuplés par la présence en chair et en os de la personne qui s'occupe, sur l'album, des instruments folk et de la voix féminine. Frissons et immersion comme c'est pas permis.

Tant avec cet album qu'avec le concert qui l'a accompagné, Saor prouvent à nouveau qu'ils sont incontestablement des joyaux de cette frange du black metal.



JE T'AIME - Useless Boy

Après un show électrique ce 24 janvier, présentant l'album pour la première fois sur scène et dans sa quasi-totalité, il est venu le temps de l'écouter dans sa version studio...

Useless Boy est indéniablement plus darksynth que post-punk ou coldwave, s'éloignant du cadre de la musique gothique pour rentrer plutôt dans le monde de la musique électronique sombre qui n'est pas tout à fait goth mais pas non-goth non plus (coucou SYZYGYX et NNHMN). 

Dans tous les cas, le résultat est totalement à la hauteur de mes attentes ! Si on ressent une certaine évolution musicale, on ne peut, heureusement, pas parler de changement d'identité. Cet album, exactement comme les trois précédent et comme la prestation scénique du trio, est irrévérencieux, survitaminé, théâtral, aussi sombre que dansant. Un album, et un concert, tout simplement trop fun, où le nihilisme et le désespoir sont tels qu'il ne reste plus qu'une chose à faire : danser.



Twin Tribes - Ecos (EP)

Deux petites chansons, mais pas n'importe lesquelles : il s'agit de reprises de Tren al Sur des chiliens Los Prisioneros, et, pour expliquer la Tour Eiffel qui fait plaisir à mon coeur de quasi-parisienne, Lobo-Hombre en París des espagnols La Únion.

Ces deux chansons sont des monuments du rock en español, genre qui a profondément marqué Luis et Joel de Twin Tribes, autant sur le plan personnel que créatif. Ils les jouent sur scène depuis longtemps à chaque concert, il était temps de les immortaliser en studio. D'ailleurs, le titre lui-même est un hommage, puisque Ecos, ou "échos", est à la fois une imagerie nostalgique et un titre de Soda Stereo, autre énorme influence sur mes deux texans-mexicains préférés.

Musicalement et vocalement, ces deux covers sont excellents, ni plus ni moins ! On peut à la rigueur leur reprocher d'être un peu trop calqués sur les versions d'origine, de ne pas mettre assez leur propre style, mais je ne doute pas que ce petit manque de courage est surtout dû à une peur de massacrer ces chansons qu'ils aiment tant et qui sont importante pour toute une génération de latinoaméricains. Une position qui n'est pas ma préférée d'un point de vue artistique, mais que je comprends et respecte tout à fait.

Ces deux petites reprises tombent pile après environ une année à me passionner pour cet univers. Tout ce que je peux demander, c'est qu'ils continuent, et qu'ils sortent une reprise de Caifanes, Héroes del Silencio ou Soda Stereo / Gustavo Cerati, que ce soit en studio ou sur scène ! En attendant, je complète mon écoute avec les autres covers de cet univers par d'autres groupes goth modernes, comme par exemple Vacíos Cuerpos et Hoffen qui reprennent du Caifanes à leur manière.



In The Woods - Otra

C'est directement sur scène que j'ai découvert cet album ainsi que le changement de vocaliste qui s'est opéré il y a trois ans et que j'avais loupé, et que dire ? C'était une sacrée claque !

Le groupe ne perd rien de son statut de metal avant-gardiste avec cette direction mélangeant black metal et rock progressif. Otra est un album incroyablement mélodique et chantable, et ce nouveau vocaliste, mon dieu... il a une voix sublime, entraînante et puissante, qui, et ça me fait super bizarre de le dire, peut être sacrément réminiscente de celle de Poets of the Fall... Bref, que du positif, cet album me plaît énormément tant sur scène qu'en studio !



Autumn Orange - Sad Wizard Vibes II

Six ans après le premier volume consacré à Caleb Widogast, mage dépressif de mes bien-aimés Mighty Nein de Critical Role, Autumn Orange revient avec un deuxième volume... et c'est parfait. Ni plus ni moins.

Musicalement, on semble être dans un mélange parfait entre la lo-fi mélodique du premier Sad Wizard Vibes et les élans atmosphériques et minimalistes de Destiny and Dead People Tea, ce qui me ravit puisqu'il s'agit de mon album préféré de ce projet.

Il m'est toujours très compliqué de verbaliser les compositions d'Autumn Orange et la lo-fi en général, que je perçois comme très abstraite et évasive, je vais donc juste dire qu'il s'agit d'un album parfait, obsédant, entêtant. Je n'aurai jamais pu espérer mieux.



Lebanon Hanover - Asylum Lullabies

30 minutes c'est très court... et c'est pour son propre bien.

Après une première piste où Lebanon Hanover se prennent tout à coup pour Heilung, l'album part dans tous les sens, tout en étant soporifique. Faut croire qu'il porte bien son nom.

Que ce soit l'instru ou les paroles, tout est tristoune, et pas du genre gothique-mélancolique-romantique-dramatique-élégant ni du genre funeral doom metal cathartique, mais du genre ouin ouin chiant.

La plupart des pistes ne sont pas dégeu individuellement mais perdent tout leur potentiel charme collectivement. C'est trop de lamentations, ce qui crée une ambiance pesante, et trop de déviations par plein de genres musicaux qui n'ont que peu de rapport avec ce que le groupe proposait jusqu'ici. Chillwave, synthwave, borderline doom metal, ambient... c'est bien joli tout ça, mais moi je suis là pour votre identité goth, post-punk, coldwave.

Au moins, il semble que cela ne vienne pas d'un manque de créativité, mais d'une volonté directe de faire quelque chose de... comme ça. En témoignent les thèmes abordés dans les paroles : guerres, santé mentale, rupture, désolation du monde entier... Mais même là, les paroles me sonnent enfantines et edgy, dénuées de toute poésie, de profondeur ou même plus simplement de maturité.

Bref, c'est un album qui part dans tous les sens et ne va nulle part. 


Ash Code - Synthome

Synthome bénéficie d'un nom intelligent et d'une belle pochette, mais c'est un album qu'il m'est un peu difficile à évaluer (même juste pour moi, en dehors de ce blog) puisque la moitié des pistes étaient déjà sorties individuellement... et ce jusqu'à deux ans plus tôt.

Dans son ensemble, cet album pousse le groupe vers une direction résolument plus atmosphérique et mélancolique. Pourquoi pas, ça leur va bien.

Ce que j'aime beaucoup moins, c'est l'aspect très lisse de la production. Les titres tendent à la fois à manquer de profondeur sonore et à être un peu trop uniformes entre eux... et au final, même avec les albums précédents. Le changement d'ambiance n'est réussi qu'à moitié puisqu'on ressent énormément les codes que le groupe ne cesse de ressasser tout au long de sa carrière. Ash Code fait du Ash Code en légèrement différent. Je les adore vraiment, hein, mais force est de constater que la nuance et les variations marquées, c'est pas du tout pas leur truc. Ce n'est pas dérangeant en soi, mais après 3 albums que je connais très bien et 7 ans d'absence, je m'attendais à mieux.

En conséquence, Synthome est un album moyen, sympathique à écouter de temps à autres pour l'ambiance générale, mais qui peine à me passionner et à capter mon attention.


Aviators - Acoustic III

À la base je prévoyais de ne pas review cet album car c'est "juste" une compilation acoustique, mais le fait est que j'ai appuyé sur play et boum, j'étais sur le cul...

Impossible de croire que No One Will Save You fait 7:34 et que Bleeding Sun fait 9:20 ! Je ne vois tellement pas le temps passer ! Et que dire de ces quelques mixes de plusieurs chansons en même temps, une superbe surprise qui fait tellement sens !

Tout est si élégant, si théâtral, sombre ou fun selon la chanson. Et sa voix est toujours aussi sublime, parfois carrément éthérée et constamment mise en avant par ces arrangements plus calmes, qui transposent parfaitement bien l'identité de chaque chanson dans un autre registre. 

J'ai eu de multiples frissons alors qu'il fait 28.4°C dans mon salon, c'est juste dingue.

Troisième compilation acoustique pour Avi, première pour moi depuis que je suis fan... et de loin sa meilleure.


Spleen XXX - Agony of a Shadow

Quand j'ai vu l'annonce, je n'y croyais pas : Spleen XXX de retour avec un deuxième album, 7 ans après le premier ! Cette sortie me touche d'autant plus que le premier album en question, entièrement dédié à mon bien-aimé Charles Baudelaire, fait partie de mes albums préférés de tous les temps. 

Alors, ce retour est-il aussi glorieux que je l'espérais ? Eh bien oui, oui et oui !

Agony of a Shadow est génial du début à la fin. Les rythmes minimalistes sont envoûtants, on se noie dans les lignes de basse, les compositions oscillant entre post-punk et goth rock et la voix toujours aussi monotone et reverbée du rouennais Isthmaël me donnent tellement envie de danser au premier rang du concert qu'ils ne feront probablement jamais.

Ce second opus est tout ce que je pouvais espérer pour (enfin !) prolonger l'expérience du premier - une expérience qui me tient énormément à coeur, par son association à mon poète préféré (de retour ici le temps d'une piste), mais aussi, et surtout, par sa musique qui me correspond si parfaitement.



ULTRA SUNN - The Beast In You

Je trouve impressionnant qu'ils ait réussi à infuser l'album d'une certaine obscurité inquiétante sans aller jusqu'à en faire un opus anxiogène et donc inécoutable comme d'autres l'ont fait avant eux.

Et justement, ça correspond parfaitement au thème de l'album : la bête que l'on a en soi, une part d'obscurité à confronter, accepter, changer, parfois célébrer. Un thème universel et pourtant si rarement traité d'une manière aussi tangible et nuancée. On y retrouve également une créative ode à la ville de Los Angeles et de ses drag queens, une référence qui fait plaisir à mon petit coeur queer.

Un grand bravo et un grand merci à nos amis belges pour cet album excellent, mémorable dès la première écoute et efficace aussi bien sur le dancefloor de mon salon que sur celui de la salle de concert où j'ai eu l'immense plaisir d'enfin les voir !



Corbeau Hangs - Archive State

J'avais très hâte que ce jeune groupe américano-mexicain sorte son deuxième album pour voir ce qu'ils avaient dans le ventre...

Avec Archive State, le groupe s'enfonce encore plus loin dans sa DA 80's horrifique, avec une musique résolument entraînante. Ils utilisent tout à fait les codes de la musique gothique côté darkwave mais tirent leur épingle du lot en proposant une musique plus atmosphérique et rétrofuturiste, ponctuée par des sonorités industrielles.

Le verdict ? Avec ce deuxième opus, Corbeau Hangs s'imposent comme une référence à suivre absolument, et il est désormais clair que j'espère voir sur scène un jour !




The Ðevil & The Uñiverse - Occult Pleasures

Me chèvres sataniques préférées, me mitiger ? Eh bah.

Cet Occult Pleasures me semble un peu avoir le cul entre deux chaises, ne sachant trop s'il doit faire dans l'atmosphérique occulte ou dans le goth rock. En résulte un album qui me plaît, disons, moyennement. Jusqu'ici, chaque album de TDAU était pour moi un univers à part entière, un mood dans lequel tu te plonge. Je n'ai pas ressenti ça ici. Dommage, mais pas dramatique non plus. Et sinon c'est quand qu'il se ramènent en France, eux ?





Florence + The Machine - Everybody Scream



J'ai pas eu le temps d'écouter, promis je le fais dès le début de l'année !







Potochkine - Sang d'Encre




J'ai pas eu le temps d'écouter, promis je le fais dès le début de l'année !









Kaunis Kuolematon -  Kun Valo Minussa Kuoli

Kaunis Kuolematon a toujours été beau, majestueux, mélodique, atmosphérique, mais là ? Je ne sais que dire, c'est juste superbe, d'une beauté phénoménale. Les structures sont variées, les rythmes fluctuent, les détails sont nombreux. Ce n'est pas un album qui me touche l'âme d'une manière indiciblement profonde, c'est plutôt juste un très très bel album, excellent à écouter pour se plonger dans une certaine ambiance alliant lourdeur et raffinement, mélancolisme et mélodisme. Excellent pour se concentrer sur l'écriture de ce blog également.








Undertheskin - Never Return

C'est ironiquement avec Never Return que le projet Undertheskin fait enfin son retour après de longues années plus ou moins silencieuses.

Qu'on se le dise, cet opus ne renverse pas le game. Est-ce qu'il est pour autant inutile ? Loin de là, surtout pour un deuxième album (ou troisième, selon comment vous percevez le premier EP éponyme sorti il y a 10 ans).

Je trouve que c'est un album solide, qui consolide bien le style d'Undertheskin tout en le nuançant légèrement. Les pistes elles-mêmes sont assez variées, allant du très dansant à l'assez atmosphériquement morose. Le tout est indéniablement entraînant et immédiatement mémorable.

Perso, mes attentes sont comblées et je suis vraiment ravie d'avoir enfin une nouvelle entrée dans cette belle discographie.



Et pour terminer, quelques revues courtes 


Vacíos Cuerpos - La Cruz De Mi Conciencia

J'aurais tellement aimé faire une review officielle de cet excellent album, mais le fait est que je n'y arrive pas. Je ne sais pas comment le verbaliser, je sais seulement que je l'adore de bout en bout. C'est un album aussi cohérent que varié, aussi personnel qu'accessible, et qu'est-ce que l'écouter me fait me sentir bien ! Une superbe réussite, vraiment !



SYZYGYX - Sinner 

À chaque piste qui passe, on s'enfonce de plus en plus dans une rave sombre dopée à l'énergie et la sensualité. Je ne sais pas quoi dire d'autre que j'adore et j'espère pouvoir un jour danser dessus en concert ou soirée !


Enrique Bunbury - Cuentas Pendientes

Je ne sais trop quoi dire sur cet album : Bunbury fait du Bunbury. Si c'était côté électronique ou rock j'aurais quelque chose à dire, mais quand c'est côté folk pur, aïe. J'aime ce genre mais à petite dose, donc dans cet album, une moitié est super cool, l'autre moitié est à mon sens du vu et revu.


El Keamo - Los Pasos del Tiempo (EP)

Mais quel opus excellent ! Les rythmes de la cumbia se mélangent à une électronique aussi sombre qu'hypnotique et le résultat est si prenant ! Pas grand-chose d'autre à dire en dehors de vous le recommander très chaudement.



Autres sorties que j'ai vraiment aimées mais que je ne vais pas review car je ne sais pas trop comment le faire et en plus je suis dans le rush pour sortir cet article avant la fin de l'année :

Aviators - Lunarblood (EP)

Patriarchy - Manual for Dying




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Et voilà pour cette année ! :)

Rendez-vous l'année prochaine pour la 11ème édition !
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