DÉCOUVERTES MUSICALES - 2023

MES DÉCOUVERTES 

MUSICALES 

2023


Mon 2021 a été calme, mon 2022 l'a été encore plus, mais mon 2023 l'a été un peu moins. Si l'année dernière mes stats Spotify ont indiqué un total de 380 heures d'écoute, cette année le compteur affiche 407 heures. Plus d'heures d'écoute et deux fois plus de découvertes, pourtant je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit le cas - la faute revient probablement à l'exceptionnelle qualité desdites découvertes, que j'ai écouté très, très souvent...

Death Stranding a été une expérience gaming majeure de cette année, mais aussi une expérience musicale majeure, car le jeu m'a fait découvrir plusieurs artistes dont un en particulier qui a juste révolutionné mon expérience musicale. Alors accrochez-vous, parce que vous n'échapperez pas aux multiples mentions de ce jeu... ;)


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LOW ROAR

Post-rock, expérimental, ambient  USA


Les premières secondes de Death Stranding s'ouvrent sur une chanson de Low Roar, marquant le début d'une puissante et durable histoire d'amour – vidéoludique d'un côté, musicale de l'autre. 

Low Roar est l'alias de Ryan Karazija, dont la vie personnelle l'a mené à troquer la chaleur de la Californie pour le froid de l'Islande. C'est durant ses premiers mois d'expatriation que Ryan a enregistré son premier album, dans sa cuisine, sans aucune ambition et sans se douter qu'il allait composer une discographie unique qui serait reprise dans un jeu vidéo de nul autre que Hideo Kojima, légende de son domaine.

J'ai rarement vu un artiste qui résiste autant à la classification que Low Roar. Post-rock, dream pop, folk rock, indie rock, ambient, expérimental... tant de qualificatifs qui, je trouve, n'arrivent pas à saisir la complexité de cette discographie.

Low Roar, ce sont des chansons où des sonorités électroniques expérimentales et minimales côtoient le piano et la guitare acoustique. À cela s'ajoute une complexe structure multi-couche et une utilisation de boucles hypnotiques, pour un résultat original et planant. Le tout est porté par la voix de Ryan, vulnérable, au timbre rare et à l'allure plutôt androgyne. Une voix envoûtante, presque obsédante et totalement angélique. Combinée à des paroles très intimes et intelligentes, elle ne fait que rendre le tout particulièrement poétique et délicat. Chacun des cinq albums est un voyage très atmosphérique qui flirte avec le psychédélique.

Entre délicatesse poétique, expérimentations surréalistes et atmosphère éthérée, Low Roar un artiste au charme difficilement descriptible et complètement magnétique.

Une histoire d'amour débutée grâce à Death Stranding en janvier 2023, trois ans après la sortie du jeu... et trois mois après le décès de Ryan Karazija, emporté par une pneumonie à tout juste 40 ans. Low Roar est un artiste que je ne pourrais jamais voir sur scène. Pour l'amoureuse des concerts que je suis, faire face à ce fait accompli et inaltérable me brise le coeur. Comme un passage de Death Stranding l'exprime si bien, "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles". C'est pourquoi ce décès m'affecte tout particulièrement, mais c'est aussi pourquoi je souhaite apprécier Low Roar aussi pleinement que possible.

Voilà sept ans d'affilée que j'écris ces découvertes musicales. Ces articles sont en général lus par une petite vingtaine de personnes, comparé à des milliers, voire dizaines de milliers, pour mes autres articles. Nombreux doivent être ceux qui pensent que je perds mon temps, mais je ne suis pas de cet avis. C'est bien parce que "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles" que je souhaite exprimer et partager ma fascination pour Low Roar et mon amour pour tous les autres artistes que je connais et qui rythment mon quotidien, avant que moi aussi je rejoigne, comme Ryan, l'autre côté. 

Ryan est décédé alors qu'il avait presque terminé son sixième album. Son collaborateur nous a assuré que celui-ci sera publié posthumément, quelque part en 2024. Un sixième et dernier voyage, qui pourra alléger le vide soudain, la frustration d'occasions manquées et la manière particulièrement sombre dont s'est terminé son dernier album : un "bye bye, this is goodnight", dans une chanson qui traite de la difficulté à se séparer d'un être aimé. Une prémonition qui fait froid dans le dos...

Néanmoins, les lignes qui décrivent Low Roar à la perfection sont bien plus positives : de lui à moi, ça serait I'll make you feel, I'll make you fly on top of the world, smothered in light, I'm making my way into your heart. De moi à lui : it's a love that you cannot replace, a moment caught in time and space, I'm just thankful that I met you, babe...

À écouter également : I'll make you feel – Nobody Else – Tonight, Tonight, Tonight – Feel like dying – PatienceBonesDavidFucked UpVampire on my Fridge



WOODKID

Pop orchestrale, industriel, électronique – France


Kojima a encore frappé, puisque voilà un deuxième artiste découvert grâce à Death Stranding.

Entre grandiloquence orchestrale et dureté industrielle, les deux albums de Woodkid sont assurément des perles d'originalité. L'artiste français, qui a également été réalisateur pour nulle autre que ma reine Lana del Rey, n'hésite pas à mélanger musique électronique et orchestre symphonique, en plus d'utiliser des sons produits par des machines. Qu'il soit puissant et épique ou au contraire intimiste et minimal, le résultat est toujours saisissant et correspond parfaitement à la voix généralement grave et toujours pleine d'émotion de son vocaliste. 

  

J'ai une préférence notable pour le deuxième album, S16 sorti en 2020, qui est plus industriel, électronique et minimaliste que son prédécesseur The Golden Age, dont la grandiosité orchestrale est une ambiance que j'adore mais que je préfère plutôt dans le contexte d'un jeu vidéo. Ce premier album est néanmoins tout aussi bon et créatif que le deuxième, et ce n'est pas pour rien qu'il a été utilisé dans de nombreuses oeuvres et qu'il a propulsé Woodkid à 2 millions d'auditeurs mensuels, le cinquième artiste le plus populaire de ma collection.

Le troisième album de Woodkid sera-t-il plus comme le premier, plus comme le deuxième, ou bien sera-ce complètement autre chose ? J'ai hâte de découvrir ça tout autant que j'ai hâte de voir sa contribution à Death Stranding 2 !

 

Petit bonus : je recommande l'écoute de son passage au podcast Coming Out, dont les anecdotes et réflexions sont utiles et touchantes.

À écouter également : Pale Yellow – Horizons into battlegrounds – Run Boy RunConquest of SpacesWhere I live – Enemy



FRAYLE

Doom metal psychédélique, atmosphérique, stoner – USA

Les recommendations générées automatiquement par Spotify sont rarement fructueuses pour moi, mais quand elles le sont, je suis directement conquise ! Frayle, c'est un doom metal éthéré aux accents stoner. Les vocaux féminins qui accompagnent le doom metal lent et psychédélique sont tamisés, bien plus chantonnés que chantés. Ajouté à cela une étrangeté légèrement mystique et hop le tour est joué, on a là un groupe envoûtant dont on ne se lasse pas... 

À écouter également : Treacle & RevengeAll the things I wasBurn1692



THE WELL

Stoner, rock/metal psychédélique  USA


Motos, longues routes, bords d'océans et milieux de déserts - voilà ce que m'évoque The Well, que j'ai découvert grâce à la série documentaire Ride with Norman Reedus*, dans laquelle l'acteur nous fait voyager en moto à travers tous les États-Unis et au-delà. Impossible pour moi d'écouter The Well sans vouloir traverser le désert aux commandes de ma moto imaginaire tant leur musique se prête bien à cette ambiance à la fois atmosphérique et lourde, rêveuse et bruyante, jouant souvent avec la limite entre le rock et le metal tel la main qui dose l'accélérateur et joue avec les rythmes.

 

À écouter également : Freedom AboveTrespassA Pilgrimage – 1000 Lies


*Norman Reedus que j'ai découvert grâce à Death Stranding. Eh oui. Encore lui. Je vous l'ai dit, ce jeu est partout. Et encore, je n'ai rien dit sur mon visionnage de l'intégrale de Walking Dead...



LORD OF SHADOWS

Doom/gothic metal - Roumanie / international


"Le Seigneur des Ténèbres", un nom de scène cliché pour une musique qui l'est tout autant... à mon plus grand plaisir. Réalisé en majeure partie en collaboration avec Heike Langhans, sirène gothique du metal, le seul album du projet est tout ce qu'on peut espérer de cette branche du metal : lent, beau, sombre, romantique, mélancolique, rêveur, poétique. De leur côté, les thématiques gothiques sont au rendez-vous dans les paroles : amour qui transcende la mort, cimetières, fantômes, poésie, vie éternelle, solitude...

C'est un album volontairement cliché, une lettre d'amour au metal gothique le plus pur, le plus littéral, loin des innovations et nuances que d'autres groupes ont pu lui apporter au fil des années. Et franchement, ça fait plaisir. C'est sublime, et pour moi en particulier, c'est rassurant, familier. Je me revois, âgée entre 10 et 12 ans, en train de découvrir Draconian, Theatre of Tragedy et Adrian von Ziegler. Je frissonne de beauté musicale et m'emeus de mon amour inchangé pour cet univers et de tout le parcours qui m'a amené jusqu'ici, quinze ans plus tard... et ça me fait aussi un album en plus à ajouter à ma collection de Super Méga Fan De Heike.

    

À écouter également : At the end of our eclipse – If the tears are forgotten

Pour fans de : Draconian, Theatre of Tragedy



TROY BAKER

Window to the Abbey / Tripp Fontaine

Pop-rock, folk rock – USA


Si vous avez déjà joué à un jeu vidéo en anglais, il y a beaucoup de chances que Troy Baker y joue un personnage tant il est omniprésent dans le monde du doublage. En ce qui me concerne, ma porte d'entrée a été Death Stranding (oui, encore lui), après des années à voir son nom apparaître ici et là.

Il m'est bien difficile de décrire la musique de Troy Baker puisque je n'en ai pas du tout l'habitude. On est sur un pop-rock aux teintes folk, avec quelques ambiances jazzy. C'est bien la première fois qu'une telle musique me séduit, mais que dire ? Troy a une voix magnifique et de bonnes idées musicales. 

     

La musique de Troy Baker existe en trois déclinaisons : un album solo plus rock que pop à son nom sorti en 2014, un album pop-rock plus calme sorti en 2017 avec son groupe Window to the Abbey, et pour ceux qui n'ont pas peur d'un son plus amateur trouvé dans des archives peu accessibles, un album de rock alternatif à l'esprit punk sorti en 2003 sous le nom de Tripp Fontaine. 

Peu importe l'album en question, la musique de Troy Baker n'est pas quelque chose que j'écoute tous les jours (en particulier pour Tripp Fontaine), mais à chaque fois que j'écoute je suis à fond, donc...

Vivement le prochain album et Death Stranding 2 (oui, encore !)

À écouter également : Common Ground – What I Deserve –  Water Into Wine – Peace of Mind



MAXIMUM LOVE

Synthwave - UK

Je préfère de loin la synthwave entièrement instrumentale... à l'exception d'Aviators, et maintenant, de Maximum Love. Derrière ce nom étonnant se cachent deux frères dont la synthwave est parfois très rythmée et instrumentale, aux allures brutales et saccadées que les fans de John Wick apprécieront certainement, mais surtout douce et agrémentée d'un chant diffus, presque onirique. Que je sois assise confortablement dans une pièce illuminée par des néons violets ou que je sois au volant de ma voiture, ces envoûtantes vagues de synthé me procurent une dose non négligeable de bien-être et de rêverie.

À écouter également : Feeling It – Let GoCan't feel a thingLoaded Gun




---- ALBUMS ----



ISON - Stars & Embers

Lorsque Stars & Embers est sorti, j'ai dû attendre une vingtaine de jours pour pour l'avoir dans les mains, et c'était interminablement long... mais la beauté indicible de cet album vaut toute l'attente du monde.

Côté construction, Daniel Änghede a laissé de côté les guitares relativement agressives de l'abum précédent pour les utiliser, comme avant, en arrière-plan. Un fond sonore qui laisse plus de place aux sonorités électroniques éthérées si chères à l'identité du projet, mais également à de nouveaux aspects, empruntés directement à l'acid techno. L'album est plus éthéré que jamais, posé et reposant, hypnotisant à souhaits. Et que dire de la piste de clôture ? 17 minutes qui constituent une trance cosmique sans précédent, un voyage qui défie l'espace et le temps. 

Avec ce cinquième opus, ISON a complètement pulvérisé toutes mes attentes, au point où j'en suis confuse. Comment un album aussi parfait et une musique aussi sublime et unique peuvent-ils exister ?



Fever Ray - Radical Romantics

Une pochette étrange pour un album qui l'est tout autant... mais s'attendre à quelque chose de plus normal venant de Fever Ray aurait été très mal connaître l'artiste suédois. Au programme : sonorités électroniques entraînantes, théâtralité excentrique et paroles moitié surréalistes, moitié queer. On est donc dans la continuité du style établi précédemment, mais pas totalement, car Radical Romantics est un compromis entre l'esthétique des deux autres albums : en effet, il renoue avec le minimalisme musical de l'éponyme Fever Ray de 2009, tout en conservant l'expressivité vocale de Plunge sorti en 2017. Il a donc absolument tout pour plaire !








Lana del Rey - Did you know there's a tunnel under Ocean Boulevard

S'il y a toujours eu une constante dans mes goûts musicaux, c'est que les chansons qui ne reposent que sur une guitare acoustique ou sur un piano m'ennuient. Autant dire que ce nouvel album de Lana del Rey ne me revient pas vraiment... et c'est très dommage, car il contient l'excellent duo créatif formé par A&W et Fishtail. D'autres titres, comme Candy Necklace, Margaret et Peppers, sans êtres révolutionnaires, ont leur petit plus qui les démarquent du reste.

Le problème étant que cet album est à l'image de son titre : à rallonge. Je n'ai rien contre les albums longs, mais je préfère largement un album qui réunit 30 petites minutes de pure créativité, plutôt que ces 1h17 où les seuls 6 titres mémorables sont noyés dans 16 autres titres dont l'intérêt musical et l'identité propre me paraissent inexistants. Il s'agit de son troisième album en deux ans. À privilégier la quantité plutôt que la qualité, on se retrouve inévitablement avec une majorité de chansons oubliables, dont la créativité n'est pas au rendez-vous. En plus de ça, sans m'attarder dessus, on a un mashup complètement inutile qui copie/colle bêtement la moitié de l'excellentissime Venice Bitch sorti quatre ans plus tôt, et une piste qui, pour faire simple, va à l'encontre de certaines de mes valeurs personnelles.

Bref, un album vide de charme.


Mass Hysteria - Tenace


Je n'ai jamais été aussi perplexe face à un album, tant dans la forme que dans le fond. Accrochez-vous, parce que j'ai pas mal de choses à dire. Si vous avez la flemme de tout lire, voici un résumé en trois mots : arnaque sans âme.

C'est la première fois que j'écris autant pour une review d'album, ce qui, je pense, montre bien la gravité de mes sentiments. Pour ne pas considérablement allonger cet article, j'ai caché la review derrière ce petit bouton : 

Côté forme, on a un double album. Cool, j'adore les formats moins conventionnels ! Sauf que plusieurs choses ne vont pas.

D'abord, le total fait une heure, ce qui rentre parfaitement dans la moyenne haute de n'importe quel groupe de metal, donc je ne vois aucune raison de séparer cette longueur en deux, mais soit, pourquoi pas. Là où ça coince vraiment, c'est dans la justification et l'exécution. Le groupe a justifié cette division par... le manque d'attention des auditeurs. Oui, effectivement, la capacité d'attention des gens est de plus en plus réduite, en grande partie par la faute des réseaux sociaux qui nous abreuvent de contenu court. Sauf qu'utiliser cette raison pour couper l'album en deux n'est pour moi pas un fleur qu'on fait aux auditeurs, c'est au contraire un aveu de faiblesse, c'est abandonner le combat, c'est appauvrir la valeur de l'art, et c'est aussi prendre son auditeur pour un incapable à qui il faut mâcher le travail. Rien ne force un auditeur à écouter un album d'une seule traite ; l'auditeur est libre de ses actions et peut choisir de faire une pause et continuer plus tard s'il en ressent le besoin. Et que dire du fait qu'un tel geste contredit les valeurs prônées par le groupe, la révolte contre les évolutions néfastes, la lutte contre l'appauvrissement culturel et psychologique ? Rien ne va dans cet argument.

Et encore, si c'étaient deux parties vraiment différentes, j'aurai pu être indulgente, mais là ? Le style et les thématiques sont exactement les mêmes dans les deux parties. Les deux parties forment une continuité claire sans différences notoires... exactement ce qu'on attend d'un album unique, donc, et non d'un album coupé en deux. Une volonté de capter l'attention de l'auditeur... parce que son attention tend à être faible, ou bien parce qu'il ne faudrait pas qu'il voit la répétitivité de l'album ? Si l'attention inquiète autant, plutôt que faire des manigances de pseudo-double album justifiées à l'arrache, il aurait été plus pertinent et plus respectueux de privilégier la qualité à la quantité.

Quand bien même j'étais d'accord avec ce raisonnement : pourquoi séparer l'abum en deux au lieu de tout mettre sur le même CD avec simplement une petite transition, et surtout, pourquoi vendre les deux parties séparément, au lieux de combiner les deux CDs dans la même boîte ? On se retrouve donc avec un album pour le prix de deux. Alerte arnaque et points bonus pour la double dose de plastique.

Enfin, pour couronner le désastre de la forme de ce Tenace, on a un clip vidéo généré par intelligence artificielle, c'est-à-dire par du vol pur et simple d'images crées par d'autres artistes, sans leur accord, sans les rémunérer. Le degré zéro de l'art et du respect humain, une infâmie que je ne peux absolument pas tolérer.


Bon, passons au fond. Est-ce que la musique sauve la déception de la forme ? Eh bien... oui et non.

C'est un album qui en jette, il est très brutal, très énergique, avec des sonorités électroniques très accrocheuses. L'instru est une véritable tuerie que j'ai pris énormément de plaisir à écouter, et que je rêve de ressentir en concert !

Par contre, côté paroles... ça ne vole pas très haut. Chacun des 14 titres a des paroles somme toutes pauvres : quelques bonnes idées qui finissent par être répétées en boucle. Les phrases pertinentes et bien tournées sont noyées dans un océan de platitudes et de mots répétés en boucle. Chaque chanson est répétitive au sein d'elle-même, un sentiment renforcé par la répétitivité générale des thématiques abordées. C'est un album très politique, comme toujours, mais il est plus direct et explicite que jamais, ce qui ne me plaît pas vraiment. Pas parce que j'ai peur de faire face à des faits difficiles, mais parce que si j'écoute de la musique, c'est justement pour mettre cette difficulté de côté. Le climat socio-politique de ces dernières années est anxiogène, oui, tout à fait, raison pour laquelle je n'ai aucune envie d'écouter des chansons anxiogènes. Je doute également de la pertinence et du charme, sur le long terme, de certaines paroles qui mentionnent très directement des personnalités et événements très ancrés dans l'actualité. Le pire ? Certaines chansons sonnent comme la caricature du tonton accro à la politique qui te fait rouler des yeux au repas de famille.

Si je m'imagine musicienne, j'en vois tout à fait l'intérêt, j'ai envie de scander mon ras-le-bol, j'ai besoin de catharsis. Mais en tant qu'auditrice, je n'y vois aucun intérêt, aucun charme. Pour moi, l'aspect cathartique ne fonctionne pas avec des paroles anxiogènes et trop directes, ce qui était pourtant fait à merveille sur les albums précédents, où les paroles étaient plus générales et donc atemporelles et fédératrices.


Thématiquement, Tenace est un album voué à rester figer dans son époque. Ce n'est pas un problème en soi... mais faut-il encore avoir envie de se replonger dans l'époque en question. Autrement, l'album a une date de péremption.

En fait, c'est pour moi un album taillé pour se défouler en concert un jour précis dans une époque précise, ce n'est pas un album taillé pour être écouté et réécouté dans mon salon au fil des années. Et un album comme ça, c'est pour moi un album jetable, un album vide de charme. Si on ajoute à ça le format totalement bâclé et le clip créé à partir de vol... bah putain, je suis bien contente de ne pas l'avoir acheté.





Within Temptation - Bleed Out


Within Temptation ne sont pas là pour rigoler. Quatre ans après le très inégal Resist, la référence du metal symphonique sort son album le plus intense de tous les temps. Exit les ballades mélodramatiques, les sonorités electro ou la recherche d'une harmonie mélodique. Bleed Out porte parfaitement bien son nom : aucun répit à l'horizon, seule l'hémorragie continue d'un metal plus lourd que jamais. Les onze titres sont plus épiques les uns que les autres, donnant des frissons et l'envie de crier en cœur leurs paroles dystopiques et énervées, remplies de passion, de rage et d'espoir. La force de cet album réside également dans sa balance parfaite entre un tournant unique et la conservation l'ADN symphonique qui porte le groupe depuis désormais 27 ans, une carrière (légèrement) plus longue que ma propre vie.

Meilleur album depuis le légendaire Unforgiving de 2011. Tout simplement excellent.



Föllakzoid - V

Sorti à peine un mois avant leur concert parisien (voir ma vidéo) durant lequel ils l'ont joué en intégralité, ce cinquième album est à l'image de sa pochette et de son titre : minimaliste à souhaits. Et par conséquent, hypnotisant à souhaits. Des mots du groupe, "V un défi : raconter une histoire complexe à propos de rien, avec le moins de mots possible". Un concept aussi abstrait que réussi.

On se retrouve avec une musique volontairement répétitive, hypnotique, encore plus épurée qu'avant, encore plus électronique qu'avant, présentée dans quatre pistes d'une durée comprise entre 10 et 17 minutes chacune. Plus que jamais, Föllakzoid ne créé pas des chansons mais des pistes sonores dont l'atmosphère et l'identité se délie au fil des minutes. 

Au premier rang du concert, cet album est puissant, il suspend l'espace et le temps. Mon corps bouge de sa propre volonté, mes yeux ne s'ouvrent que rarement, pour apprécier les excentricités de Domingae, la leadeuse et guitariste qui m'a offert deux baisemains. Je ne pouvais pas espérer un meilleur groupe ou un meilleur album comme premier concert de musique psychédélique !
 


Diva Destruction - Break Free


Pour la première fois, je tiens à toucher deux mots sur un single. Une seule chanson au lieu de tout un album.

Diva Destruction est l'un des groupes qui m'a introduite à la musique gothique. Plus de 15 ans de passion plus tard, je n'ai jamais trouvé un autre groupe qui sonne comme eux. Diva Destruction possède ce je-ne-sais-quoi de très unique et magnétique. Les artistes qui mélangent goth rock et darkwave sont nombreux, mais aucun ne le fait comme mes divas... dont le troisième et dernier album date de 2006, quelques années avant que les connaisse. Voir ce groupe revenir après quasiment 18 ans d'absence n'était pas quelque chose que j'espérais voir de mon vivant !

En ce qui concerne la chanson en elle-même, eh bien je ne pouvais espérer mieux. Seul véritable changement : on sent qu'il s'agit d'une production plus moderne. Le son est plus clair, plus poli. Sinon, on est dans la continuité totale de leur discographie, dans ce style si particulier qui m'est cher. J'espère fortement que ce single débouchera sur un album complet, mais si jamais cela ne devrait pas être le cas, je n'en serais pas triste. Avoir eu au moins une nouvelle chanson veut dire beaucoup pour moi, tel un symbole de mon amour indéfectible pour Diva Destruction, les divas gothiques qui ont toujours été au centre de la plus grande passion de toute ma vie.


--- STATS SPOTIFY ---


455 heures | 27 359 minutes
513 artistes | 2 243 titres

Artistes les plus écoutés :

1. Low Roar
2. ISON
3. Aviators
4. Woodkid
5. Poets of the Fall
6. Frayle
7. Lana del Rey
8. REMINA
9. Borislav Slavov
10. Föllakzoid




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Et voilà pour cette année ! :)

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