Mon expérience Final Fantasy

La saga Final Fantasy est dans ma vie depuis pas très loin de 10 ans, mais écrire des articles complets sur ces jeux n'a jamais eu de sens pour moi car ce sont toujours des expériences si personnelles que je n'ai pas forcément grand-chose à dire dessus. Néanmoins, me voilà venue l'idée de compiler, au sein du même article et de façon très brève, mes aventures les plus marquantes.

Qu'est-ce que Final Fantasy ?

Pour les non-initiés, Final Fantasy est une série de jeux vidéo qui fonctionne assez différemment des autres séries. Dans la plupart des licences, comme par exemple Tomb Raider, Assassin's Creed ou Horizon, chaque jeu met en scène le même personnage ou repose sur une mythologie commune et un système de jeu relativement unifié voire identique. Final Fantasy, de son côté, est une saga d'anthologie qui réunit, depuis 1987, de nombreux jeux qui peuvent fonctionner très différemment et qui n'ont presque aucun lien entre eux. Chaque FF partage certains éléments : créatures, divinités, magie, terminologie, monnaie, quelques prénoms identiques, certains archétypes de personnages, ainsi que quelques thématiques récurrentes comme l'héroïsme, le combat contre un destin imposé ou la présence de cristaux qui façonnent le monde. Néanmoins, les univers de chaque jeu, leurs personnages et leurs histoires sont uniques et n'ont aucun lien, et les systèmes de jeu ou gameplays peuvent varier également.

Pour résumer, chaque opus de Final Fantasy est un univers à part entière, relié aux univers précédents par quelques petits éléments et surtout par une même mentalité : façonner des expériences hautement narratives, avec des personnages reconnaissables entre mille, qui parcourent un univers créatif, accompagnés d'une musique à l'identité très marquée. Chaque Final Fantasy est une planète différente de la même galaxie. Alors, si c'est par exemple Final Fantasy IX qui vous intéresse, soyez rassurés, vous n'avez pas besoin d'avoir joué aux huit précédents.


L'introduction étant faite, passons au vif du sujet : j'ai joué à Final Fantasy VII, IX, X, XIII, XIV, XV, XVI (et pour les épisodes annexes, Type-0 et Record Keeper). Lesquels d'entre eux méritent leur place dans cet article ? Entre présentation factuelle et avis subjectif, voilà un hommage, et je l'espère une recommandation, des Final Fantasy qui m'ont le plus marqué.


MON EXPÉRIENCE

FINAL FANTASY



Année de sortie : 1997 | Année de jeu : 2015 | Genre : cyberpunk, science-fiction, fantasy


➼ PRÉSENTATION

Cloud Strife, ancien militaire de première classe dans le groupe du SOLDAT, est malgré lui embarqué dans une aventure où il sera mené à sauver la planète entière. En effet, son métier de mercenaire lui fait rencontrer Avalanche, groupe éco-terroriste qui milite contre les réacteurs construits par la Shinra, société qui souhaite s'implanter aux quatre coins du monde et qui détient la gigantesque ville de Midgar. Dans leur opposition à une politique qui détruit l'environnement, le groupe va rencontrer Sephiroth, énigmatique antagoniste qui a lui aussi pour objectif de détruire la planète, mais pour bien d'autres raisons. Expérimentations génétiques, catastrophes, pauvreté, totalitarisme et peut-être même vie extraterrestre - au fil des découvertes, l'amitié qui unit Cloud, Aerith, Tifa, Barett, Vincent, Cid et autres motivera le groupe à s'unir contre ceux qui menacent la planète.

Même si le Final Fantasy VII sorti en 97 se suffit largement à lui-même, son univers s'étend à travers une collection d'autres jeux estampillés FFVII, dont une trilogie débutée en 2020 qui sert de modernisation sauce réalité semi-alternative du jeu d'origine. Pour ceux qui le souhaitent, Final Fantasy VII est un véritable écosystème, une épopée et un univers à part entière plus qu'une simple aventure, une série en huit saisons plutôt qu'en une.

 

➼ CÔTÉ PERSO

Je n'ai pas grandi avec les jeux vidéo. Tomb Raider Underworld sur Nintendo DS, première et seule console de ma vie avant l'âge adulte, m'a fait découvrir vers 12 ans que j'aimais les jeux vidéos, un sentiment renforcé par Skyrim auquel j'ai joué quatre ans plus tard. Un grand pas, mais ce n'était rien comparé à Final Fantasy VII, qui fût un véritable séisme personnel. 

FFVII m'a fait vivre mes premières émotions intenses, mes premiers rires et mon premier deuil dans un jeu vidéo. C'est une aventure rocambolesque et improbable, mais son immersion est si parfaite qu'on accepte ses bizarreries avec joie. L'univers et les personnages sont si détaillés que, des années plus tard, il m'est impossible de ne pas être complètement passionnée - surtout avec le remake, dont le second opus, Rebirth, est un régal absolu qui n'a cessé de me mettre des étoiles dans les yeux...

J'avais 16 ans. J'en ai maintenant 25, et je suis si heureuse d'avoir donné une chance à ce jeu sorti un an avant ma naissance. Ce jeu a marqué l'histoire du jeu vidéo alors que je n'existais pas, alors je me sens d'autant plus chanceuse de vivre à une époque où mon aventure Final Fantasy VII continue d'évoluer en temps réel, dans le moment présent. Et quand un jour il n'y aura plus aucune nouvelle entrée à la compilation, mon aventure sera terminée, mais mon amour, lui, sera éternel.





Année de sortie : 2016 | Année de jeu : 2021 | Genre : urban fantasy


➼ PRÉSENTATION

Noctis Lucis Caelum, prince du Royaume de Lucis, part en road trip avec sa garde rapprochée, constituée de ses amis Prompto, Ignis et Gladiolus. Leur destination ? Altissia, capitale du Protectorat d'Accordo, où doit se dérouler le mariage diplomatique du protagoniste avec Lunafreya Nox Fleuret, princesse de Tenebrae, province sous le contrôle de l'Empire de Niflheim. Malheureusement, le voyage des quatre amis vire au drame lorsque Niflheim profite de l'absence du prince pour attaquer la capitale royale. Noctis tente alors de regagner sa terre natale puis de rejoindre sa promise, mais il doit d'abord faire face à de nombreuses barrières géopolitiques, familiales et même divines. 

Final Fantasy XV est une histoire d'amitié et défi du destin dans un univers qui mélange urbanisme moderne, magie fantastique et interventions divines. Les choix difficiles, les sacrifices, les remises en question, les conflits, les deuils mais aussi l'amitié profonde, les rires, la détente, la légèreté, l'insouciance du voyage et l'espoir d'un avenir meilleur sont des éléments centraux qui font de Final Fantasy XV un jeu qui accorde toute son importance aux sentiments de ses personnages et de ses joueurs.


➼ CÔTÉ PERSO

Final Fantasy XV fût le premier FF dont j'ai attendu la sortie avec impatience. Malheureusement pour moi, je n'y ai pu y jouer que cinq ans plus tard. Pendant ces cinq ans, Final Fantasy XV était, comme Bloodborne, un rêve inaccessible. Et pourtant, j'avais tant raison de lui réserver une place toute particulière dans mon cœur, de m'accrocher à l'espoir d'y jouer un jour, car manette en main en 2021, la magie a opéré dès les premiers instants. 

Non, je n'ai pas connu les chaotiques et controversées dix années de développement, et j'en suis bien heureuse. J'ai cette chance de ne pas avoir le jugement voilé par la déception d'un jeu qui n'est pas comme ce qu'il devait être au début ou d'un jeu sorti de manière incomplète. Bien que je reconnais ces défauts, ils ne font pas partie de mon expérience. 

Et mon expérience, c'est que Final Fantasy XV est un bijou. Étant hypersensible, je suis exaltée par les jeux hautement émotionnels, et c'est exactement ce qu'est FFXV. Le lien affectif des personnages entre eux, et le lien affectif entre les personnages et moi, est, je pense, plus fort que dans aucun autre jeu. Les grandes lignes du scénario sont tellement basiques qu'on pourrait les moquer, mais les détails créatifs qui y sont apportés, les enjeux dramatiques parfois très sombres et le facteur humain rendent cette simplicité honnête, pure, hautement expressive et pleine d'âme, un sentiment appuyé par un doublage anglais extrêmement naturel et une bande-son sublimissime.

Je suis d'accord avec ceux qui disent que le monde ouvert de FFXV n'est pas particulièrement passionnant et que le jeu aurait mérité une narration et un gameplay moins décousus, mais cela m'importe peu. Parce que je suis bon public ? Non, loin de là. Je me considère assez exigeante, j'ai des goûts assez tranchés. Si Final Fantasy XV est pour moi un véritable bijou malgré ses vilains défauts, c'est parce que l'expérience humaine que je ressens transcende absolument tout. C'est dans ses personnages touchants, ses relations humaines intimistes, son univers passionnant et détaillé et sa musique exceptionnellement magnifique que Final Fantasy XV puise toute sa magie. C'est un jeu profondément intime et poétique, qui met en avant les liens humains et l'expression d'une émotion intense, pure et sincère. Une expérience vidéoludique inoubliable et unique, qui m'accompagne au quotidien depuis le premier jour.





Année de sortie et de jeu : 2023 | Genre : medieval heroic fantasy



➼ PRÉSENTATION

Valisthea est une contrée où la magie coule à flots grâce aux imposants cristaux que possèdent chacune des nations. La population mondiale a accès à cette magie via des fragments de cristaux, mais certains sont nés avec la faculté d'utiliser la magie sans puiser dans un cristal. Universellement considérés comme des anomalies, ils sont réduits en esclavage. Néanmoins, rien ne peut égaler le pouvoir des Émissaires, humains habités par des primordiaux, de gigantesques divinités, vénérées par certaines nations, utilisées comme vulgaires armes de guerre par d'autres. 

Clive Rosfield et son frère Joshua, Émissaire du primordial Phoenix et prince héritier du Grand-Duché de Rosaria, voient leurs vies basculer lors d'un déplacement non loin de la capitale. Forcé de servir dans l'armée d'une nation ennemie, les années passent et Clive n'a qu'un seul objectif : la vengeance. Alors qu'il se découvre enfin des alliés, tout particulièrement en la personne d'un certain renégat nommé Cid, il comprend que sa quête personnelle est liée à des éléments dont il ne soupçonnait même pas l'existence. 

Entre histoires personnelles sinistres, manigances géopolitiques, climat social morbide et pouvoirs divins dévastateurs, Final Fantasy XVI est incontestablement l'opus le plus mature et sombre de cette saga. Les meurtres, l'esclavage, la discrimination, les démembrements, le sexe et les scènes de brutalité émotionnelle sont montrées presque sans aucun euphémisme, ce qui fait de ce seizième opus le premier Final Fantasy a être destiné exclusivement à un public adulte.


➼ CÔTÉ PERSO


Final Fantasy XVI est le premier FF auquel j'ai pu jouer dès le jour de sa sortie... et je ne pouvais pas en être plus heureuse.

FFXVI est un exquis mélange entre spectacle et émotions, entre grandiosité et narration. L'aventure de Clive est complexe et pleine de rebondissements, les quêtes secondaires servent toutes à donner vie à l'univers, et si certaines m'ont émues, d'autres m'ont vraiment fait froid dans le dos...

Les combats sont au cœur du jeu, et si les affrontements normaux sont agréables et fluides, les batailles entre primordiaux sont le théâtre de toutes les folies. La musique s'emballe et l'écran se charge en effets visuels époustouflants pour donner vie à des combats entièrement uniques et grandioses, que j'ai tous adoré sans exception. De plus, par son soin exceptionnel accordé à la gestuelle, aux micro-expressions, au doublage et à la mise en scène lors des cinématiques, Final Fantasy XVI est une masterclass en narration et en expressivité humaine. L'immersion est si totale qu'elle peut prendre aux tripes, pour le meilleur comme pour le pire.

Final Fantasy XVI est une histoire qui montre toute l'importance de l'amour sous toutes ses formes. C'est une histoire où les liens qui unissent les gens sont si forts et si purs qu'ils défient les normes imposées aussi bien par les hommes que par les dieux. Des thématiques fortes, mais surtout brillamment mises en scène. J'ai de suite été emportée par ces relations, certaines intimes, d'autres politiques ou sociales, et les questionnements qui viennent avec. Certains de mes principes ont été renforcés, d'autre ont été remis en question. Je crois bien que c'est la première fois qu'un jeu me parle autant sur le plan personnel.

Final Fantasy XVI est pour moi une expérience hautement cinématique et émotionnelle. Je n'ai jamais été émerveillée par autant de séquences d'un même jeu, je n'ai jamais été attachée à autant de personnages à la fois. J'ai été autant investie dans l'histoire principale que dans les aventures personnelles et relations de Clive, Joshua, Cid, Gav, Jill, Dion et bien d'autres personnages plus secondaires et pourtant tout aussi nécessaires et passionnants. J'ai frissonné maintes fois, j'ai autant ri que pleuré et j'ai découvert des choses sur moi-même au passage, accompagnée par une musique mémorable à souhaits naviguant entre pièces orchestrales épiques et douces mélodies au piano.

Final Fantasy XVI m'a offert exactement ce que j'aime le plus dans les jeux vidéo, et tout particulièrement dans un Final Fantasy.

Les étoiles dans les yeux du début à la fin. Tout simplement.



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Et voilà, de tous les Final Fantasy auxquels j'ai joué, ce sont pour l'instant ceux-là qui m'ont profondément marqué. Cette liste accueillera certainement un nouveau prétendant, mais en attendant, j'espère que la lecture de mon expérience vous aura été utile et/ou agréable. :)

- Neph

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