Queer as Folk, la célébration LGBT des 90's

Malgré mon récent marathon d'articles écrits à propos d'Aidan Gillen, je me suis dis que j'allais ne pas écrire d'article sur Queer as Folk car je n'ai rien à dire tant la série parle d'elle-même. Mais au final, une rapide présentation n'a jamais tué quelqu'un...

Queer as Folk est une série britannique crée en 1999 par le brillant Russel T Davies, à qui on doit la reprise de Doctor Who en 2005.

La série a été une révolution à sa sortie. Et dès les premiers instants, on comprend tout de suite pourquoi...

Stuart et Vince, deux meilleurs amis gay trentenaires qui fréquentent régulièrement le quartier gay de Manchester, croisent Nathan, 15 ans... et ce dernier va avoir un impact considérable.

La série, qui ne fait que dix petits épisodes, met en scène de façon vive, colorée et rythmée la vie de la communauté queer anglaise de la fin des années 90. 

Queer as Folk est terriblement drôle, et, comme le veut le sujet, terriblement sexy. La série ne fait pas l'impasse sur les scènes de sexe, qui sont très explicites (sans être pornographiques). Mais au-delà de cet aspect, la série a tout un côté sérieux, où travail, relations sociales, amitiés, vie parentale, vie familiale sont au coeur de l'histoire. Et si on peut reprocher à la série de ne pas parler du sida, on ne peut certainement pas lui reprocher d'avoir traité avec un réalisme juste la question de l'homophobie. D'ailleurs, en ce qui concerne le contexte socio-historique de la série, si l'écart d'âge entre Nathan et Stuart peut choquer, il provient surtout d'une revendication de l'abaissement de la majorité sexuelle, injustement fixée à 18 ans pour les personnes gay contre 16 ans pour les hétérosexuels.

De plus, les personnages sont si attachants, et si divers ! Outre le trio principal, la série présente des parents hétéros profitants de la jovialité de la communauté queer, un couple lesbien, ou encore un réseau amical de divers horizons.

Queer as Folk est une célébration, une fenêtre qui montre que la vie queer est en sommes tout à fait ordinaire - à la différence près que le côté extraordinaire est porté par des personnages qui font tout pour vivre cette vie, alors ridiculisée à leur époque, de la manière la plus pleine, intense et heureuse possible.

Si Queer as Folk a été une révolution en 1999, la série se présente, en 2020, comme un superbe rappel que nous devrions tous embrasser nos identités, sexuelles mais pas que, et qu'on devrait, tels Stuart, Vince et Nathan, vivre le plus pleinement qu'on peut.

 

Certains acteurs ont exprimé, pas plus tard qu'il y a quelques mois, leur envie de faire revivre cette série, vingt ans plus tard. Et au-delà de faire plaisir aux fans, ce serait objectivement intéressant, de voir cet infernal trio évoluer alors que la société autour d'eux évolue elle aussi sur la question LGBT. En tous cas, si une telle réunion viendrait à ce produire, j'en serai personnellement ravie ! D'autant plus que malgré les vingt ans qui nous séparent de 1999, Queer as Folk semble bien plus pertinent que certaines séries actuelles traitant de près ou de loin de ce sujet...