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DÉCOUVERTES MUSICALES - 2024

MES DÉCOUVERTES 

MUSICALES
 

2024


Si vous n'avez pas vu, j'ai enfin sorti ma liste de groupes de metal, histoire d'enfin faire le parallèle avec ma liste de musique gothique.

L'intro de cette année est surprenamment longue et personnelle, ne perdez pas votre temps à la lire si ça ne vous intéresse pas !

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Cette année, je suis tombée profondément amoureuse de Twin Tribes, un groupe que je connaissais déjà très bien depuis plus de trois ans, presque quatre maintenant. J'étais déjà bien fan pendant tout ce temps, mais leur nouvel album puis leur concert m'ont... transcendé ? fait voir ce que je ne voyais pas avant ? fait passé du côté obscur de la force ? J'ai beau chercher, en 26 ans de vie je ne pense pas déjà avoir vécu ça. Je ne me souviens même plus de comment c'était avant. C'est une expérience unique, bizarre, surprenante, déroutante, déstabilisante, mais surtout très euphorique.

"Euphorique", c'est un mot qui a bien marqué toute cette année au-delà de la musique, avec le mastodonte émotionnel qu'est Final Fantasy VII Rebirth, l'excellentissime Astro Bot, le surprenant Stellarblade, les délicieuses extensions d'Elden Ring et Alan Wake 2... 

Par ailleurs, la musique m'a réconciliée avec l'espagnol. J'ai beau avoir eu 20 au bac d'espagnol, les cours m'avaient dégoûtée de cette langue que j'avais fini par trouver moche et ennuyante. Après près d'une décennie à n'avoir qu'un lien très éloigné avec, la musique m'a mené à avoir beaucoup baigné dedans cette année, jusqu'à même enfin me motiver à me procurer un roman espagnol, inexistant en français ou anglais, que je convoitais depuis 13 ans. Un rêve presque aussi vieux que la présence du goth et du metal dans ma vie. Au final, en quelques mois j'ai entendu et lu presque autant d'espagnol qu'en six ans de pratique scolaire, tout en y prenant bien plus de plaisir. C'est fascinant.

"Euphorique", c'est un mot qui va revenir plusieurs fois dans cet article. Je ne me concentre que sur les découvertes de groupes et d'albums, mais impossible de ne pas mentionner que j'ai enfin vu, après 7 ans de passion, les deux reines surréelles que sont Lana Del Rey et Eivør. J'ai également vécu, entre autres, mon troisième concert de Draconian, durant lequel j'ai réalisé un rêve vieux de 15 ans, et mon cinquième round de She Past Away, plus euphorisant que jamais. Et à ce sujet, j'ai beaucoup renoué avec la musique gothique, que j'avais mise un peu de côté ces deux dernières années au profit d'autres univers musicaux, et j'ai même passé beaucoup de temps à décortiquer pourquoi j'aime autant le gothique, dans un article que j'ai vécu comme une lettre d'amour.


L'euphorie, et ce sentiment que, plus que jamais, la musique est une profonde source de spiritualité. Un moyen de toucher le sacré, d'entrer en communion avec la vie elle-même, jusqu'à même la transcender, aller bien au-delà de ses limites habituelles pour atteindre quelque chose d'inexplicable, incompréhensible et puissant.

C'est parti pour retracer tout ça dans cette neuvième édition de mes découvertes musicales de l'année...


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RÜFÜS DU SOL

Deep house, alternative dance, indie electronic – Australie


Avec 9,4 millions d'auditeurs mensuels (6,5 quand j'ai commencé à écrire ça en mars), RÜFÜS DU SOL est le 5ème groupe le plus populaire de ma collection. Pourtant, il m'aura fallu deux ans pour les adopter. Dans la catégorie "laisser le temps faire les choses"...

En 2022 je suis tombée sous le charme des deux chansons ci-dessous, que j'ai de suite adoptées dans ma collection et que j'écoutais régulièrement. Malgré ça, le reste de leur discographie ne m'a pas du tout charmé.

    

Sauf qu'ils ont continué à beaucoup m'intriguer, notamment à cause de leur étrange nom. Alors deux ans plus tard, je réessaie d'écouter, motivée par Final Fantasy VII Rebirth et son Rufus Shinra que j'adore un peu trop. Et là, la magie opère. Chaque album a une ou deux chansons que j'aime moins, mais en dehors de ça, pouf, c'est adopté. Adopté puissance mille.

Au croisement de plusieurs genres (deep/tech/prog/melodic house, alt dance, indie electronic, techno...) au point d'être difficilement classable ou imitable, la musique de ce trio australien est à la fois douce et dansante, feel good sans être simpliste, parfois mélancolique, souvent introspective et atmosphérique. Le tout est accompagné d'une voix très singulière dont la vulnérabilité n'est que renforcée par l'utilisation régulière d'un falsetto. De nombreux titres bénéficient également d'éléments expérimentaux et d'envolées psychédéliques et éthérées qui peuvent créer une ambiance complètement ritualiste et méditative. Je n'avais encore jamais fait l'expérience d'une ambiance pareille sur ce genre de musique, et je n'avais pas non plus connu de musique qui s'écoute et se vit de façons aussi différentes selon le contexte et l'humeur. 

Par leur sonorité, leurs paroles, leur esthétique et leurs habitudes, RÜFÜS créent une atmosphère toute particulière : le désert, la plage, les festivals, les lasers, l'autoroute, la contemplation solitaire et la communion de milliers de personnes. Des lieux et visuels aussi contradictoires que complémentaires, qui créent un voyage abstrait. C'est profondément éthéré, mais pas une éthéréalité cosmique comme ISON, ni primale comme Wardruna ou Heilung. Rüfüs, c'est une éthéréalité euphorique, émotive, tournée sur les sentiments intérieurs et les relations avec les autres, avec l'art, avec la nature, avec notre monde intérieur et extérieur.


    

Les activités musicales de Rüfüs Du Sol s'articulent autour de trois pôles : la création musicale en studio, les concerts et les DJ sets. C'est donc à la fois un groupe et un trio de DJs. 

Les DJ sets sont des soirées pouvant durer jusqu'à quatre heures pendant lesquelles ils mixent leur propre musique avec celle d'autres artistes gravitant autour de leur style. Jamais auparavant je ne m'étais intéressée à ce concept, et pourtant j'ai envisagé aller à Londres pour assister à un de leurs sets ! Rüfüs sont extrêmement doués pour créer des mix immersifs et pour donner du charme à des chansons que je n'irai pas forcément écouter seules. 

En ce qui concerne leur propres albums et concerts, dans une scène musicale dominée par les formats courts comme les EPs et singles, Rüfüs s'articule autours d'albums, un format bien plus long. D'ailleurs le trio n'ésite pas à produire des chansons plutôt longues et clôturer chaque album par un voyage atmosphérique qui varie entre 7 et 10 minutes. Enfin, l'un des membres du trio est un batteur, ce qui confère aux albums et aux concerts une profondeur toute particulière. Ce mélange d'électronique et d'organique, plutôt rare dans le milieu, est central à l'identité du groupe. Sur scène, Rüfüs utilisent leurs talents de DJs pour créer des transitions entre les chansons et faire quelques mixages en direct, l'occasion pour nous d'entendre des choses qui n'existent pas sur les albums et pour eux de s'amuser et briller individuellement lorsqu'il s'agit de solos de batterie ou d'expérimentations au clavier.


 

Je ne suis que très rarement intéressée par les remix, et j'ai un désintérêt encore plus prononcé pour les versions qui changent totalement l'aspect de la chanson originale, qui n'en retiennent pas le coeur. Néanmoins, les remix de RÜFÜS (ceux publiés officiellement en tous cas) sont si nombreux que je me suis laissée tentée, et je n'ai pas regretté. Je ne les apprécie pas tous, mais il y en a un paquet que j'aime énormément car ils approfondissent les chansons originales, notamment en étendant l'aspect instrumental ou en appuyant sur de nombreux aspects déjà présents. Ces remix ne sont pas des parasites inutiles et sans âme ou sans cohérence, au contraire, ils s'intègrent parfaitement dans la discographie de base et viennent prolonger l'expérience d'écoute de manière logique et harmonieuse.

Côté humain, Rüfüs n'est pas un groupe qui laisse indifférent non plus. Tyrone, James et Jon, c'est des gars qui viennent au studio en costard cravate le vendredi, juste pour le plaisir de jouer aux gentlemen. C'est des gars qui se disent "et si on filmait un concert en plein désert à la tombée de la nuit, devant personne, juste pour le fun ?" et qu'ils en font un véritable bijou audiovisuel. Ou bien "et si on fondait notre propre label pour aider des artistes en qui on croit et rendre hommage à ceux qui nous ont aidé à l'époque ?" ; "et si on organisait notre propre festival, avec des rave party la nuit et des activités de méditation la journée ?" ; "et si on faisait notre propre thé alcoolisé ?". Ces projets, bien que totalement annexes à leur musique, sont issus d'envies et d'histoires personnelles et témoignent de la créativité, de la passion, du dévouement, de l'indépendance et de l'authenticité qu'on retrouve dans leur musique et leurs prestations scéniques. 

Pendant deux ans, RÜFÜS DU SOL était un groupe dont je n'aimais que deux chansons... et puis, au début de l'année, ce trio venu de l'autre bout du monde est devenu une partie intégrante de ma collection de musique électronique (et de ma collection de CDs), avec une musique que je trouve terriblement touchante, planante, délicate et euphorique. Certaines chansons me donnent quasi-systématiquement des frissons, même après de très nombreuses écoutes, que je sois immobile ou en train de danser dans tous les sens. Leur musique me transporte et me fascine continuellement, elle est source de réconfort et d'émerveillement. À en juger par la simple longueur de cette présentation, vous pouvez deviner qu'il s'agit d'une découverte majeure non pas à l'échelle de l'année mais à l'échelle de ma vie toute entière. 

De deux chansons à toute une discographie. De l'indifférence à la passion.
De mon salon à la scène du Zénith de Paris à l'été prochain.

La musique est magique. 

  


You make me feel like I'm levitating, feel like I'm flying babe, whenever I'm with you

À écouter également : All I've Got – Break My LoveLatelyFire/DesireImaginary Air See You AgainI Don't Wanna LeaveThe Life – Paris Collides

Remix : New Sky (Edu Imberon)No Place (Will Clarke)New Sky (Audiofly)Wildfire (Colyn)Tonight (Yolanda)

DJ set : Burning Man 2024 – Lightning in a Bottle 2024 – Sundream 2022 – Burning Man 2019

Pour fans de : playa tech, deep house




CAIFANES / JAGUARES

Rock alternatif – Mexique

Bon. Twin Tribes n'ont pas réussi à me convertir au rock en español qu'ils citent comme une influence majeureDésolée Los Prisonieros, La Unión et autres Soda Stereo, j'ai franchement du mal. Le rock gothique de Héroes del Silencio est pas mal, mais trop répétitif et old school pour une écoute fréquente. Par contre, j'ai adopté Caifanes. Doucement mais sûrement, ils se sont frayé un chemin non négligeable dans mon coeur... Dans le premier jet de cette présentation, quand je n'avais pas encore fini de les découvrir, j'avais écris que "c'est loin d'être une révolution pour moi". Mais en fait, bah, si. Pas de la même manière que Rüfüs Du Sol, mais une révolution quand même. Qui a d'ailleurs détrôné Rüfüs de sa place de la présentation la plus longue...

La musique de Caifanes n'est pas du tout qualifiable de gothique mais ils sont considérés comme les The Cure latino, que ce soit pour leur look ou leurs sonorités. Jugés trop bizarres et même trop extrêmes pour la scène mainstream, ils ont d'ailleurs subi une certaine censure et ont commencé de manière très underground avant d'exploser en popularité. Le contexte historique est également notable : provenant d'une ère où le rock quel qu'il soit a été littéralement banni du Mexique pendant vingt ans, leur aura alternative a joué un rôle important dans la culture gothique et underground locale et sur le rock mexicain dans son ensemble, duquel ils sont désormais vus comme incontournables.

Néanmoins, malgré tout ça et malgré leurs 7 millions d'audieurs mensuels (alors même que tout un album est absent de la plateforme), ils semblent complètement inconnus en Europe. Je n'ai trouvé aucune trace d'un quelconque concert européen en pas loin de 40 ans de carrière. Bon, ok. Quelques jours après avoir écrit cette phrase j'ai trouvé des traces d'un concert en Belgique et un en Espagne. Un mois plus tard, dans une obscure vidéo, j'ai trouvé une autre date : le 28 août 1995, au Chesterfield, un petit café... parisien. Des traces de trois concerts européens, dont un en France. Des concerts qui datent d'avant ma naissance. Et qui, en réalité, n'ont au final jamais eu lieu. 

Actifs entre 1986 et 1996 puis depuis 2011, Caifanes proposent un mélange de rock alternatif et progressif, post-punk, légèrement new wave et psychédélique, infusé de folk et de sonorités mexicaines dont la cumbia (cf la dernière entrée de cet article). 

  

Sans être un groupe de musique traditionnelle ou spirituelle, le mysticisme est une part importante de leur identité. Musicalement, cela se manifeste à travers des sonorités tribales et folkloriques, mélangées à des guitares atmosphériques, mélodiques, lourdes et expérimentales, qui frôlent parfois la limite du metal, avec une voix qui peut être aussi puissante que délicate. Thématiquement, on retrouve fréquemment une imagerie liée au surréalisme, la transcendance, la mort, l'introspection, la sensualité et la sexualité, les questionnements existentiels, les sentiments forts, le voyage intérieur et extérieur, la connexion à soi, à la nature, au cosmos et au monde. On est donc sur un style profondément introspectif et poétique, tout en étant varié. Les ambiances qui en découlent sont le reflet de cette diversité : énergique, calme, mélancolique, atmosphérique, rêveur, énervé, sensuel, motivant, contestataire, mystérieux, spirituel... Caifanes ont de tout et le font très bien.  

Cette identité nationale/régionale, cette profondeur thématique et cette diversité musicale distinguent très fortement Caifanes de mes autres groupes de rock, new wave et 80's. Ils ont des choses en commun avec Indochine, Culture Club, New Order, Tool, et même Poets of the Fall et Crippled Black Pheonix, mais ils ont surtout des différences majeures, qui font qu'ils ne sont réellement équivalents à rien d'autre que j'écoute déjà. 

Sans même parler de cette voix juste magnifique que ce soit à 25 ou à 60 ans (et ce malgré quarante opérations pour des tumeurs de la gorge, plus impressionnant tu meurs !), et de ces paroles délicieusement poétiques qui peuvent être très intenses. Avec des engagements sociaux explicites, notamment en faveur des droits humains quels qu'ils soient et contre la corruption gouvernementale, la pauvreté, le manque d'éducation, les féminicides et violences faites aux femmes, le racisme et l'homophobie. Je viens à l'instant de lire une phrase dans interview : "on aime faire des choses qui rendent les gens heureux, qui les euphorisent". Et ça se voit. En concerts, qu'ils appellent d'ailleurs des rituels, ils invitent sur scène des fans, qu'ils appellent d'ailleurs alliés, et interagissent énormément de manière générale. Sur les réseaux, il y a beaucoup plus de photos des fans et de leur staff que d'eux-mêmes. Passion musicale et bienveillance, générosité, communion et humanisme. Que demander de plus ?

Ce qui me plaît dans le gothique

Je me rends compte que je n'ai jamais écrit de petite présentation de ce qui me plaît dans la culture gothique. Après presque 10 ans de blogging et plus de 16 ans de gothisme, il serait temps que je verbalise ma passion. Voici donc mon témoignage hautement personnel de ce qui m'attire tant dans la culture gothique, même après toutes ces années. Une manière de fêter la longévité de ce blog et de ma passion, mais surtout une lettre d'amour à cette culture, à sa richesse et à tout ce qu'elle m'apporte.



L'ESTHTÉTIQUE


J'ai toujours eu un rapport très abstrait à mes goûts vestimentaires et plus généralement esthétiques. "Les goûts et les couleurs ne se discutent pas" n'a jamais été aussi vrai. J'aime m'habiller comme je m'habille, tout en noir, avec plein d'éléments différents. J'aime que mon maquillage soit un mur de noir. Pourquoi j'aime ça ? Parce que. Ni plus ni moins. Une partie des goths aiment l'aspect spooky, flippant, étrange, rebelle voire macabre de cette esthétique. Perso je n'ai jamais pensé à ça de cette manière, je suis très déconnectée de cette vision. Je l'ai toujours trouvée belle, attirante, géniale à voir et à porter, mais je ne l'ai jamais liée à une expressivité flippante ou macabre. Non, l'esthétique goth me parle car elle me parle, c'est tout. De manière très profonde, innée, abstraite, instinctive. Vous voyez la mentalité "l'art pour l'art", le fait d'écrire de la poésie sans aucun autre but d'exister et que ce soit joli, sans y attribuer un quelconque message ou symbolisme ? Bah je pense pareil de mon esthétique vestimentaire goth.

Et avec cette esthétique, je m'amuse, je crée, j'assemble. Je m'approprie ses codes. Je prends un élément d'une tenue pour en faire une tenue différente, je multiplie les accessoires, je varie les formes, les textures, les longueurs. Je joue avec la symétrie et l'assymétrie. J'adapte aux saisons. Robes et jupes longues et courtes, t-shirts de groupes, hauts neutres, résille, jeans basiques ou pantalons en vinyl, vestes en cuir ou longs gilets. Et j'en passe. Du minimalisme au maximalisme, du super simple et décontracté au détaillé et giga stylé, en passant par tout ce qu'il a entre les deux. Soigneusement pensé et travaillé pendant des heures ou concocté cinq minutes avant de sortir. Avec ou sans maquillage, avec ou sans mes lunettes. Sans même parler des différentes branches : je suis casual et trad la plupart du temps, mais romantique à inspiration victorienne quand l'occasion se présente, et j'ai eu l'occasion de m'amuser avec du cyber et du médiéval aussi.

Mon style vestimentaire est intimement lié à la musique. En plus de ma collection de t-shirts à l'effigie de mes groupes préférés, la plupart de mes tenues sont inspirées, volontairement ou non, subtilement ou non, par la musique. Certains groupes m'inspirent des tenues à base de longues robes en velours et corsets, tandis que d'autres m'inspirent des pantalons en vinyl et des accessoires remplis de chaînes. J'ai également directement volé des éléments esthétiques à certains musiciens après être tombée amoureuse de ces idées qui ne m'avaient pas encore traversé l'esprit. Tiens d'ailleurs ça sera mon prochain sujet ! 

Même en achetant de nouveaux vêtements que très rarement, les possibilités sont infinies. Je m'habille également en métalleuse et ce que j'appelle psychédélique sombre (cf mes styles vestimentaires), mais c'est de très loin le gothique qui est le centre de ma créativité vestimentaire. Ci-dessous, petit échantillon de mes tenues préférées de cette année (avec une petite exception d'il y a trois ans).




LES THÉMATHIQUES


Croyez-le ou non, je n'aime pas du tout Halloween et je ne crois ni ne souhaite croire à aucune forme de religion, de paranormal, d'occultisme ou de pseudoscience. Par contre j'adore les vampires, les cimetières, les roses fanées, la nuit, le brouillard, les trucs pseudo-mystiques fictifs, l'introspection, la solitude, les ténèbres, la poésie, le macabre, le rêve d'immortalité d'un côté et l'acceptation de la mortalité de l'autre... Je ne suis pas du tout fan d'histoires d'amour, mais mettez-moi une romance sombre, mystérieuse et intense, et je suis aux anges. J'adore quand ces thématiques sont traitées dans ma musique (et plus largement dans l'art tout court), souvent de manière exagérée, ce qui créé une sorte de compréhension mutuelle et tacite entre l'artiste et l'auditeur. Bien entendu il y a un paquet de chansons sérieuses, réellement tristes ou lourdes, mais ça c'est comme n'importe où ailleurs. C'est pour ça que je veux m'attarder sur ces histoires ténébreuses qui sont à la fois sérieuses, car on aime vraiment ça, et pas sérieuses, car c'est évidemment surjoué et irréaliste. C'est parfois même fait avec un second degré évident. Il y a une sorte d'espiéglerie, de jeu avec la narration et l'identité que je ne retrouve dans aucun autre courant musical que j'écoute, en dehors de certaines branches spécifiques du metal. 


LA MUSIQUE

La musique gothique, en plus d'être d'une richesse inouïe, possède un magnétisme particulièrement unique. Chaque nouveau groupe que je découvre procure des sentiments à la fois nouveaux et familiers. La musique goth est réconfortante, elle me fait sourire, danser, vibrer, frissonner. 

La musique goth est à la fois minimaliste et maximaliste et j'adore tant cette dualité. Entre les titres qui ne ne cessent de me faire danser et chanter et les titres qui me transportent dans leurs histoires narratives ou leurs paysages sonores atmosphériques. La mise en avant de la guitare basse, utilisée non pas comme un accompagnement mais comme un instrument principal, me fait complètement planer et me remplit de joie, je me noie dans ces sonorités profondes à la texture irremplaçable. Je ne vais même pas essayer de décrire mes sentiments pour les mélodies aux guitares et au synthé, c'est juste trop compliqué. La batterie, généralement une drum machine minimaliste, a une sonorité très stable au sein de toute la musique, ce qui crée un sentiment de rythme et de familiarité. Au niveau des paroles, j'adore les thématiques variées allant du cliché au surprenant.

J'adore le fait qu'il n'y ait presque pas de styles de chant conventionnel, et qui sont des styles que je ne retrouve nulle part ailleurs. J'adore l'expressivité grandiloquente et théâtrale, remplie d'énergie dramatique, et j'adore son opposé avec des voix dont l'expressivité est contenue, des voix minimales, profondes, caverneuses, presque monotones, d'une éthéréalité tournée vers l'intérieur. Je suis particulièrement sensible à cette deuxième catégorie, qui comporte des voix qui m'obsèdent, me hantent, me foutent des frissons, m'hypnotisent, me fascinent.

Goth clubbing is a disappointment

For context, this is written with 7 years of experience in goth clubbing that is very specifically in Paris, France. 

Two weeks ago I went to a Twin Tribes concert after three years of being a huge fan. It was beyond perfect, and it motivated me to go to my first goth party in a year and a half. I really wanted to immerse myself a little more in my favourite music. I'm well aware that a concert and a nightclub don't have the same intensity, but still, it was nothing like I imagined.

Les soirées goth me déçoivent

Il y a deux semaines je suis allée au concert de Twin Tribes après trois ans à être super fan. C'était parfait, et ça m'a motivée à aller, cette nuit, à ma première soirée goth depuis un an et demi, histoire de prolonger le feeling, de baigner encore un peu plus dans ma musique préférée. J'ai complètement conscience qu'un concert et une boîte de nuit n'ont naturellement pas la même intensité, mais là, autant dire que je suis tombée d'assez haut.

Les soirées goth me déçoivent. Bon, quand je dis "les soirées", je parle surtout d'une en particulier. Je ne dirai pas laquelle car mon but n'est pas de dire "telle soirée spécifique est merdique", mais de partager je mon ressenti personnel qui s'applique à n'importe quelle autre soirée goth qui serait organisée comme celle-ci. 

Je n'ai que très peu fait l'expérience de la concurrence, parce que quand j'ai commencé en 2017, cette soirée-là était si bien qu'elle était une valeur sûre. Il n'était pas très utile de chercher mon bonheur ailleurs puisqu'il était juste là, accompagné une odeur de patchouli et de machine à fumée, si singulières, familières et réconfortantes.

Et puis les choses ont empiré.

La meilleure soirée de ma vie, celle qui se rapproche le plus de mon idéal, a fermé juste après mon premier et donc dernier passage en 2019. Bien qu'elle a toujours été imparfaite, la soirée dont je vous parle ici a longtemps été un refuge, je m'y sentais si bien. 7 ans plus tard, ce sentiment s'est clairement estompé.

Cette nuit, mon amie, que j'ai rencontré il y a 7 ans après un concert de She Past Away et avec laquelle j'ai partagé presque tous mes concerts et soirées goth depuis, est venue se looker chez moi. On papote, on écoute mes CDs pendant qu'on se maquille, on s'échange des accessoires. Puis on part pour Paris, on arrive vers minuit, avec elle et mon conjoint on est super contents d'être là. On danse une demie heure - une heure... et puis l'humeur dégringole.

Elle a quitté la soirée à 3h. Je suis restée jusqu'à la fermeture à environ 6h, parce que de toute façon mon premier train était à presque 7h. Mais de 3 à 6h, j'avais envie de chialer (premier degré) tellement je ne m'amusais pas. Je lui ai dit qu'elle n'avait rien raté du tout. Et ça me fend le coeur. J'aurai aimé lui dire qu'elle aurait dû rester, qu'elle a raté plein de bonnes chansons, que l'ambiance était super cool, mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.



Les gens


Il y a toujours eu des gens hors-sujet à cette soirée, mais là c'était le défilé des déguisements fantaisistes et des tenues fétichistes. Et avec, un comportement insupportable. J'ai connu les gens trop alcoolisés et les randoms qui arrivent déjà défoncés et qui sont un peu chiants, mais là c'est un autre niveau. D'une part, les très très nombreux bavards qui conversent toute la nuit par-dessus la musique, en sachant qu'il y a une terrasse faite pour ça et qu'on peut même entrer et sortir de la salle à loisir. D'autre part, les très nombreux lubriques (pas que les fetish d'ailleurs) qui font des actes sexuels à la vue de tous, parfois de manière réellement explicite. Je ne dirais pas que c'est traumatisant, je ne souhaite pas utiliser ce mot à la légère, mais ça me met sérieusement mal à l'aise. Si vous pensez "bah t'as qu'à pas regarder", non. C'est devenu si répandu qu'il est physiquement impossible de détourner le regard puisque ces gens sont partout autour de vous, jusqu'à même faire de vous la victime collatérale d'un coup de fouet (oui ça vient de m'arriver). 

J'ai vu ces comportements pour la première fois y'a deux-trois ans, j'étais choquée mais je me suis dis, bon, c'est juste un couple qui se tape un délire sans rien respecter, c'est chiant et dégoûtant mais bon, concentre-toi sur autre chose. Puis c'était de plus en plus. Puis c'était carrément partout. Et ça me dérange énormément, parce que ce n'est pas ce pour quoi je viens, ni même ce pour quoi les gens sont censés venir. Absolument rien dans la description de l'événement ne dit qu'il s'agit d'une soirée fetish ou sexuelle, mais pourtant c'est complètement toléré au point où ces pratiques se sont totalement démocratisées. 

Qu'on soit clairs, je ne suis pas en train de dire "ouin ouin le sexe existe beurk". J'encourage fortement les gens à explorer leur sexualité comme bon leur semble et à faire ce qu'ils veulent de leurs corps - mais sans moi, et dans les lieux qui y sont réellement dédiés. C'est une différence absolument cruciale. En ouvrant la porte à ça dans nos soirées, on ne respecte ni les gens qui n'ont rien demandé, ni l'intégrité de notre culture. Cette séparation est d'autant plus vitale dans le contexte de la sexualisation et fétichisation des femmes gothiques, dont j'ai moi-même été victime bien trop de fois pour compter. Dans nos vies courantes, on porte un corset ou du vinyl et tout le monde croit qu'on pratique du BDSM et compagnie. Les soirées goth sont censés être des espaces où on est libérées de ces préjugés, où on est véritablement comprises. Laisser la porte ouverte aux comportements sexuels créé un double irrespect : l'irrespect des personnes (surtout femmes) gothiques, qui ne sont plus en sécurité tant émotionnelle que physique, et l'irrespect de la culture gothique elle-même à travers l'acceptation voire l'encouragement de l'amalgame "gothique = sexe/fetish" qu'on essaie tant de combattre depuis toujours.

De manière très personnelle, je n'ai jamais compris l'idée selon laquelle une boîte de nuit est faite pour parler, boire, draguer, baiser, et accessoirement danser sur une musique dont on se fout un peu. Même à l'époque où ma connaissance n'était encore que théorique, c'était tout l'inverse de mon expérience : les goths vont en boîte pour danser sur leur musique préférée, et accessoirement discuter dans le respect des gens autour et de la musique. Cette approche a été clairement validée durant mes premières années de soirées, je ne sors pas ça de mon imaginaire. Maintenant, ces comportements du clubbing mainstream se sont progressivement infiltrés dans ma soirée, au point de la rendre inaccueillante, que dis-je, hostile, pour ceux qui comme moi sont là uniquement pour l'amour de cette musique bien spécifique et qui souhaitent, le temps d'une nuit, se concentrer sur rien d'autre que ça.


La musique


La soirée en question se veut, je cite, "gothique, batcave, post-punk". Et oui, en effet, il y a de ça, c'est indéniable. Mais il y aussi une floppée de musique non-goth, typiquement des tubes mainstream des années 80 et des trucs adjacents, peut-être moins mainstream mais toujours pas goth pour un sou. À l'époque, ces virées hors-sujet n'étaient des petits plaisirs ponctuels. Ils me faisaient rouler des yeux et me sortaient de l'ambiance, mais c'était tolérable. Maintenant ? Je sors d'une nuit où il y avait plusieurs heures de ça, probablement la moitié de toute la soirée. Alors même que ça n'a été annoncé nulle part. 

Ce qui me rend encore plus triste, c'est que c'est ce qui marche le mieux. Ces moments sont de très loin ceux qui ramènent le plus de monde, alors que c'est objectivement hors-thème.

Privilégier autant la musique non-goth à une soirée goth, en plus d'être un non-sens, est un bâton dans les roues à notre culture, car :

Il y a 5 ans, j'écrivais : "Je reprocherais juste aux DJs de trop tourner en rond, et de ne pas laisser une chance à la musique goth moderne ou aux petits artistes. Je me souviens d'une soirée où on a eu trois fois Alice des Sisters... et c'est rare qu'on entende des chansons modernes ou d'artistes peu connus."

Inutile de dire que ce point n'a fait qu'empirer. Je reconnais que ce soir j'ai été surprise d'entendre des chansons moins connues d'artistes connus. C'est un effort louable, mais il est immédiatement détruit par le reste qui ne suit pas. Car en faisant des heures de tubes des 80's archi-connus et pas goth, il y a encore moins de place pour les artistes goth moins connus.


Pourquoi ?

L'exploration infinie de No Man's Sky

Ça fait des années que je cherche un jeu d'exploration spatiale. Un truc plutôt réaliste, donc pas Outer Wilds, mais pas un truc trop axé gestion/stratégie, donc pas Stellaris. Star Citizen est, douze ans après son lancement, encore dans sa phase alpha (en plus d'être un mmo, donc de base pas pour moi), quant à Starfield, eh bien... disons que j'étais très hypée à sa sortie, mais j'ai abandonné après 30 minutes. Mi-2024, mon planning gaming "obligatoire" est terminé et a de la place pour des jeux optionnels : tester Cyberpunk 2077, redonner une chance à Starfield, ou bien tester No Man's Sky. Vous savez déjà quel a été mon choix.

No Man's Sky est un jeu qui, grâce à la génération procédurale, propose de visiter 18 quintillions de planètes. Si une planète était une banane, il faudrait 108 000 000 000 000 (cent huit mille milliards) de camions pour les transporter. Ça ne vous aide pas à mieux comprendre ce chiffre ? Moi non plus. Autant dire qu'en termes pratiques, le nombre de planètes dans ce jeu est infini.

Après une sortie qu'on ne saurait qualifier d'autre que de catastrophe, No Man's Sky a très longtemps été la risée du paysage vidéoludique. Sauf que près d'une décennie de mises à jour (gratuites !) plus tard, le jeu a bien évolué, et est désormais vu comme étant bon.

No Man's Sky repose principalement sur des mécaniques de craft et de survie, deux types de gameplay qui ne m'intéressent franchement pas. Je ne suis clairement pas la cible de ce jeu. Sauf que ça... je ne le savais pas en me lançant dedans. Moi on m'a dit "exploration spatiale", alors j'ai foncé. Droit dans le mur ? Non, loin de là.



TOURISTE ET PIONNIER

J'atteri sur la planète Otgr VII, au sein du système solaire nommé Sloots 2 et découvert par le joueur Neogod3 en 2018, dans la galaxie Euclide. C'est une planète hivernale et bien fournie, qui fait penser aux contrées enneigées de Skyrim. J'y mine mes premières ressources et installe ma première base, découvrant les mécaniques de craft et housing du jeu. Un tantinet rébarbatif, mais le résultat est sympa.

Liste de groupes metal

7 ans après ma liste de groupes gothiques, ma liste de groupes metal est enfin là ! Vraiment désolée pour tout ce délai mais compiler tout ça a été beaucoup plus chronophage que ça en a l'air, j'espère en tous cas que cette liste vous sera utile !

Dernière mise à jour : 15 août 2024

Bienvenue dans cette liste de groupes de metal !

Le metal étant une famille musicale extrêmement vaste, j'ai rassemblé les groupes par genre. Bien sûr, beaucoup de groupes incorporent des sonorités d'autres genres, donc deux groupes au sein d'un même genre peuvent sonner différemment. Ils sont similaires dans les grandes lignes : tempo, style général, type de chant, ambiance... mais les détails varient.

Cette liste n'est pas exhaustive et je fais régulièrement des ajouts.

Il s'agit uniquement de groupes que j'écoute personnellement : mon but n'est pas de faire une simple encyclopédie mais de vous conseiller de manière personnelle.

Bonus perso : les groupes annotés d'un ♡ sont mes grands préférés, et les groupes annotés d'un  sont ceux que j'ai vu en concert.


La liste se présente ainsi :

Groupe
Pays || Années d'activité || influences musicales ou thématiques notables
Chanson 1 - Chanson 2 - Chanson 3


Ci-dessous une liste des genres et sous-genres musicaux présents dans l'article avec une très courte présentation de leurs caractéristiques :

           Death metal


Death metal : rapide, brutal, growl (voix saturée, chant guttural)

Melodic death metal (melodeath) : focus sur des mélodies entraînantes et mémorables qui viennent équilibrer la brutalité du death


            Doom metal

Doom metal : lent, sombre, chansons longues, growl grave et chant clair

Death/doom : combine la brutalité du death avec la lenteur et l'obscurité du doom

Gothic death/doom : death/doom + esthétique gothique : sombre, mélancolique, poétique, théâtral, souvent avec une voix growlée masculine en duo avec une voix claire féminine

Atmospheric doom : lent, éthéré, souvent en chant clair, esthétiques et thématiques variées

Funeral doom : le metal le plus lent, sombre et minimaliste, d'inspiration funéraire

Doomgaze : doom metal + shoegaze, textures éthérées, variante du doom metal atmosphérique


Stoner / psychedelic doom : esthétique et inspiration stoner/psychédélique, guitares lourdes et denses, voix souvent claire

Sludge : variante agressive du stoner, catharsis, thématiques souvent crues et misanthropiques



            Black metal

Black metal : très rapide, incisif, guitares très saturées, batterie agressive, growl, voix souvent aigüe

Atmospheric black metal : chansons longues, rêveur, introspectif, utilisation ponctuelle d'autres instruments comme le synthé, le violon ou la guitare sèche

Blackgaze : black metal + shoegaze, textures éthérées, variante du black metal atmosphérique

            
            Le reste

Folk metal : majoritairement sur une base de death ou de black, utilisation importante d'instruments folkloriques (veille à roue, lyres, flûtes, violons, guitare sèche...), choeurs, thématiques et esthétiques historiques ou régionales (vikings, guerres, culture locale, nature...). Se décline en deux ambiances : solennel, contemplatif / festif, énergique

Metal symphonique : chant d'opéra, instruments symphoniques, esthétique épique ou théâtrale

Metal progressif : structures musicales non-conventionnelles et complexes, influences très diverses

Metal industriel : éléments électroniques, rythmes répétitifs et dynamiques

Tous les liens sont cliquables et vous redirigent vers un autre onglet YouTube.
Les groupes sont triés par genre, puis sous-genre, puis ordre alphabétique.

Let's go ! :)

Doom metal


-- Death/doom --



♡ Kaunis Kuolematon
Finlande || Depuis 2012 || funeral doom, black metal
Hyvästi - Syttyköön toinen aurinko - Hautajaiset - Peilikuva


♡ Kuolemanlaakso
Finlande || 2010 - 2023
Katkeruuden malja - Surun sinfoniaMe vaellamme yössä


♡ Swallow the Sun  
Finlande || Depuis 2000 || funeral doom, black metal

Le génie d'Elden Ring

J'ai joué à Elden Ring quelques mois après sa sortie, en été 2022. Quand j'aime une oeuvre, j'ai pour habitude de sauter sur mon blog pour écrire à son sujet, même avant l'avoir finie. Elden Ring, comme vous le voyez, a été le calme plat pendant deux ans. Je préfère recommander des oeuvres que j'ai aimées à fond, or j'estimais que mon expérience d'Elden Ring était trop mitigée pour qu'elle ait sa place ici.

Deux ans et un DLC plus tard, j'ai eu le temps de digérer cette aventure, de la voir avec du recul, et de faire la paix avec les grands points noirs qui m'ont frustrée. Dans cet article, qui est ma review gaming la plus longue et la plus personnelle, je souhaite expliquer ce que je n'ai pas aimé et pourquoi, mais surtout expliquer pourquoi Elden Ring est, malgré ses défauts, un chef-d'oeuvre incontestable.



Introduction


Elden Ring est le dernier jeu en date du studio japonais FromSoftware, mené par Hidetaka Miyazaki. Il est l'héritier de ses prédécesseurs, en particulier la trilogie Dark Souls mais aussi Bloodborne et un peu Sekiro, pour faire simple les jeux qu'on nomment "les Souls", qui se caractérisent par des combats volontairement difficiles qui forcent à l'apprentissage par l'erreur, un level design complexe et une histoire plus ou moins cryptique. Elden Ring est le premier Souls en monde ouvert, offrant au joueur une liberté inédite.

Je ne vais pas m'attarder sur l'histoire, car c'est, excusez mon langage, un joyeux bordel. C'est une histoire très riche et très complexe, avec un arbre généalogique à s'en donner des migraines et des concepts tellement étranges qu'ils échappent facilement à notre compréhension. En plus, je n'en saisis pas tous les détails. Néanmoins, dans les grandes lignes : une grande famille de demi-dieux se fait la guerre et a causé l'arrêt de la mort. Votre rôle est de devenir le Seigneur d'Elden, l'élu qui saura rétablir l'existence de la mort, en tuant les dieux s'il le faut, tout en naviguant les diverses factions politico-religieuses, les réalités sociales, les mensonges et révélations, les dilemmes et choix, et bien sûr les quêtes secondaires qui donnent de la profondeur aux habitants de ce monde.

Il est tout à fait possible d'adorer le jeu sans y avoir compris quoi que ce soit. Le coeur du jeu se trouve dans tout ce qui entoure l'histoire, c'est donc sous cet angle que je vais traiter le sujet.

Avec ses 25 millions de ventes et son prestigieux titre de Game Of The Year, Elden Ring est acclamé de toutes parts. Pourtant, tout en reconnaissant le génie du jeu, j'en suis ressortie partiellement déçue, frustrée, insatisfaite.


En surface, une expérience décevante


Des petites créatures aux demi-dieux, les ennemis sont légion dans Elden Ring. On dénombre pas moins de 140 types d'ennemis différents, ce qui est plus que chaque précédent FromSoft et plus qu'une poignée d'autres open worlds réunis - et c'est sans compter les ennemis ajoutés dans le DLC.

Elden Ring propose des combats qui sont les meilleurs de tous les Souls confondus, et même mieux, les meilleurs de tous les jeux confondus. Et il possède aussi le pire.

Sans rentrer dans les détails pour ne pas surcharger le propos, voici quelques notes que j'ai prises à l'époque au sujet de Margit, Gideon Ofnir, Maliketh, Elden Beast, Astel, les Gargouilles, Niall, Rennala... :