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Liste de groupes metal

7 ans après ma liste de groupes gothiques, ma liste de groupes metal est enfin là ! Vraiment désolée pour tout ce délai mais compiler tout ça a été beaucoup plus chronophage que ça en a l'air, j'espère en tous cas que cette liste vous sera utile !

Dernière mise à jour : 15 août 2024

Bienvenue dans cette liste de groupes de metal !

Le metal étant une famille musicale extrêmement vaste, j'ai rassemblé les groupes par genre. Bien sûr, beaucoup de groupes incorporent des sonorités d'autres genres, donc deux groupes au sein d'un même genre peuvent sonner différemment. Ils sont similaires dans les grandes lignes : tempo, style général, type de chant, ambiance... mais les détails varient.

Cette liste n'est pas exhaustive et je fais régulièrement des ajouts.

Il s'agit uniquement de groupes que j'écoute personnellement : mon but n'est pas de faire une simple encyclopédie mais de vous conseiller de manière personnelle.

Bonus perso : les groupes annotés d'un ♡ sont mes grands préférés, et les groupes annotés d'un  sont ceux que j'ai vu en concert.


La liste se présente ainsi :

Groupe
Pays || Années d'activité || influences musicales ou thématiques notables
Chanson 1 - Chanson 2 - Chanson 3


Ci-dessous une liste des genres et sous-genres musicaux présents dans l'article avec une très courte présentation de leurs caractéristiques :

           Death metal


Death metal : rapide, brutal, growl (voix saturée, chant guttural)

Melodic death metal (melodeath) : focus sur des mélodies entraînantes et mémorables qui viennent équilibrer la brutalité du death


            Doom metal

Doom metal : lent, sombre, chansons longues, growl grave et chant clair

Death/doom : combine la brutalité du death avec la lenteur et l'obscurité du doom

Gothic death/doom : death/doom + esthétique gothique : sombre, mélancolique, poétique, théâtral, souvent avec une voix growlée masculine en duo avec une voix claire féminine

Atmospheric doom : lent, éthéré, souvent en chant clair, esthétiques et thématiques variées

Funeral doom : le metal le plus lent, sombre et minimaliste, d'inspiration funéraire

Doomgaze : doom metal + shoegaze, textures éthérées, variante du doom metal atmosphérique


Stoner / psychedelic doom : esthétique et inspiration stoner/psychédélique, guitares lourdes et denses, voix souvent claire

Sludge : variante agressive du stoner, catharsis, thématiques souvent crues et misanthropiques



            Black metal

Black metal : très rapide, incisif, guitares très saturées, batterie agressive, growl, voix souvent aigüe

Atmospheric black metal : chansons longues, rêveur, introspectif, utilisation ponctuelle d'autres instruments comme le synthé, le violon ou la guitare sèche

Blackgaze : black metal + shoegaze, textures éthérées, variante du black metal atmosphérique

            
            Le reste

Folk metal : majoritairement sur une base de death ou de black, utilisation importante d'instruments folkloriques (veille à roue, lyres, flûtes, violons, guitare sèche...), choeurs, thématiques et esthétiques historiques ou régionales (vikings, guerres, culture locale, nature...). Se décline en deux ambiances : solennel, contemplatif / festif, énergique

Metal symphonique : chant d'opéra, instruments symphoniques, esthétique épique ou théâtrale

Metal progressif : structures musicales non-conventionnelles et complexes, influences très diverses

Metal industriel : éléments électroniques, rythmes répétitifs et dynamiques

Tous les liens sont cliquables et vous redirigent vers un autre onglet YouTube.
Les groupes sont triés par genre, puis sous-genre, puis ordre alphabétique.

Let's go ! :)

Doom metal


-- Death/doom --



♡ Kaunis Kuolematon
Finlande || Depuis 2012 || funeral doom, black metal
Hyvästi - Syttyköön toinen aurinko - Hautajaiset - Peilikuva


♡ Kuolemanlaakso
Finlande || 2010 - 2023
Katkeruuden malja - Surun sinfoniaMe vaellamme yössä


♡ Swallow the Sun  
Finlande || Depuis 2000 || funeral doom, black metal

Le génie d'Elden Ring

J'ai joué à Elden Ring quelques mois après sa sortie, en été 2022. Quand j'aime une oeuvre, j'ai pour habitude de sauter sur mon blog pour écrire à son sujet, même avant l'avoir finie. Elden Ring, comme vous le voyez, a été le calme plat pendant deux ans. Je préfère recommander des oeuvres que j'ai aimées à fond, or j'estimais que mon expérience d'Elden Ring était trop mitigée pour qu'elle ait sa place ici.

Deux ans et un DLC plus tard, j'ai eu le temps de digérer cette aventure, de la voir avec du recul, et de faire la paix avec les grands points noirs qui m'ont frustrée. Dans cet article, qui est ma review gaming la plus longue et la plus personnelle, je souhaite expliquer ce que je n'ai pas aimé et pourquoi, mais surtout expliquer pourquoi Elden Ring est, malgré ses défauts, un chef-d'oeuvre incontestable.



Introduction


Elden Ring est le dernier jeu en date du studio japonais FromSoftware, mené par Hidetaka Miyazaki. Il est l'héritier de ses prédécesseurs, en particulier la trilogie Dark Souls mais aussi Bloodborne et un peu Sekiro, pour faire simple les jeux qu'on nomment "les Souls", qui se caractérisent par des combats volontairement difficiles qui forcent à l'apprentissage par l'erreur, un level design complexe et une histoire plus ou moins cryptique. Elden Ring est le premier Souls en monde ouvert, offrant au joueur une liberté inédite.

Je ne vais pas m'attarder sur l'histoire, car c'est, excusez mon langage, un joyeux bordel. C'est une histoire très riche et très complexe, avec un arbre généalogique à s'en donner des migraines et des concepts tellement étranges qu'ils échappent facilement à notre compréhension. En plus, je n'en saisis pas tous les détails. Néanmoins, dans les grandes lignes : une grande famille de demi-dieux se fait la guerre et a causé l'arrêt de la mort. Votre rôle est de devenir le Seigneur d'Elden, l'élu qui saura rétablir l'existence de la mort, en tuant les dieux s'il le faut, tout en naviguant les diverses factions politico-religieuses, les réalités sociales, les mensonges et révélations, les dilemmes et choix, et bien sûr les quêtes secondaires qui donnent de la profondeur aux habitants de ce monde.

Il est tout à fait possible d'adorer le jeu sans y avoir compris quoi que ce soit. Le coeur du jeu se trouve dans tout ce qui entoure l'histoire, c'est donc sous cet angle que je vais traiter le sujet.

Avec ses 25 millions de ventes et son prestigieux titre de Game Of The Year, Elden Ring est acclamé de toutes parts. Pourtant, tout en reconnaissant le génie du jeu, j'en suis ressortie partiellement déçue, frustrée, insatisfaite.


En surface, une expérience décevante


Des petites créatures aux demi-dieux, les ennemis sont légion dans Elden Ring. On dénombre pas moins de 140 types d'ennemis différents, ce qui est plus que chaque précédent FromSoft et plus qu'une poignée d'autres open worlds réunis - et c'est sans compter les ennemis ajoutés dans le DLC.

Elden Ring propose des combats qui sont les meilleurs de tous les Souls confondus, et même mieux, les meilleurs de tous les jeux confondus. Et il possède aussi le pire.

Sans rentrer dans les détails pour ne pas surcharger le propos, voici quelques notes que j'ai prises à l'époque au sujet de Margit, Gideon Ofnir, Maliketh, Elden Beast, Astel, les Gargouilles, Niall, Rennala... :

The Boys, une super-satire démesurée

Réservé à un public adulte. Présentation garantie sans spoilers.

Les super-héros me repoussent, j'ai une faible tolérance à la violence et au gore, et le sexe me fait vite lever les yeux au ciel. Pile poil ce qui fait le sel de The Boys, série que je connais de nom depuis longtemps mais que je n'ai jamais tenté de regarder. Un trailer m'a même convaincue que ce n'était vraiment pas pour moi. Et pourtant, motivée par mon conjoint qui en est fan depuis sa sortie en 2019 et par l'arrivée imminente de mon chouchou Jeffrey Dean Morgan en saison 4, j'ai quand même lancé le premier épisode... et pouf, me voilà en train de tout dévorer. 

Je me connais mal, ou bien cette série est faite d'une façon qui fait que j'adore ? On va voir ça ensemble, mais spoiler, c'est la deuxième option.


Depuis de nombreuses décennies, Vought International héberge des super-héros. La compagnie domine la vie américaine : les Supes (ou Supers en français) aident la population mais aussi la divertit avec des films d'action, des films porno, des télé-réalités, des jouets, de la musique, des restaurants... Dans cette version alternative et sci-fi-esque de notre époque, ces humains nés avec des facultés hors du commun sont en fait monnaie courante. Certains se démarquent par leurs pouvoirs encore plus exceptionnels, ce qui leur vaut le privilège de faire partie de l'équipe d'élite de Vought, les Seven. 

Il existe encore des humains normaux, comme par exemple Hughie, simple vendeur de matériel électronique. Sa petite vie tranquille est bouleversée lorsqu'il se trouve dans un violent accident causé par un Supe. Les choses ne font qu'empirer quand il se fait recruter par Billy Butcher, leader des Boys, un petit groupe qui oeuvre pour faire tomber les super-héros.



Super-héros vs anti-héros

Côté super-héros, l'élite de Vought est composée de Starlight qui manipule l'électricité, la combattante Maeve, le ninja Black Noir, l'homme-poisson Deep, l'homme invisible Translucent, et A-Train, dont la spécialité est la course à vitesse grand V. D'autres Supes, certains dans le fond et d'autres au centre de l'histoire, font leur apparition au cours de l'aventure.


Et bien sûr, une équipe n'est rien sans son capitaine : Homelander. Armé de ses yeux qui tirent des rayons laser et voient à travers les murs, en plus d'être capable de voler, il est la figure patriotique par excellence, tout le monde l'adore et le respecte. Il est de loin le plus parfait, porteur de valeurs idéales, sauveur de la veuve et de l'orphelin, d'une exemplarité sans failles... enfin... que d'apparence. Je ne vais pas rentrer dans les détails au risque de spoiler le (dé)plaisir de la découverte progressive de ce type, mais il n'y a pas plus détestable, plus glauque, plus flippant, plus malsain que lui. Chaque épisode le fait tomber toujours plus bas dans mon estime, et quand on se dit qu'il ne peut pas faire pire, et bah siiiiiiiiiii !!!!!!!!!



Stellarblade

Game Awards, BAFTA, State of Play, Summer Game Fest, Gamescom, anciennement l'E3... depuis plusieurs années, je suis assidûment les diverses conférences gaming. Néanmoins, mon intérêt principal est de voir les nouveautés des studios et licences que je connais déjà. Je suis très ouverte aux nouvelles découvertes, mais rares sont les jeux qui m'ont séduite avec seulement un trailer, surtout s'ils proviennent de studios dont je ne sais rien. Je veux dire par là qu'un nouveau jeu me tombe rarement dessus par pure surprise... jusqu'au jour où, dans la masse de jeux qui ont l'air de tous se ressembler ou de n'être pas faits pour moi, j'ai découvert Stellarblade. J'en ai tout de suite vu le potentiel... et je n'ai pas été déçue.

Stellarblade (ou StellarBlade, ou Stellar Blade, au choix) est le premier jeu console du petit studio coréen ShiftUp, qui ne s'occupait jusqu'ici que de jeux mobiles à destination du marché national. Qu'a-t-il de spécial pour m'avoir séduite aussi facilement ?


Dans un futur indéfini mais résolument lointain, la Terre est envahie par la race alien des Naytibas. Les quelques humains qui n'ont pas fui la planète vivent dans la petite cité de Xion (oui, comme dans Matrix) ou mènent une vie totalement solitaire dans le désert. Le joueur incarne Eve, une combattante descendue sur Terre pour tenter d'éradiquer une bonne fois pour toute les Naytibas - une tâche qui se complexifie à mesure que l'on découvre certaines vérités pas faciles à avaler...

On est sur une histoire sci-fi très classique, qui a peu de surprises à offrir. Elle est néanmoins efficace et bien exécutée : un certain nombre de thématiques (vie, mort, religion, art, histoire, humanité...) sont abordées de manière intéressante et on sent très bien le monde évoluer avec nos actions. 

En ce qui concerne les personnages, les développeurs ont abandonné toute subtilité pour les prénoms de Eve et Adam, mais heureusement pas pour les personnages eux-mêmes. Eve est une femme talentueuse et indépendante, elle n'a pas la langue dans sa poche et est très, très déterminée et rigoureuse, une véritable Lara Croft 2.0. Adam, de son côté, est un accompagnateur chaleureux et bienveillant, dont les touches d'humour sont toujours bienvenues. Bien qu'ils ne se connaissaient pas avant le début du jeu, et malgré leurs notables différences de personnalité et de vécu, le duo s'entraide et apprend l'un de l'autre. En ce qui concerne Lilly, jeune bricoleuse-ingénieure qui nous rejoint au cours de l'aventure, elle est dynamique et positive sans être naïve, chiante ou trop bavarde. Enfin, le jeu d'acteur est (en anglais) très bien tout du long. Et mention spéciale au design de certains PNJs, si futuristes qu'ils en deviennent positivement loufoques et dépaysants.

The Walking Dead : vivre à tout prix

Réservé à un public mature. Présentation garantie sans spoilers.

Atlanta, 2010. Des gens se transforment en morts-vivants et mordent d'autres personnes qui se transforment à leur tour. L'origine de ce fléau est inconnue, mais telle une épidémie, il se propage dans tout le pays à une vitesse folle. Le gouvernement s'effondrent. Le chaos est total. C'est, de toute évidence, la fin du monde tel quel nous le connaissons. Qui réussira à survivre ?


Pendant des années, je pensais que Walking Dead était une série sanguinolente qui prône la violence, une série faite pour des ados en manque de sensations fortes qui se réjouissent à la vue des zombies qui mangent des humains et des gens qui s'entretuent pour un rien. Après tout, le seul personnage que je connaissais de vue et de nom avait pour arme préférée une batte de baseball entourée de fil barbelé ! 

Pendant des années, j'ai jugé un livre à sa couverture. Et je n'en suis pas fière, parce que mes préjugés sont très loin d'être fondés.

Dans la première moitié de l'année dernière, Walking Dead est devenue l'une de mes séries préférées de tous les temps. Une claque totale, pour bien des raisons...


Oui, The Walking Dead est une série de zombies, oui on y tue des zombies et oui il y a de nombreux combats avec beaucoup d'action trépidante et fun... mais le thème central de la série, c'est de très loin l'être humain.

L'histoire globale se déroule en deux étapes. Tout d'abord, survivre dans un monde totalement écroulé par une menace que personne ne peut contenir ni même comprendre. Puis, une fois que le chaos initial est passé et qu'une habitude de survie s'installe, on assiste à diverses tentatives de reconstruire une vie en communauté. Reflet de la diversité des mentalités humaines, ces nouvelles micro-sociétés sont variées : démocraties et dictatures, égalité et privilège, liberté et servitude, vie autonome et travail pour un supérieur, royaumes et sectes... Et si on dézoome la société pour en prendre les humains dans leur individualité, cela ne fait que multiplier les thèmes : cruauté, colère, bienveillance, pardon, échecs et réussites, espoir et désespoir, amour et haine, amitié et discorde, art et créativité, et, oui, même le cannibalisme.


Bien sûr, explorer des thèmes intéressants c'est bien, le faire avec des personnages crédibles, c'est mieux. Et sur ce point, Walking Dead ne déçoit pas du tout. Les personnages sont vraiment très nombreux et très marquants.

Côté protagonistes, le héros incontesté est le personnage principal d'origine, Rick Grimes. Il est de loin ma plus grande claque d'acting, Andrew Lincoln le joue tellement à la perfection ! Sa prestance, son expressivité, son intensité émotionnelle, ses moments de bonté et ses moments de désespoir - Rick est tout simplement légendaire.

X Files, entre croyances et vérités

Présentation garantie sans spoilers

Dana Scully est assignée à Fox Mulder, confrère agent du FBI à la réputation d'être... perché. Et pour cause : génie du profiling, il s'occupe d'enquêtes non-élucidées dont la réponse se trouve selon lui dans le paranormal. Scully a pour objectif d'expliquer par A+B que les enquêtes de Mulder sont une perte d'argent car le surnaturel n'existe pas, mais son esprit rationnel et scientifique va être de plus en plus confronté à des situations inexplicables.

L'iconique duo va vivre des aventures aussi farfelues qu'exaltantes et dangereuses... et va, petit à petit, découvrir les sombres secrets du gouvernement qui menacent l'humanité entière.


Le générique d'X Files est extrêmement culte. Ses images sont étranges, sa musique est mystérieuse et angoissante. Néanmoins, cette source d'un certain malaise devient au fil des saisons une source de réconfort. À l'image de Bloodborne, plus on sombre dans le bizarre, plus on s'y sent chez soi. 

Même 30 ans plus tard, X Files est une série très spéciale...




Vue d'ensemble 

217 épisodes et deux films, c'est beaucoup. Et pourtant, aucun ne laisse indifférent. Certains épisodes sont meilleurs que d'autres, bien sûr, mais aucun n'est ennuyant ou sans intérêt, pour des raisons que je vais aborder au fur et à mesure de cet article.

La série est composée à deux-tiers d'épisodes de type "monstre de la semaine", qui fonctionnent indépendamment des autres et au cours desquels le duo fait face à une menace en particulier : aliens, abductions, ovnis et tout le tralala sci-fi, mais aussi monstres en tout genre, créatures issues de mythes du monde entier, menaces invisibles ou incompréhensibles, humains aux facultés surhumaines, ésotérisme, phénomènes paranormaux divers, etc.

Le dernier tiers de la série est composé d'épisodes de type "mythologie" : un fil rouge qui traverse les saisons et met à contribution quelques autres personnages clé, en développant grandement aussi bien l'univers que les histoires individuelles. Au programme : véritable invasion extraterrestre à échelle mondiale, vaste complot gouvernemental, société secrète élitiste, expériences sur humains et péripéties complexes où la confiance est aussi indispensable que dangereuse.


Une créativité à toute épreuve


Les épisodes "monstre de la semaine" sont très variés et regorgent de créativité, qu'ils soient mystérieux, horrifiques, glauques, pleins d'action ou au contraire plus atmosphériques. À cela s'ajoutent diverses expérimentations qui jouent avec les techniques de tournage et d'écriture pour faire sortir la série de ses propres codes. Pour n'en citer que quelques-uns : univers parallèles, voyages temporels, narration de la vie d'un personnage, épisode majoritairement en plan-séquence, double-épisode diffusé comme un film, pseudo-documentaire... L'humour et même l'autodérision sont également de mise. En effet, X Files sait se jouer de son statut de série à la fois populaire et intense et n'hésite pas à arrêter de se prendre au sérieux le temps de quelques épisodes, et le résultat est toujours au rendez-vous. Les épisodes expérimentaux, qu'ils penchent du côté sérieux ou du côté humoristique, font partie intégrante de l'ADN de la série. 

Les épisodes de la mythologie, eux, brillent dans leur complexité. Ils donnent beaucoup de profondeur à l'univers et forment une histoire passionnante, très dense mais tout à fait digeste, et mettent en lumière les quelques personnages récurrents mis en retrait durant les monstres de la semaine. 

X Files est véritablement bâti sur cette rotation entre épisodes indépendants et épisodes de la mythologie, entre intensité dramatique et délires humoristiques, entre construction conventionnelle et excentricités. Pour faire un parallèle avec le monde du jeu vidéo, X Files est comme Final Fantasy : la constance c'est le changement.

DÉCOUVERTES MUSICALES - 2023

MES DÉCOUVERTES 

MUSICALES 

2023


Mon 2021 a été calme, mon 2022 l'a été encore plus, mais mon 2023 l'a été un peu moins. Si l'année dernière mes stats Spotify ont indiqué un total de 380 heures d'écoute, cette année le compteur affiche 407 heures. Plus d'heures d'écoute et deux fois plus de découvertes, pourtant je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit le cas - la faute revient probablement à l'exceptionnelle qualité desdites découvertes, que j'ai écouté très, très souvent...

Death Stranding a été une expérience gaming majeure de cette année, mais aussi une expérience musicale majeure, car le jeu m'a fait découvrir plusieurs artistes dont un en particulier qui a juste révolutionné mon expérience musicale. Alors accrochez-vous, parce que vous n'échapperez pas aux multiples mentions de ce jeu... ;)


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LOW ROAR

Post-rock, expérimental, ambient  USA


Les premières secondes de Death Stranding s'ouvrent sur une chanson de Low Roar, marquant le début d'une puissante et durable histoire d'amour – vidéoludique d'un côté, musicale de l'autre. 

Low Roar est l'alias de Ryan Karazija, dont la vie personnelle l'a mené à troquer la chaleur de la Californie pour le froid de l'Islande. C'est durant ses premiers mois d'expatriation que Ryan a enregistré son premier album, dans sa cuisine, sans aucune ambition et sans se douter qu'il allait composer une discographie unique qui serait reprise dans un jeu vidéo de nul autre que Hideo Kojima, légende de son domaine.

J'ai rarement vu un artiste qui résiste autant à la classification que Low Roar. Post-rock, dream pop, folk rock, indie rock, ambient, expérimental... tant de qualificatifs qui, je trouve, n'arrivent pas à saisir la complexité de cette discographie.

Low Roar, ce sont des chansons où des sonorités électroniques expérimentales et minimales côtoient le piano et la guitare acoustique. À cela s'ajoute une complexe structure multi-couche et une utilisation de boucles hypnotiques, pour un résultat original et planant. Le tout est porté par la voix de Ryan, vulnérable, au timbre rare, presque étrange, et à l'allure plutôt androgyne. Une voix envoûtante, obsédante et absolument divine. Combinée à des paroles très intimes et intelligentes, elle ne fait que rendre le tout particulièrement poétique et délicat. Chacun des cinq albums est un voyage très atmosphérique qui flirte avec le psychédélique.

Entre délicatesse poétique, expérimentations surréalistes et atmosphère éthérée, Low Roar un artiste au charme difficilement descriptible et complètement magnétique.

Pour couronner le tout, les vidéos témoignent facilement de sa passion mais aussi de sa chaleur humaine. Ses concerts sont des moments d'une convivialité et d'une douceur rares, avec communication, anecdotes, rires, moments acapella et même invitations récurrentes de membres du public à chanter en duo. Je connais quelques artistes qui ont une approche similaire, mais des Ryan Karazija, des Low Roar, il n'y a clairement pas deux. 

Une histoire d'amour débutée grâce à Death Stranding en janvier 2023, trois ans après la sortie du jeu... et trois mois après le décès de Ryan, emporté par une pneumonie à tout juste 40 ans. Low Roar est un artiste que je ne pourrais jamais voir sur scène. Pour l'amoureuse des concerts que je suis, faire face à ce fait accompli et inaltérable me brise le coeur. Comme un passage de Death Stranding l'exprime si bien, "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles". C'est pourquoi ce décès m'affecte tout particulièrement, mais c'est aussi pourquoi je souhaite apprécier Low Roar aussi pleinement que possible.

Voilà huit ans d'affilée que j'écris ces découvertes musicales. Ces articles sont en général lus par une petite vingtaine de personnes, comparé à des milliers, voire dizaines de milliers, pour mes autres articles. Nombreux doivent être ceux qui pensent que je perds mon temps, mais je ne suis pas de cet avis. C'est bien parce que "les gens, les idées, les connexions sont des choses si fragiles" que je souhaite exprimer et partager ma fascination pour Low Roar et mon amour pour tous les autres artistes que je connais et qui rythment mon quotidien, avant que moi aussi je rejoigne, comme Ryan, l'autre côté. 

Ryan est décédé alors qu'il avait presque terminé son sixième album. Son collaborateur nous a assuré que celui-ci sera publié posthumément, quelque part en 2024. Un sixième et dernier voyage, qui pourra alléger le vide soudain, la frustration d'occasions manquées et la manière particulièrement sombre dont s'est terminé son dernier album : un "bye bye, this is goodnight", dans une chanson qui traite de la difficulté à se séparer d'un être aimé. Une prémonition qui fait froid dans le dos...

Néanmoins, les lignes qui décrivent Low Roar à la perfection sont bien plus positives : I'll make you feel, I'll make you fly, on top of the world, smothered in light // It's a love that you cannot replace, a moment caught in time and space, I'm just thankful that I met you, babe...

À écouter également : I'll make you feel – Nobody Else – Tonight, Tonight, Tonight – Feel like dying – PatienceBonesDavidFucked UpVampire on my Fridge



WOODKID

Pop orchestrale, industriel, électronique – France


Kojima a encore frappé, puisque voilà un deuxième artiste découvert grâce à Death Stranding.

Entre grandiloquence orchestrale et dureté industrielle, les deux albums de Woodkid sont assurément des perles d'originalité. L'artiste français, qui a également été réalisateur pour nulle autre que ma reine Lana del Rey, n'hésite pas à mélanger musique électronique et orchestre symphonique, en plus d'utiliser des sons produits par des machines. Qu'il soit puissant et épique ou au contraire intimiste et minimal, le résultat est toujours saisissant et correspond parfaitement à la voix généralement grave et toujours pleine d'émotion de son vocaliste.