Comment j'ai découvert le goth et le metal
Ceci est une sorte de biographie-mémoire qui relate ma découverte du gothique et du metal. C’est personnel, c'est assez long et c'est rempli de références musicales. Cependant, mon but n’est pas de raconter toute mon évolution en tant que goth et métalleuse, mais d’en raconter seulement la découverte et les premiers moments.
Comment j'ai découvert le goth et le metal
Quand j’étais en primaire, je n’écoutais que très peu de musique. J’étais (et je suis toujours) très fan d’Indochine et de t.A.T.u, j’adorais aussi Priscilla (vous vous souvenez d'elle ?) ainsi que quelques chansons de Shakira, Britney Spears ou encore le trio Disney Channel formé par Miley Cyrus, Selena Gomez et Demi Lovato, mais c’était tout. Ma génération a grandi avec des chaînes de télé musicales, mais contrairement à mes camarades, rien de ce qui y passait me plaisait. J’écoutais donc peu de musique. Puis j’ai découvert le goth et metal.
Tout a commencé quand j’étais en CM2.
J’avais 10 ans (9 à la rentrée, étant née en octobre). Avec ma bande d’amis, on aimait bien les mangas. Je ne sais plus si c’était parce qu’il était dans la bibliothèque de la classe ou si c’était un ami qui me l’a fait découvrir (mais j’ai l’impression que c’était plutôt la première option) : je me suis retrouvée à lire Death Note. Avant tout, j’ai surtout eu un coup de foudre sur la couverture du tome 4, puis j’ai lu la saga. Et sur le tome 4, c’est un artwork d’un des personnages, Misa Amane. Immédiatement, je me suis vue en elle : petite blonde aux yeux bleus avec des vêtements bizarres.
Je fais partie de ces premières générations qui avaient des cours d’informatique à l’école. J’étais vachement douée, je comprenais tout très vite, alors je terminais les tâches à faire très vite, ce qui me laissait du temps libre pour explorer l’ordinateur. Ces années-là étaient mes premiers contact avec internet (à la maison j’avais un ordinateur mais pas de connexion). Lors d’un de ces moments de temps libre, j’ai cherché des images de Misa Amane à mettre en fond d’écran. Et dans mes recherche, un mot revenait souvent : "gothic". Que voulait dire ce terme ? J’ai cherché, et les résultats m’ont mené au début d’une histoire d’amour sans fin.
Mes souvenirs de la fin de l’école primaire sont plutôt flous, mais ce qui est sûr, c’est qu’une fois avoir découvert le mot "gothic", tout ce que j’ai lu dessus m’a plu. Dès que je pouvais, j’épluchais les blogs et forums, je m’émerveillais sur Google Images. Je me reconnaissais déjà dans une partie des aspects de la culture goth (attrait pour la littérature et la poésie, la solitude et le calme, la réflexion, l’écriture), et l’autre partie, que je ne connaissais pas (la musique, l’esthétique vestimentaire, le cinéma) me plaisait déjà, j’avais l’ardente envie d’en savoir plus.
Comme j’ai dis, mes souvenirs de l’école primaire sont plutôt flous. Alors mon souvenir suivant, c’est qu'au début du collège j’étais déjà très fan de Diva Destruction (que ma meilleure amie de l’époque détestait car "ça fait peur, on dirait que c’est des fantômes qui chantent") et de London After Midnight (dont j’ai un souvenir clair du fait qu’ils m’aient accompagnée en 2012 sur l’autoroute anglaise), deux perles de la darkwave et du goth rock que je chéris très fort onze ans plus tard.
Le goth et le metal sont deux cultures biens distinctes, mais je ne peux pas les dissocier, puisque je les aime au même niveau, et je ne peux surtout pas dissocier les deux dans le cadre de ce mémoire, puisque j’ai découvert les deux à la même période.
Mes souvenirs de ma découverte du metal sont inexistants. J’ai l’impression d’avoir toujours vécu avec, je n’ai pas de souvenir précis. Toujours est-il qu’au tout début du collège, Evanescence étaient le rois de ma vie et Amy Lee en était la déesse absolue, que j'ai découverts en 2010 grâce aux Éternels d'Alyson Noël, LA saga littéraire de mon adolescence. J’adorais aussi Lacuna Coil, et le lavage de cerveau que m’a imposé le christianisme m’a rendue honteuse d’aimer des groupes trop rapprochés des thématiques de la mort et du diable, tels que Therion (ou Blutengel, du côté goth). Je me souviens aussi avoir été extrêmement amoureuse du Plague of the broken-hearted de Whispers of Wonder, chanson dans laquelle je noyais mes nuits.
Et puis est venu Draconian. À la jonction entre la musique du metal et la littérature et l'élégance du goth, Draconian me fascinaient. Pourtant, j’en écoutais très peu, car j’avais du mal à aimer le growl. Au tout début, dans ma playlist, il n’y avait que Morphine Cloud. Puis est venu The Cry of Silence. En parallèle, il y avait Theatre of Tragedy, avec leur captivant Siren, et leur A Rose for the Dead et Der tanz der Schatten, qui ressemblaient au Cry of Silence. Je vivais avec ce préjugé que la langue allemande était terriblement moche, mais sur cette chanson, ça passait (plus tard, au lycée, le Kleiner Engel de Staubkind m’a définitivement fait changer d’avis).
Mes goûts en matière de metal étaient dispersés dans tous les sens, je n’y connaissais encore pas grand-chose aux genres musicaux. Si j’aimais une chanson, je la mettais dans mon mp3, peu importe le reste de la discographie de l’artiste. C’est comme ça que je me suis retrouvée avec une playlist qui regroupait du Evancescence, du Draconian, du Within Temptation et des openings metal d’animes.
C’est vers le milieu du collège, vers donc 12-13 ans, que j’ai commencé à m’intéresser plus en profondeur à la musique gothique dite traditionnelle : Joy Division, Siouxsie, Bauhaus, Sisters of Mercy. C’est à ce moment-là que j’ai également découvert le roman Alexia, quand nous étions morts de Francesc Miralles. Ce roman a consolidé mon amour et ma curiosité insatiable de musique gothique - en plus de faire naître en moi un amour des cimetières. Je me souviens quand, pendant une heure de cantine, au lieu de jouer dehors, j’étais restée (illégalement) adossée au mur dans un couloir du collège, ce livre sous les yeux...
Tant qu’on y est, parlons un peu littérature. J’écris des poèmes depuis aussi longtemps que je m’en souviens. Mais ma découverte de la culture goth m’a fait découvrir Charles Baudelaire, qui devint rapidement l’auteur phare de ma vie. Alors j’étais là, du haut de mes 12 ans, à lire les Fleurs du Mal en pdf, sans tout comprendre, mais en comprenant tout de même bien plus que ce que mes camarades auraient compris... Et ça m’a mené à une forte volonté d’écrire moi-même. Le soir, dans ma chambre, j’allumais des bougies et j’écrivais des poèmes (fort ridicules) armée de mon éternel stylo plume et de la sombre musique instrumentale d’Adrian von Ziegler.
Pendant mes années collèges, j’adorais m’investir dans la culture goth. J’ai, par exemple, confectionné un petit carnet qui explique ce qu’est et n’est pas la culture goth. Avec le recul, ce carnet n’était pas assez nuancé, pas assez complet - mais c’est avec l’expérience qu’on acquiert les connaissances, non ? Je donnais ce carnet à mes camarades de classe, histoire de les instruire, ces pauvres ignorants qui ne jurent que par le rap...
La couverture du carnet en question - j'aurai aimé vous en montrer le contenu, mais malheureusement je n'arrive plus à remettre la main dessus |
Lorsque j’ai eu mon premier ordinateur avec internet, j’étais en 5ème, j’avais 13 ans. Je me souviens m’être inscrite sur un forum français pour gothiques. On m’a rapidement virée, car 1. je refusais de mettre une photo de moi à cause de mon âge ce qui faisait que 2. on ne me croyait pas quand je disais que j’avais 13 ans, car d’après eux, j’écrivais trop bien (j’ai ce clair souvenir d'un membre du forum qui m’a dit que j’écrivais comme quelqu’un de 28 ans - comble de l’ironie, je n’ai toujours pas 28 ans !). Et c’est vrai, jusqu’à aujourd’hui je refuse catégoriquement l’écriture abrégée, je n'écris que des phrases complètes et ponctuées, et, par chance, je suis quasi imbattable en orthographe. Toujours est-il qu’on m’a virée de ce forum. Coup dur pour Nephy. Alors j’ai lancé mes propres forums, et j'y écrivais, entre autres, des articles de vulgarisation sur la culture gothique - les ancêtres de mes articles ici. J'avais aussi un Skyblog à propos de tout et n’importe quoi. Je me souviens y avoir recommandé The Crow, que j’avais regardé dès que j’ai eu mon ordinateur, et dont une vidéo de fan m'a fait découvrir London After Midnight.
Les années collège, c’est aussi les années club manga. Mon amour envers Death Note, Love Hina et les épisodes de Naruto m’a menée à m’inscrire au club manga du collège, qui était dirigé par un de mes profs de français et le documentaliste. Ca m’a mené à m’intéresser à la musique japonaise : je suis tombée, une fois, sur une vidéo intitulée "mes groupes japonais préférés". Cette vidéo (et les recherches qui l’ont suivi) m’a fait découvrir des groupes comme X JAPAN, Sadie, Kiryu, the GazettE, Alice Nine, NEGA. Ces trois derniers ont été des piliers dans ma transition vers un metal bien plus extrême que ce que j’ai pu écouter jusque là, avec aussi plus d’organisation dans mon approche aux artistes et à leurs albums.
En parallèle, avec le club manga, on faisait du cosplay - et mon cosplay de Misa Amane (voir la photo) a été la toute première "tenue gothique" de ma vie. J’ai ensuite (ou avant ?) essayé de faire quelques DIY, quelques customisations - dont un collier à clous avec des vrais clous (une terrible idée qui m’a valu d’avoir un "problème psychiatrique" d’après ma psychologue).
La customisation était une chose, et ma "transition" vers des tenues gothiques s'était déjà fait dès le début du collège (ma tenue préférée à ce moment-là était un top tartan noir-violet et un jean sur lequel j’accrochais une chaîne), mais mon cosplay de Misa était un premier pas vers et un échappatoire vers l’esthétique vestimentaire gothique de mes rêves, que je n’ai pu adopter presque librement et bien plus joliment qu’à mon entrée à l'université.
La customisation était une chose, et ma "transition" vers des tenues gothiques s'était déjà fait dès le début du collège (ma tenue préférée à ce moment-là était un top tartan noir-violet et un jean sur lequel j’accrochais une chaîne), mais mon cosplay de Misa était un premier pas vers et un échappatoire vers l’esthétique vestimentaire gothique de mes rêves, que je n’ai pu adopter presque librement et bien plus joliment qu’à mon entrée à l'université.
Et je crois que c’est ainsi que, à partir du milieu du collège, j’étais très clairement une gothique et une métalleuse passionnée - une passion qui n’a cessé de grandir depuis, loin d’être une phase d’adolescente qui se cherche. Je l’ai su depuis ce moment en cours d’informatique à 10 ans : ma place est ici.
_________________________________
C'est ainsi que mon récit s'achève. J'espère que vous en avez apprécié la lecture.
Et vous, quand et comment avez-vous découvert les univers goth et metal ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Un petit mot ?