Le cybergoth a-t-il sa place dans la communauté gothique ?

Beaucoup de couleurs, de l'electro/techno, un style de danse propre à eux, une culture de la modernité tant musicalement que vestimentairement... À première vue, le cybergoth apparaît comme un ovni dans la culture gothique.


S'il y a autant de différences entre le cyber et le reste de la culture goth, le cybergoth a-t-il sa place dans la communauté gothique ?

Tout d'abord, même si d'un œil lointain on dirait que la culture goth est homogène, il ne faut pas oublier que c'est totalement l'inverse ! Tradgoth, gothique romantique, victorien, médiéval, sans même parler des branches des vampyrs, rivethead, gothabilly et autres goth lolita... La communauté gothique est une communauté de diversité.

Ensuite, si on parle de la musique, la spécialité des cybers, c'est l'aggrotech, la techno sombre, l'EBM, tous ces genres que l'on qualifie de dark electro. Certes, Agonoize n'a rien à voir avec les Sisters of Mercy – mais il est évident que bien que ce soit de l'electro, ce n'est pas un groupe ni un genre musical qui va passer dans les boîtes de nuit electro complètement banales comme il y en a des milliers et où s'amusent les Jean-Kévin du 95 ou les Ashley de Hollywood...

D'ailleurs, tant qu'on parle des boîtes de nuit : à moins d'être soit une très petite boîte, soit une soirée 100% thématique, la plupart des soirées goth (même celles de Paris alors que la communauté goth n'est pas des plus grandes) ont un DJ set voire tout un étage consacré au cybergoth. Ainsi, sur le terrain, le dark electro a tout autant sa place que le goth rock.

De ce qui est question de la modernité, rappelons que le gothique est est né d'une évolution du post-punk, lui-même évolution du punk partie d'une volonté de créer un son nouveau et encore jamais vu. Et vestimentairement, de nos jours, le style gothique des années 80-90 se dit tradgoth, gothique traditionnel, car c'était la base du style goth qui a émergé il y a déjà 40 ans. Mais si on se replace dans le contexte historique, le visuel gothique était alors tout nouveau, et donc moderne.

En outre, il est rare qu'un cyber soit uniquement cyber. J'ai lu des gens clamer que les cybergoths sont des ados qui n'y connaissent rien à la culture gothique, mais c'est totalement l'inverse de ma propre expérience. Allez-donc dire aux quarantenaires cybers que j'ai croisé en soirée qu'ils sont des ados qui n'y connaissent rien... La plupart du temps, un cyber est un goth comme un autre, donc il s'identifie aussi bien comme cyber que comme goth tout court et écoute tout autant du Agonoize que du Sisters of Mercy. 

Globalement, le cybergoth reprend la même philosophie que la culture goth dans son ensemble : recherche d'esthétique sombre et de création artistique, musique sombre, tenues, cheveux et maquillages imposants et travaillés, créativité, passion de la musique, de l'art, de la photographie, sociabilité autour d'une culture commune.

Je suis entièrement d'accord pour dire qu'une culture ne peut pas s'éparpiller dans tous les sens et accepter toutes les définitions, sinon elle perd son sens. Mais une culture qui n'évolue jamais est une culture qui meurt. Il s'agit d'un juste milieu.

Si on prend en considération tous ces éléments, alors oui, le cybergoth a tout à fait sa place dans la culture et la communauté gothique et n'est pas si différent des autres branches de la culture gothique.

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